L'affaire Selemani: "Une rupture de contrat pour motif grave", retour sur cette saga
Pour l’avocat de Faïz Selemani, qui s’est libéré de l’Union pour signer à Courtrai, la loi de 78 n’a pas été appliquée comme on l’entend habituellement.
- Publié le 20-08-2019 à 21h28
- Mis à jour le 20-11-2020 à 06h42
Pour l’avocat de Faïz Selemani, qui s’est libéré de l’Union pour signer à Courtrai, la loi de 78 n’a pas été appliquée comme on l’entend habituellement. Ce lundi, Faïz Selemani a obtenu le transfert dont il rêvait, mettant fin à une longue saga pleine de rebondissements. Mais contrairement à ce qu’espérait sans doute l’ancien attaquant de l’Union, ce transfert ne s’est pas fait en douceur. Alors qu’il avait un accord verbal avec la direction bruxelloise signifiant qu’il pourrait partir vers un autre club pour la même somme qu’à son arrivée, l’international comorien a dû s’engager dans un bras de fer avec l’Union. Bras de fer qui a pris une tournure inattendue mercredi dernier lorsque le joueur a été interdit d’entraînement et même escorté par quatre gardes de sécurité.
Selemani a alors été versé dans le noyau B et n’était pas dans le groupe pour le match de dimanche face à Lokeren.
Finalement, ce lundi, l’attaquant a rompu son contrat et s’est lié avec Courtrai.
Un transfert forcé qui ne plaît pas à l’Union puisque le joueur a rompu son contrat le liant au club saint-gillois. Si dans un premier temps l’utilisation de la loi 78 a été évoquée, il s’avérerait que ce ne soit pas le cas de figure habituel qui a été appliqué.
"Nous ne sommes pas dans ce cas de figure, il s’agit d’une rupture de contrat pour motif grave. Ce n’est pas la disposition dont on fait généralement état lorsqu’on évoque la loi de 78, nous sommes donc en dehors du cas de figure impliquant le gentlemen’s agreement (voir ci-dessous)" , précise Fabrice Vinclaire, l’avocat de Faïz Selemani.
La rupture de contrat pour motif grave invoquée par Selemani et ses représentants s’explique, selon eux, facilement...
"Cette rupture s’explique par le fait que le joueur s’est vu interdire l’accès au terrain, au vestiaire, par des gardes de sécurité. Nous partons donc du principe qu’il y a un fait qui a rendu impossible toute poursuite des relations professionnelles entre l’employé, le joueur, et son employeur, le club."
Si le transfert de Selemani à Courtrai a bien été officialisé par le club flandrien, le dossier est loin d’être clos puisque la direction du club saint-gillois a fait savoir qu’elle étudiait la possibilité d’engager des poursuites auprès des différentes instances.
"Notre club ne compte évidemment pas en rester là et étudie les suites à donner auprès de la Pro League, l’URBSFA et la Fifa. Sans entrer dans les détails du dossier, il est inconcevable et inquiétant qu’une personne dirigeant un club professionnel, et faisant également partie de la Pro League et de l’URBSFA (NdlR : le club bruxellois cible Joseph Allijns, le président du KVK), se livre à ce genre de pratiques plus que douteuses. L’image et la crédibilité du football belge prennent à nouveau un gros coup…" a précisé le club, ajoutant qu’il réagirait en temps voulu concernant le dossier Selemani.
La bataille juridique s’annonce donc longue puisqu’on imagine que l’Union, qui ne touchera pas d’indemnité de transferts, compte bien faire valoir ses droits. "Je me doute que l’Union va contester le caractère de motif grave invoqué devant les instances compétentes. Si c’est le cas, on est parti pour une joute procédurale qui risque d’être assez complexe", ajoute Fabrice Vinclaire.