Entre détresse, pleurs et insultes: retour sur le pire naufrage de l’histoire de la Seleçao
Nous étions au Minerão pour voir l'humiliation du Brésil contre l'Allemagne.
- Publié le 02-07-2019 à 16h16
- Mis à jour le 02-07-2019 à 16h17
Nous étions au Minerão pour voir l'humiliation du Brésil contre l'Allemagne.
Cela devait être un grand moment. Le Brésil n’était plus qu’à 180 minutes du rêve ultime, résumé par un slogan affiché dans toutes les rues du pays : Rumo ao Hexa. Décrocher cette sixième étoile. Nous nous en faisions, nous aussi, une fête.
Après avoir suivi les moindres faits et gestes des Diables pendant trois semaines, nous n’avons pas hésité à parcourir les 650 kilomètres de route sinueuse dans une voiture de location privée de climatisation pour assister à ce fameux Brésil-Allemagne. Au final, on a bien eu droit à une rencontre d’anthologie. Mais dans un sens que personne n’avait vu venir. Tout y fut une question d’émotions.
La première erreur des Auriverde fut, sans aucun doute, de rendre cet hommage appuyé à Neymar, sévèrement blessé au dos lors du quart face à la Colombie. On aurait presque dit une oraison funèbre. Pendant l’hymne national, certains Brésiliens étaient (déjà) au bord des larmes…
Ce dont les gens se souviennent moins, c’est que les Brésiliens avaient été plutôt bons dans les huit premières minutes du match. Jusqu’à ce but de Thomas Müller qui avait installé le doute. De la 23e à la 29e, on vit, bouchée bée, les six minutes les plus surréalistes de l’histoire du football. L’équipe brésilienne sombra complètement pour se retrouver menée 0-5.
Dans les tribunes, on assista alors à un phénomène que l’on n’avait jamais vu : les supporters ne savaient plus comment réagir. Généralement, un supporter se contente de suivre ses instincts. Les 60 000 Brésiliens du Minerão avaient perdu les leurs. Surmontant la stupeur, ils réagirent de manière très différente. Certains ont pleuré, dès la demi-heure de jeu. D’autres ont passé le reste du match à insulter leurs joueurs.
Porter sa sélection vers le titre est un sport collectif mais un tel deuil, ça se vit seul.