Reda Laidi ému par le but de son ami Samuel Bastien: “Je savais qu’il m’aimait mais pas à ce point”
On a retrouvé Reda Laidi, l’ami de Samuel Bastien pour qui le médian a piqué un sprint de 80 mètres après son but à Ostende.
- Publié le 17-09-2019 à 06h56
- Mis à jour le 17-09-2019 à 08h13
On a retrouvé Reda Laidi, l’ami de Samuel Bastien pour qui le médian a piqué un sprint de 80 mètres après son but à Ostende. Ostende-Standard. 54e minute. D’une frappe enroulée du pied droit, Samuel Bastien donne l’avantage aux Liégeois puis pique un sprint de 80 mètres en direction des supporters liégeois. Il pointe le doigt vers une personne présente en tribune avant de dessiner un cœur avec ses mains. Dédié à son ami Reda Laidi, présent en tribune.
"Cela m’a fait super plaisir… D’autant que je m’y attendais pas du tout", explique non sans émotion dans la voix le défenseur central de Bossière, en P2 namuroise. "Je lui avais dit au téléphone la veille que je sentais qu’il allait marquer et ça s’est avéré vrai. Il ne l’a pas oublié. Mais de là à faire un sprint de 80 mètres (rires). Je savais qu’il m’aimait bien mais pas à ce point. Franchement, ça m’a fait super plaisir. C’est la preuve qu’il n’oublie pas les gens qui le soutiennent. Et après le match, il est venu me voir et il m’a dit que c’était normal. Cela m’a touché."
Car entre Reda (32 ans) et Samuel (22 ans), c’est bien plus que de l’amitié malgré les dix années qui les séparent. "Il est encore venu manger avec moi ce midi", nous expliquait ce lundi le Gembloutois. "On se connaît depuis plus de dix ans, quand Samuel était en jeunes à Namur, avant de signer au Standard. On jouait dans l’agora derrière le terrain de foot de Gembloux il y a quelques années. Depuis, on ne s’est jamais perdus de vue, je l’ai suivi partout."
Même en Italie, à Avellino (en 2015-16) puis au Chievo Vérone (entre 2016 et 2018). "J’ai été le voir 35 fois en Italie, je pense. Là-bas, il a affronté Totti, Higuain, Icardi… Je me souviens notamment qu’il m’a invité à Inter-Chievo en VIP. C’était de sacrés moments. Il a aussi connu des périodes plus compliquées, au Chievo, où il est resté quasiment quatre mois sans même s’échauffer, à 19 ans. Je ne compte plus les heures passées au téléphone à cette période. Certains auraient abandonné. Mais lui, il n’a jamais lâché et il a redoublé d’efforts, en transformant sa frustration en énergie positive. Cela a forgé son mental."
Un mental qui lui permet aujourd’hui d’être titulaire au Standard après une demi-saison passée dans l’ombre de Razvan Marin. "Samuel a beaucoup joué en début de saison dernière puis quasiment plus après la nouvelle année. Mais il a su être patient même si ce n’était pas toujours facile à vivre. Il allait s’entraîner en salle, seul, après les séances collectives car il savait qu’il devait encore plus donner. Marin était au-dessus du lot, ce qui pouvait l’aider à relativiser, mais un joueur de football veut toujours jouer. Le Standard le préparait à prendre la relève du Roumain, qui avait aussi connu une période compliquée à son arrivée. Je lui répétais souvent que son heure viendrait aussi."
Et cette heure est venue puisque depuis le début de la saison, Bastien a 99 % de temps de jeu et a un vrai impact sur le jeu du Standard, aux côtés de Gojko Cimirot dans l’entrejeu. "Samuel sait tout faire, attaquer et défendre. Il a beaucoup appris en termes de replacement défensif en Italie mais il arrive aussi à se projeter vers l’avant. Il est en pleine confiance. Son but de samedi est la cerise sur le gâteau d’un début de saison réussi. Il me disait souvent qu’il ne lui manquait que ce petit but mais finalement, marquer, ce n’est pas son rôle. Après, s’il peut le faire tous les week-ends, c’est très bien (sourire)."
D’autant que cela lui donne encore plus de crédit aux yeux de son entraîneur. "Mais Samuel ne s’enflamme pas. Même s’il est titulaire en ce moment, il ne change pas et est le premier à dire que rien n’est acquis et qu’il doit continue à travailler d’arrache-pied. Il n’est pas du genre à se sentir pousser des ailes. Et à un moment, il faudra bien qu’il s’assoie sur le banc pour récupérer un peu car il ne pourra pas jouer 50 matchs sur une saison."
Mais le médian belge n’est évidemment pas demandeur. "Si vous lui dites qu’il va jouer tous les matchs, ce sera le plus heureux du monde ! Il veut bouffer du terrain à longueur de temps, il a toujours cette envie de jouer."
Ce sera le cas encore une fois ce jeudi pour la réception du Vitoria Guimaraes. Une rencontre que Samuel Bastien devrait une nouvelle fois débuter. "Je serai en tribune", termine Reda Laidi. "Normalement, j’ai entraînement avec mon équipe de Bossière et les absents doivent payer une amende. Mais j’avais prévenu l’entraîneur au moment de signer : quand il s’agit d’aller voir jouer Samuel, je veux bien prendre n’importe quelle amende."
Car l’amitié, ça n’a pas de prix.