Découverte de l’attaquant marocain au parcours aussi fou que son rendement. 11 buts en 10 sélections. Ces statistiques ne sont pas celles de Lionel Messi ou de Cristiano Ronaldo. Elles sont dignes des deux monstres mais appartiennent à un certain Ayoub El Kaabi.
À bientôt 25 ans, l’attaquant marocain a déboulé comme une météorite dans l’univers des Lions de l’Atlas. Ou plutôt comme un ovni. Dans une sélection qui regorge de binationaux, El Kaabi est, avec le gardien de Tanger Ahmed Reda Tagnaouti, le seul à évoluer au pays à la Renaissance Sportive Berkane. Comment a-t-il pu du coup se frayer un chemin jusqu’à la Russie ? En explosant tout sur son passage après avoir pris un peu son temps.
Longtemps semi-pro, El Kaabi a dû composer avec les petits boulots. "Je suis né dans une famille modeste, pour subvenir à mes besoins, il a fallu que j’apprenne un métier et je me suis lancé dans la menuiserie", a-t-il expliqué aux médias marocains.
Lui, le gamin de la banlieue de Casablanca qui se rêvait attaquant, a vu sa vocation contrariée, la faute à un gabarit jugé trop modeste (1,82 m). Avant de voir enfin son souhait égaliser lors de la saison 2016/17. Ce repositionnement de la défense vers l’attaque a fait naître un phénomène : dans son sillage, la RAC est montée dans l’élite et, fort de 25 buts en 33 matches, le gaucher a rejoint Berkane. Où il a continué à affoler les compteurs. Jusqu’à faire irruption en sélection cet hiver.
Hervé Renard a profité de la CHAN, la Coupe d’Afrique des joueurs locaux, pour le tester. L’expérience a été franchement probante : meilleur joueur et meilleur buteur (9 réalisations en 6 matches) du tournoi, El Kaabi a également marqué les esprits avec deux bicyclettes sur les montants en finale.
"Dans les déplacements, la synchronisation ou la complémentarité avec les autres, ce n’était pas toujours parfait", a expliqué en mars dernier Renard sur le plateau de Téléfoot. Mais l’attaquant compense ce déficit tactique lié à son parcours atypique par son flair. Comme l’a noté le sélectionneur : "C’est un renard des surfaces. Il est là où il faut, cela ne se travaille pas beaucoup. C’est un don que certains ont." Et qui permet de cultiver ses folles statistiques.