Razvan Marin: "À l’Ajax, les fans sont chauds mais Sclessin est exceptionnel"
En période d’apprentissage à l’Ajax, où il n’est pas encore un titulaire indiscutable, Razvan Marin reste encore très attaché au Standard, qu’il suit attentivement et où il a gardé de nombreux amis.
- Publié le 21-09-2019 à 06h59
- Mis à jour le 21-09-2019 à 08h20
En période d’apprentissage à l’Ajax, où il n’est pas encore un titulaire indiscutable, Razvan Marin reste encore très attaché au Standard, qu’il suit attentivement et où il a gardé de nombreux amis. Il a quitté le Standard il y a quatre mois pour franchir un cap dans sa jeune et prometteuse carrière, à l’Ajax. S’il n’a pas encore acquis aux Pays-Bas le statut qu’il avait chez nous lors de ses fantastiques PO1 la saison passée, Razvan Marin (23 ans) est en phase d’intégration à l’Amsterdam Arena.
Après 465 minutes jouées sous ses nouvelles couleurs, qui n’ont pas beaucoup changé, le Roumain, qui se déplacera au PSV dimanche pour le premier choc de la saison, a pris le temps de faire le point sur son début d’aventure en Eredivisie mais aussi d’évoquer avec passion son aventure liégeoise avec, déjà, un brin de nostalgie.
Razvan, comment se passent vos premières semaines à l’Ajax ?
"Bien. Je suis très heureux d’avoir signé dans ce grand club. C’est bien sûr un peu étrange d’apprendre à connaître de nouveaux joueurs et un nouveau staff. Ce n’est pas toujours facile au début, mais tout s’est bien passé."
Vous avez reçu quelques critiques après vos premiers matchs jugés moyens. C’est nouveau pour vous.
"J’essaie juste de travailler et de m’adapter à ma nouvelle équipe. Ce n’est pas facile. Mais j’accepte d’être critiqué. Je vais de l’avant et j’ai envie de progresser. Je suis certain que tout ira bien."
La presse belge est plus sympa que la presse néerlandaise ?
"Oui ( rires ). Mais c’est normal, non ? L’Ajax a disputé une demi-finale de Ligue des champions la saison passée et le club a payé 13 millions d’euros pour moi."
Qu’est-ce qu’il vous manque pour être à niveau ?
"De petites choses. Je dois aussi m’habituer à la vie quotidienne à Amsterdam, qui est une belle ville. Ce n’est pas encore tout à fait le cas, j’ai besoin de temps."
Que vous êtes-vous fixé comme objectif chiffré pour pouvoir parler de première saison réussie à l’Ajax ?
"Je ne me suis pas fixé d’objectif. Je veux juste travailler dur, jouer des matchs. Ensuite, on verra ce qu’il se passe. Bien sûr, j’ai envie de marquer et de donner des passes décisives à mes équipiers. Mais je ne me mets pas de pression, on verra."
Le championnat néerlandais est fort différent du championnat belge ?
"Non, c’est assez semblable, même si toutes les équipes veulent jouer au football, alors qu’en Belgique certaines basent plus leur jeu sur le physique, ce qui rend le football difficile. Mais l’Ajax a une philosophie de football différente. Elle ressemble à ce que j’ai connu à Viitorul avec Monsieur Hagi. Il s’est d’ailleurs inspiré de Barcelone et de l’Ajax. J’ai grandi avec cette mentalité de gagnant. Donc il y a des similitudes. Mais le niveau est forcément plus élevé."
Beaucoup plus élevé que ce que vous avez connu au Standard l’an dernier ?
"Oui, et je le ressens lors de chaque séance d’entraînement. Dans la qualité des passes ou dans le rythme des séances, par exemple. Cela fait la différence. Tout le monde ici sait quoi faire. Et ça va très vite."
Quel est le plus fort parmi vos équipiers ?
"Tous les joueurs sont bons mais Dusan Tadic est particulièrement impressionnant. C’est mon camarade de chambre, on passe beaucoup de temps ensemble et c’est un grand professionnel. Il est constamment à la salle pour faire des exercices. Un joueur comme Daley Blind, qui a joué à Manchester United, est aussi impressionnant de par son expérience."
Et le coach, Erik Ten Haag, il est comment ?
"C’est quelqu’un de bien et de très sympathique en dehors du terrain. À l’entraînement, il est plus silencieux. Il ne parle que quand il le doit vraiment et il peut être strict quand il le veut."
Vous discutez avec lui durant cette période d’adaptation ?
"Oui, on a déjà parlé à quelques reprises. Il me dit que tout ira bien, de ne pas m’inquiéter, de continuer à travailler et à me battre pour ma place."
Au Standard, quel est le coach qui vous a le plus marqué ?
"J’ai appris de chaque entraîneur mais je n’ai jamais été aussi fort que lors de la dernière année avec Michel Preud’homme. Il savait ce dont j’avais besoin et comment me parler. C’est le meilleur."
Vous avez encore des contacts avec lui ?
"Oui, nous en avons eu cet été. J’aimerais rester en contact avec lui, il me donne encore des conseils. Quincy Promes, qui l’a côtoyé à Twente, m’a dit qu’il avait apprécié jouer sous ses ordres également. En fait, beaucoup de gens l’apprécient aux Pays-Bas, où il avait été élu meilleur entraîneur de l’année."
