Teklak: "Avec Cimirot, MPH a choisi un équilibre offensif supérieur"
Le Bosnien, qui plaît au coach liégeois, a retrouvé sa place dans le onze de base au détriment d’Uche Agbo. Alex Teklak analyse les raisons de ce retour
- Publié le 29-08-2018 à 06h40
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h52
Le Bosnien, qui plaît au coach liégeois, a retrouvé sa place dans le onze de base au détriment d’Uche Agbo. Alex Teklak analyse les raisons de ce retour.
"J‘ai replacé Mehdi Carcela dans l’axe car il peut maintenant jouer deux matches par semaine. Jusqu’ici, j’étais obligé de jouer avec un six et deux numéros huit." À Lokeren, Michel Preud’homme a, par cette déclaration, peut-être bien expliqué la principale raison…. du retour de Gojko Cimirot dans le onze de base.
Depuis la réception du Cercle de Bruges, le Bosnien est de nouveau titularisé (il avait été freiné durant la préparation par une blessure). Face aux promus, Cimirot était associé à Samuel Bastien, juste devant Uche Agbo dans un 4-3-3.
Mais depuis que Mehdi Carcela est aligné dans l’axe du jeu, comme ce fut d’ailleurs le cas en cours de match contre le Cercle de Bruges, Uche Agbo est relégué sur le banc tandis que le tandem Cimirot-Marin soutient le meneur de jeu marocain des Rouches.
"Il s’agit bien là d’un changement tactique", lance notre consultant, Alex Teklak. "En repositionnant Mehdi Carcela au cœur du jeu, Michel Preud’homme est obligé de donner du dynamisme derrière lui. C’est ce qu’apportent Cimirot et Marin. Agbo paye alors le retour de Carcela dans l’axe car le staff sportif a opté pour un équilibre offensif supérieur avec la paire Cimirot-Marin. Si Preud’homme laisse Agbo, avec Marin, derrière le Marocain, il y aura un problème d’équilibre dans ce triangle. Quand Michel Preud’homme déclarait qu’il disposait d’un numéro 10 en la personne de Carcela, il anticipait déjà, avec Emilio Ferrera car il s’agit là du fruit d’une réflexion collective, ce changement."
Depuis le début de la saison, Uche Agbo avait tout de même impressionné dans son nouveau rôle, seul devant la défense.
"C’est un formidable numéro 6", assure Alex Teklak. "Mais à partir du moment où, face à des adversaires regroupés, le Standard est meilleur offensivement avec Carcela dans l’axe, il faut équilibrer la balance derrière lui avec deux gars qui pressent vers l’avant, ce que font Cimirot et Marin et pas forcément Agbo."
À Lokeren, Michel Preud’homme avait, tout comme il l’a fait samedi dernier contre Saint-Trond, encensé Cimirot et levé un coin du voile sur les raisons de sa titularisation. "C’est un joueur typique pour ce genre de match. Avec Marin, c’est un des joueurs qui a le plus de football dans les pieds pour distribuer le jeu. Nous avions besoin de lui pour contrer un bloc bien organisé."
Une analyse que partage Alex Teklak, qui voit également une rupture avec ce qui a pu se faire à Sclessin la saison dernière. "Je comprends ce choix. C’est dommage pour Agbo, qui est une victime collatérale du retour de Carcela dans l’axe, mais je comprends le raisonnement. Le Nigérian est davantage un pivot devant la défense, capable d’orienter le jeu et de gérer le tempo d’un match. Cimirot et Marin sont plus dynamiques et ne marquent quasiment jamais de pause dans leur jeu. C’est de ça dont Michel Preud’homme a besoin dans son système actuel. L’animation doit correspondre aux besoins de l’équipe. Quand Agbo jouait, il y avait un déficit de créativité avec Marin et Bastien. Peut-être qu’un autre coach, comme Ricardo Sa Pinto qui avait d’ailleurs fait d’Agbo sa clé de voûte du milieu la saison dernière (NdlR : avant de lancer Cimirot en PO1) , aurait choisi un système plus défensif. Cela fait clairement apparaître la différence de philosophie entre deux entraîneurs."
Cimirot réussit tout ce qu’il entreprend
Les rapports du médian bosnien sont assez époustouflants
Titulaire lors des trois derniers matches, Gojko Cimirot présente des rapports presque parfaits avec, notamment, un nombre incalculable de ballons qui passent par ses pieds.
Ses passes
Le Bosnien n’a raté que 19 passes au cours des trois derniers matches de championnat. Ce chiffre est assez épatant car il en avait loupé 11 uniquement lors de la visite du Cercle de Bruges. Samedi, il n’a raté que 3 passes (46 réussies sur 49 tentatives) face à Saint-Trond, dont 1 seule pendant la première période.
Il n’a également loupé aucune passe non-offensive lorsqu’il a débuté un match dans le onze de base (sur un total de 37 essais).
Ballons reçus
Face au Cercle, il a évolué sans Razvan Marin et cela a poussé ses équipiers à le rechercher sans cesse. Il a donc reçu 84 ballons, soit au moins 20 de plus que son plus proche poursuivant. Au total, ce sont même 164 balles qui ont transité par ses pieds, entre celles reçues ou données.
Avec le médian roumain, ce chiffre est pratiquement équitablement rétabli, les deux étant concernés dans une fourchette comprise en 80 et 120 passes.
Actions réussies
Ce qui frappe essentiellement dans son jeu, c’est la réussite dans ses entreprises (passes, duels, tirs…). En trois sorties, il s’est classé à la première place à deux reprises de ce classement spécifique, seulement devancé par Christian Luyindama à Lokeren.
En moyenne, le Bosnien présente un taux de réussite tournant autour des 90 % alors que son jeu est censé comporter beaucoup de déchets car fort exposé à la prise de risques.