Milinkovic-Savic vu par un journaliste serbe: "Vanja doit devenir plus mature"
Portier des Rouches en Europe, Milinkovic-Savic peine à faire taire les critiques apparues dès son arrivée.
- Publié le 23-10-2019 à 06h42
- Mis à jour le 23-10-2019 à 21h23
Portier des Rouches en Europe, Milinkovic-Savic peine à faire taire les critiques apparues dès son arrivée. Quand le nom Milinkovic-Savic a été annoncé au Standard l’été dernier, pas mal de personnes ont dû tiquer. Et pour cause: ce n’est pas la première fois que ce patronyme s’est retrouvé lié à la Pro League, puisque son frère Sergej avait joué à Genk en 2014-2015.
Loué une saison par le Standard, avec option d’achat, au Torino, Vanja n’est autre que le cadet de deux ans de celui qui fait aujourd’hui les beaux jours de la Lazio Rome.
Au-delà de partager le même nom, le même sang et la même formation, les deux Milinkovic-Savic avaient cela en commun qu’ils étaient considérés comme de grandes promesses au pays. Mais la comparaison sportive s’arrête là.
"Le nom Milinkovic-Savic ne lui a pas mis de pression", avance Bojan Marinkovic, journaliste serbe. "Ils sont très différents l’un de l’autre ; leurs parcours ne se ressemblent pas."
Alors que le médian a su faire décoller sa carrière et est tout le temps repris en équipe nationale depuis novembre 2017, à l’exception du dernier rassemblement de ce mois, le gardien éprouve des difficultés à suivre le même chemin.
"Nous croyions tous qu’il allait devenir notre gardien numéro un, mais il n’y est pas parvenu", révèle le journaliste au sujet du géant qui n’a pas encore connu la moindre convocation chez les A. "La raison est qu’il n’est pas suffisamment concentré sur le football", ajoute-t-il, évoquant à demi-mot le caractère bon vivant du jeune portier. "Pourtant, c’est un immense talent et un gars super intéressant avec une longue histoire."
Cette trajectoire, elle se trace d’Ourense dans le nord-ouest de l’Espagne, où il est né car son père Nikola jouait pour le club local, à Liège. Ses premières gammes, Vanja les a faites au Grazer AK en Autriche, aussi parce que son paternel y évoluait. Puis c’est l’arrivée au pays de ses origines et une formation au FK Vojvodina Novi Sad pendant huit ans avant un transfert à Manchester United, estimé à 1,75 million d’euros, juste avant sa majorité. "Vojvodina a beau être un des plus grands clubs de Serbie, la marche était trop grande pour Vanja. Il n’était pas prêt pour ce départ en Angleterre alors que son frère Sergej a fait les choses dans l’ordre en franchissant palier après palier, passant par Genk puis la Lazio", pointe Bojan Marinkovic.
Après un prêt dans le club basé à Novi Sad et l’échec dans l’obtention d’un permis de travail en Angleterre, le gardien n’est pas retenu par les Mancuniens qui le laissent filer gratuitement au Legia Gdansk. C’est avec le club polonais qu’il a connu, jusqu’ici, sa meilleure période, disputant 29 rencontres avec huit clean sheets au compteur.
S’ensuit un départ au Torino il y a deux ans, où il devait véritablement donner un coup de boost à sa carrière. Là encore, il n’a pas pu répondre aux attentes. La faute à l’arrivée pendant le même mercato de Salvatore Sirigu, qui avait la préséance aux yeux du coach… serbe Sinisa Mihajlovic.
Depuis, Vanja Milinkovic-Savic multiplie les prêts. Après la SPAL et Ascoli en Italie, le Standard est son troisième club en un an. "C’est le point de chute idéal", s’enthousiasme Bojan Marinkovic. "Le Standard est un grand club qui mise sur les jeunes, et le championnat belge est un bon tremplin. C’est mieux pour lui d’être là qu’à Ascoli, en Serie B."
Quand on lui dit que l’entraîneur des Rouches est Michel Preud’homme, le journaliste serbe en rajoute une couche. "C’est la raison principale pour laquelle son passage au Standard sera positif. Il va apprendre beaucoup au contact d’un ancien gardien comme Preud’homme, qui va pouvoir l’aider car il sait comment pense un gardien de but."
Reste que le géant de 2,02 m ne s’attendait sûrement pas à se faire griller la politesse en championnat par un jeune du cru en la personne d’Arnaud Bodart, qui est loin de démériter dans cette première partie de saison.
Une nouvelle épreuve pour Milinkovic-Savic, conclut Bojan Marinkovic. "Il a beaucoup de qualités mais il doit devenir plus mature. Il a tout entre ses mains pour devenir numéro un mais doit maintenant décider qu’il veut devenir un gardien du top niveau et tout faire pour y parvenir. Alors, il pourra répondre aux attentes placées en lui en Serbie."
Et rejoindre la trajectoire de Sergej, désormais bien installé dans un club jouant régulièrement l’Europe et qui suscite l’intérêt des plus grands à chaque mercato.
Modèle : “Plutôt comme Oblak que ter Stegen”
Avec sa grande taille, Vanja Milinkovic-Savic ne passe pas inaperçu. Si on a désormais l’habitude de voir de très grands gardiens entre les perches, il fait quand même figure du portier old school.
“Il s’apparente plutôt à un Jan Oblak qu’à un Marc-André ter Stegen parce qu’il est bon sur sa ligne mais participe peu à la construction du jeu depuis l’arrière, analyse Bojan Marinkovic. Vu ses 2 m 02, il en impose dans le jeu aérien et peut aussi arrêter les tirs lointains parce qu’il a une bonne détente. Côté face, il est moins à l’aise dans le jeu au pied et n’est pas assez précis dans ses relances.”
Une caractéristique qu’on a déjà pu constater contre le Vitoria et à Arsenal. Ce jeudi, le gardien serbe disputera sa troisième rencontre pour le Standard, de nouveau en Europa League. Une nouvelle chance de répondre aux attentes placées en lui. Ce qui passera par une prestation convaincante dans l’ambiance surchauffée de Francfort.