Ole Martin Aarst, qui a connu Gand et le Standard se confie: "MPH et le Standard, c’est le mariage parfait"
Ole Martin Aarst, ancien Buffalo et Rouche, sera présent ce vendredi à la Ghelamco Arena.
- Publié le 22-02-2019 à 06h44
Ole Martin Aarst, ancien Buffalo et Rouche, sera présent ce vendredi à la Ghelamco Arena. Il l’a annoncé sur son compte Twitter : l’ancien buteur norvégien de Gand (30 buts en 1999-2000) et du Standard (46 buts entre 2000 et 2003), Ole Martin Aarst (44 ans), sera présent ce vendredi soir à la Ghelamco Arena pour assister à la rencontre entre ses deux anciens employeurs.
Ole Martin, que nous vaut l’honneur de votre présence en Belgique ?
"J’avais envie de retrouver l’ambiance de votre pays (rires) . Je passe tout le week-end en Belgique avec des amis et j’avoue avoir choisi ce week-end en fonction du match de ce vendredi. J’essaierai de me rendre visible aux yeux des supporters du Standard, j’irai les saluer si j’en ai l’occasion."
Justement, que vous inspire-t-il ?
"Ce sera intéressant à voir car Gand est dans l’obligation de l’emporter sans quoi la course aux PO1 pourrait s’arrêter pour le club. De son côté, le Standard est bien installé dans le top 6 et n’aura pas trop de pression au coup d’envoi. C’est un match que j’aurais aimé disputer mais plus dans la position du Standard. Je m’attends à une rencontre ouverte, je vois bien un bon 2-2."
Gand disputera la finale de la Coupe en mai. Est-ce que cela joue un rôle dans la course au PO1 ?
"Clairement. Même s’ils diront le contraire, les joueurs, le staff et les dirigeants ont tous cette finale en tête. Il n’y a rien à faire, remporter un titre, cela n’a pas de prix. C’est pourquoi je pense que la saison de Gand serait tout de même réussie si le club joue les PO2 et qu’il gagne la Coupe. J’aimerais vraiment voir Gand en Europa League la saison prochaine. Des formations comme Anderlecht, le Standard, Bruges, Genk et Gand se doivent de jouer l’Europe chaque année."
Ce vendredi soir, vous aurez l’occasion de croiser votre ancien coach, Michel Preud’homme. Êtes-vous surpris par son retour au Standard ?
"Pas du tout. MPH et le Standard, c’est le mariage parfait. C’est assurément l’homme de la situation car il a tout gagné avec ce club en tant que joueur et entraîneur. Il sait mieux que quiconque ce qu’il convient de faire pour ramener le Standard sur le toit du football belge."
Sa double casquette coach-vice-président, vous en pensez quoi ?
"Là, je dois admettre que je suis surpris car cela peut, en cas de mauvais résultats, engendrer des soucis. Mais, en choisissant Michel, le président du Standard n’a pas pris de grands risques. Il sait qu’il remettra le club sur le bon chemin. C’est dire la confiance qui est placée en lui."
Le Standard a failli réussir le doublé la saison dernière. De quoi lui mettre la pression sur les épaules ?
"Non. Michel est assez expérimenté pour faire fi du passé. Il a une vision à long terme et est occupé à poser les fondations de son projet. Tout le monde sait que Michel amène toujours des résultats, il faut donc le laisser faire."
Le Standard champion pour sa première saison, c’est possible ?
"Ce sera compliqué. Genk, même après la défaite à Bruges, semble bien parti. Mais ce sera sans doute pour la saison prochaine. Ce n’est pas facile d’avoir des résultats à court terme tout en mettant un projet en place pour le long terme. On voit clairement que Michel est en train de façonner l’équipe à son image et il n’a pas son pareil pour transformer ses joueurs afin qu’ils entrent parfaitement dans le moule MPH."
"À mon époque, la concurrence était rude"
Les concurrents d’Aarst se nommaient Goossens, Lukunku ou encore Mornar.
Il y a deux semaines, le Standard s’alignait à Genk, chez le leader, sans attaquant de formation sur la feuille de match suite aux blessures de Sa, Oulare et Emond. "Les trois étaient forfaits ? C’est beaucoup ça ; impossible dans de telles conditions d’aller prendre des points chez le leader" , constate l’ancien buteur norvégien Ole Martin Aarst.
L’ensemble de l’attaque liégeoise à l’infirmerie, inimaginable à l’époque du grand buteur norvégien.
"C’était impossible ! Je me souviens de cette rude concurrence au début des années 2000. Avec des gars comme Goossens, Lukunku, Mornar, sans oublier El Yamani, il fallait batailler ferme pour avoir sa place" , se souvient Aarst.
À plusieurs reprises, Ole Martin Aarst a dû ronger son frein sur le banc. "Je me souviens que Mornar et Lukunku ont eu de très bonnes périodes. Il fallait que je patiente mais, à l’époque, cela ne posait pas de problème car Michel Preud’homme nous tenait tous en éveil. Il nous parlait et nous expliquait ses choix. Ce n’était pas comme à Anderlecht, où on ne m’avait jamais donné d’explication et où je ne savais pas si j’allais rejouer un jour. Au Standard, on savait que notre tour allait arriver."
Lorsqu’on lui demande quel profil offensif l’a le plus impressionné au Standard, Ole Martin Aarst ne tergiverse pas. "Ivica, Ali et moi, nous présentions un peu les mêmes caractéristiques mais il y a un joueur qui arrivait à nous sublimer : Almani Moreira, le magicien."
Un Moreira qui , un soir de novembre 2001, allait offrir deux assists à Aarst à Gand, où le Norvégien allait livrer l’un de ses meilleurs matchs, inscrivant trois des cinq buts liégeois (2-5). "Le 28 novembre vous dites ? Ce n’était pas ce jour-là que je me fracture la jambe ? ", s’interroge le Norvégien avant de se reprendre. "Ah non, je me souviens maintenant de ce match à Gand. Par contre, je ne me souviens que d’un but, inscrit du droit en plus (rires) ."
"En 2000, c’était peut-être trop tôt pour Michel"
En décembre 2000, Ole Martin Aarst a assisté aux débuts de Preud’homme en tant que coach lorsque ce dernier succédait à Tomislav Ivic.
"On a directement vu le changement, se souvient-il. À l’époque déjà, il était méticuleux et perfectionniste mais, surtout, très à l’écoute de ses joueurs."
C’est pourquoi MPH n’a pas hésité à poser des questions à Aarst sur son ancien coach à Gand, Trond Sollied. "Il me demandait de lui décrire sa philosophie. Il a d’ailleurs reçu le livre écrit par Herman Vermeulen (Entraînement à la zone) , l’adjoint de Trond, et je pense qu’il doit toujours l’avoir (rires) . Cela montrait son ouverture d’esprit ; il avait soif d’apprendre. Aujourd’hui, il a sa propre philosophie. Force est de constater qu’elle est bonne."
En 2000, Aarst était persuadé de la réussite à venir de son coach. "C’était certain qu’il allait avoir une grande carrière mais il avait juste besoin de temps et d’expérience. À l’époque, on avait une grande équipe avec de gros caractères. On aurait d’ailleurs dû avoir de meilleurs résultats. C’était peut-être trop tôt pour Michel qui a commencé au plus haut niveau, il n’était pas encore prêt. Je serais curieux de voir quels auraient été nos résultats sous les ordres du Preud’homme actuel."