Qu’avez-vous appris de MPH ?
"Tout. À mieux me positionner, à être plus efficace, à penser différemment. Un grand club doit être dominant et il voulait que ce soit le cas du Standard. C’est difficile à obtenir dans l’immédiat mais, maintenant que le coach a fait venir les joueurs qu’il souhaitait, on voit que l’équipe joue encore mieux. Je suis content de voir qu’elle est en tête du championnat. Cette année, le Standard peut aller chercher le titre."
Le Club Bruges marche fort également.
"Oui, je pense que les deux clubs vont se livrer à un duel pour être champion. Mais Maxime Lestienne, qui est au top de sa forme, continue à marquer, le Standard sera très costaud (sourire)."
Le titre, c’est ce que vous rêviez d’offrir aux supporters avant votre départ. Des regrets ?
"Oui, surtout la saison passée. Cela m’a déçu de ne pas le gagner car je savais que je partais. Je crois que mes prestations lors des playoffs ont montré que je voulais vraiment être champion. Mais cela ne s’est pas fait, cela fait partie de la vie d’un footballeur."
Au moment de quitter le club, vous aviez d’autres options que l’Ajax ?
"Oui, un club de Bundesliga et un autre de Serie A me suivaient. C’était proche de se faire mais, quand j’ai eu écho de l’intérêt de l’Ajax, je n’ai pas hésité."
Vous pourriez revenir jouer un jour au Standard ?
"Peut-être. Pourquoi pas ? Je pourrais le faire pour les supporters car ils sont fantastiques."
Sclessin vous manque parfois ?
"Les supporters de l’Ajax sont très chauds mais le Standard, c’est exceptionnel. En Belgique, il n’y a pas mieux. L’ambiance y est incroyable."
C’est ce que vous avez dit à Denis Dragus avant qu’il signe au Standard ?
"Oui et Michel Preud’homme m’avait également appelé pour me poser des questions sur lui avant son transfert."
Que peut-on attendre de lui dans les mois à venir ?
"Rien de spécial à court terme mais c’est un joueur qui est encore jeune. Il est très fort. Mais il doit d’abord s’adapter au Standard et à la compétition belge. À partir de janvier, vous pourrez attendre plus de lui. C’est un joueur rapide, doué devant le but, capable de jouer en numéro 10 ou sur les ailes. Il peut aussi jouer comme attaquant axial mais ce n’est pas sa position. J’espère que tout ira bien pour lui au Standard. Et aussi pour Ianis Hagi, à Genk."
Qui a marqué un but pour ses débuts mais qui, depuis lors, est moins impressionnant.
"C’est mon ami et je lui parle tous les jours. On joue ensemble en équipe nationale et on partage la même chambre. Sa situation est un peu similaire à la mienne quand je suis arrivé en Belgique. Il a besoin de temps pour s’adapter. Il a également besoin que l’équipe trouve une certaine stabilité et remporte quelques matchs de rang. Il doit être patient et continuer à travailler. Tout ira bien pour lui et, croyez-moi, il ne panique pas."
Il vous demande des conseils ?
"Oui, évidemment, d’autant plus que nous avons le même agent. Je lui ai conseillé d’aller en Belgique car c’est un championnat dans lequel il peut se développer et ensuite franchir un palier. Il avait failli signer au Standard et Michel Preud’homme m’avait posé des questions sur lui également. L’Ajax et de nombreux autres clubs étaient également intéressés. Mais Genk a été le plus concret. Et c’est un bon choix pour lui car le Racing travaille très bien avec les jeunes. Et Ianis est toujours un jeune joueur, tout comme Dragus."
Qui est la nouvelle cible de Paul-José Mpoku sur Instagram.
"Oui, il m’a remplacé (rires). Polo a besoin d’un ami roumain. J’ai d’ailleurs encore beaucoup de contacts avec lui, comme avec Cimirot, Miangue, Oulare et la plupart des gars. On a formé une famille et c’est bon de maintenir les liens."
Vous êtes surpris que Mpoku et Carcela soient restés dans la famille cet été ?
"J’étais toujours en contact avec Polo, donc je savais qu’il discutait avec différents clubs, mais c’est bien pour le Standard qu’il soit resté. Quant à Mehdi, j’ai vu qu’il n’était pas toujours titulaire mais qu’il faisait la différence à chaque fois qu’il montait au jeu. C’est ça, le Mehdi que tout le monde veut voir. J’espère qu’il pourra continuer comme ça."
Quel est le meilleur joueur que vous avez cotoyé au Standard ?
"Moi (il éclate de rire). Non, je plaisante. Mehdi était l’un des meilleurs, Polo aussi. Cimi aussi. On avait une bonne relation sur le terrain. Zinho (Vanheusden) est également un très bon joueur. On a eu une très bonne équipe durant deux ans, même sous Sa Pinto. On était vraiment une famille et Poco et Régi (Goreux) étaient aussi très importants en tant que leaders du vestiaire."
Au sein duquel vous avez vécu beaucoup de bons moments. Mais quel est votre meilleur souvenir en rouche ?
"La victoire Coupe mais aussi la saison passée. Ce fut une bonne saison avec de très bons matchs. Et, à titre personnel, les playoffs ont été ma meilleure période. Cinq buts et trois assists, c’était pas mal."