En délicatesse avec les Diables, Carrasco doit en finir avec la Chine!
- Publié le 13-09-2018 à 07h55
- Mis à jour le 13-09-2018 à 12h26
Il ne peut plus cacher son manque de rythme sur la pelouse et pourrait vite perdre sa place. La rentrée des classes des Diables Rouges a permis de constater que rien n’avait changé depuis la dernière Coupe du Monde. Les résultats suivent, la bonne humeur suggère une ambiance intacte à l’intérieur du groupe et les critiques entourant chaque sortie de Yannick Carrasco confirment qu’il y a encore bien un problème sur le flanc gauche. En deux années de règne, Roberto Martinez n’a pas encore trouvé la bonne formule à cette position car, pour le reste, la concurrence semble inexistante lorsque tout le monde est en forme.
Yannick Carrasco a reçu une nouvelle chance sur la pelouse islandaise, mais ses 45 premières minutes ont laissé l’assemblée assez dubitative. Il a donné l’image d’un joueur à la recherche de son meilleur souffle, incapable d’avoir le coup de reins pour passer un adversaire, souvent à contretemps dans les combinaisons avec ses équipiers (un seul dribble réussi) et rarement efficace dans le repli défensif (un duel sur sept gagné seulement). "Yannick essaye de retrouver son meilleur niveau, surtout sur le plan physique. Il a besoin d’être à 100 % pour aligner de bonnes prestations mais il doit continuer à travailler", disait le technicien catalan.
Jamais il n’avait donné à ce point l’impression d’avoir perdu le rythme. Ce n’est pas vraiment une surprise car le championnat chinois se joue à un rythme bien inférieur que celui de la Premier League, par exemple. Les efforts ne sont pas aussi importants et les joueurs européens éprouvent donc certaines difficultés à conserver leur explosivité.
Ils sont donc obligés de suivre des protocoles individuels, histoire de conserver un certain niveau de compétence. Axel Witsel l’avait parfaitement compris et son transfert de l’autre côté du globe n’avait pas eu d’impact sur son rendement en équipe nationale, signant, au passage, un excellent Mondial pour être ensuite transféré à Dortmund. "Le championnat chinois n’offre simplement pas suffisamment d’intensité mais, quand on travaille sur le côté, je ne vois pas où se situe le problème" , disait-il au début de l’été. "Chaque fois que je reviens en Belgique, je bosse un petit peu plus que les autres, notamment grâce à des exercices courts que je répète énormément."
Visiblement, Yannick Carrasco n’est pas encore parvenu à trouver le bon équilibre à ce niveau. Il faut dire qu’il n’évolue pas dans une structure aussi évoluée que celle du médian liégeois. Son club de Dalian lutte pour le maintien (six points d’avance sur le premier relégable) et le niveau de ses équipiers n’est pas flamboyant, pour ne pas dire davantage.
Il n’a également pas eu la chance de disputer la Ligue des Champions asiatique, où le niveau des rencontres est bien plus élevé et pousse donc chaque joueur à repousser ses limites. "L’intensité et la vitesse du jeu y sont plus importantes qu’en championnat", confirmait Axel Witsel. Il a d’ailleurs perdu sa place au Mondial lorsque le niveau des rencontres a commencé à augmenter, soit après le premier tour. Ce qui est loin d’être un hasard.
Cela se ressent invariablement sur ses statistiques personnelles, avec seulement cinq buts en championnat (et sept passes décisives) avec Dalian, ce qui ne semble pas suffisant pour un élément de sa qualité, qui avait tout de même marqué en finale de la Ligue des Champions face au Real Madrid. "Il ne faut pas sous-estimer son rôle dans notre équipe. Il offre de l’espace aux autres joueurs" , terminait Roberto Martinez.
À 25 ans, il est grand temps qu’il quitte la Chine pour retrouver un championnat européen plus compétitif. Sans quoi il lui sera impossible de conserver sa place en équipe nationale et, surtout, sa carrière pourrait ne pas prendre le tournant qu’il espérait il y a encore quelques années…
La candidature de Thorgan prend du poids
Il lui a suffi d’une sortie en Écosse pour démontrer qu’il avait encore franchi un palier et était, à l’avenir, capable d’empocher cette place sur le flanc gauche. À première vue, Thorgan Hazard ne présente pas un profil suffisamment défensif pour assurer ce boulot, mais son passage en Allemagne et, surtout, son envie de se faire une place dans ce onze de base, du même côté que son frère, le poussent à réaliser de nombreux efforts sur la pelouse. Roberto Martinez n’a jamais caché qu’il aimait sa polyvalence mais aussi sa mentalité. "Il a tellement évolué qu’il peut jouer à différents postes. Il n’est plus le petit jeune qui découvre l’équipe nationale. Il a une capacité physique qui lui permet de jouer à ces positions (ailiers) exigeantes", dit le coach fédéral. S’il continue sur cette lancée, il peut espérer figurer tout près d’une place dans le onze de base lors de la venue de la Suisse, en octobre prochain.
Voire à y figurer…
Chadli présente le profil le plus complet
21 octobre 2017 : c’est la date à laquelle Nacer Chadli a été titularisé pour la dernière fois par un club de football. C’était, alors, avec West Bromwich Albion sur la pelouse de Southampton. Cela ne l’a pas empêché d’être convoqué pour la Coupe du Monde et démontrer qu’il n’avait pas besoin d’enchaîner les minutes pour occuper tout le flanc gauche. À l’heure actuelle, le Liégeois semble même être la première solution à ce poste mais son transfert tardif à Monaco, où il n’a pas encore eu l’occasion de disputer la moindre minute de jeu, l’a empêché de revendiquer quoi que ce soit lors du dernier rassemblement. "C’était plaisant de voir Nacer disputer quelques minutes", disait Roberto Martinez, mardi. Monté à vingt minutes du terme, il a été en réussite et son profil fait de lui un pion plus qu’intéressant pour le prochain match de Ligue des Nations… s’il parvient à emmagasiner du temps de jeu sur le Rocher.