Mbaye Leye en stage avec le Standard : “La passion du boulot d’entraîneur a déjà pris le dessus”
Mbaye Leye ne regrette pas sa carrière de buteur qu’il vient juste de terminer pour devenir T2 du Standard.
- Publié le 02-07-2019 à 06h36
- Mis à jour le 03-07-2019 à 07h05
Mbaye Leye ne regrette pas sa carrière de buteur qu’il vient juste de terminer pour devenir T2 du Standard. À 36 ans et après plus de 400 matchs disputés dans notre Pro League et 137 buts inscrits, Mbaye Leye a rangé les crampons en mai dernier pour, quelques semaines plus tard, accepter le défi lancé par le Standard : devenir adjoint de Michel Preud’homme. Le sympathique Sénégalais explique ce choix.
Mbaye, comment se passe le début de votre deuxième carrière ?
"Très bien. J’ai la chance de commencer dans un staff que je connais pour l’avoir eu à Gand, donc pour l’adaptation, ça va plus vite. Dans le staff médical, je connais quasiment tout le monde puisqu’ils étaient là quand je jouais au club (2010-2012). Pour ce qui est des joueurs, pour la plupart, j’ai joué avec ou contre eux, pour les autres, j’apprends à les connaître."
Comment les contacts ont-ils été noués avec le club ?
"Ils ont été rapides mais pour tout dire, les premiers contacts, je les ai eus avec Bruges. C’est ensuite que le Standard est arrivé dans la danse durant les playoffs 1. J’ai opté pour le Standard car il y avait Michel Preud’homme, c’est grâce à lui que j’ai commencé à m’intéresser à la tactique à Gand, ses entraînements ont été les premiers que j’ai retranscrits dans mon carnet qui comporte aujourd’hui une quarantaine de pages. J’ai toujours eu un bon contact avec lui, même quand il est parti à Twente ou en Arabie saoudite. C’est alors allé très vite, j’ai eu un rendez-vous avec Michel et le président et je leur ai expliqué ce que je voulais faire et cela correspondait à leurs attentes."
Jusqu’où est-ce que cela a été avec Bruges ?
"C’était concret et c’est tombé juste avant le Standard. Je devais travailler avec l’entraîneur qui allait arriver (Clément). J’ai eu un rendez-vous avec Vincent (Mannaert). Je savais bien ce qu’il attendait de moi et c’était pareil au Standard. Le club liégeois est allé très vite et je voulais venir au Standard."
Bruges, le Standard : c’est flatteur.
"Et Mouscron aussi. Bernd Storck m’a demandé de travailler avec lui avant même que j’annonce la fin de ma carrière. J’aurais pu rester dans le staff ou même avoir un rôle plus important au club. Aujourd’hui, j’ai opté pour le Standard et il faut répondre à l’attente. Mais je n’ai pas peur des défis et je sens le respect du groupe à mon égard. Je dois être à la hauteur vis-à-vis du groupe et du staff, pour apporter ce qu’on attend de moi."
À quoi aspirez-vous en tant que T2 ?
"Apprendre. Et la meilleure personne pour le faire, c’est celui qui a gagné partout, c’est Michel. J’apprends avec ma façon de voir le football qui correspond à la sienne. C’est important d’avoir une identité, un tempo, de jouer avec de la grinta et de l’agressivité."
Comment vous est venue cette envie de devenir coach ?
"J’ai toujours aimé savoir ce que l’entraîneur me proposait à l’entraînement. Que ce soit avec Michel ou Franky Dury, j’aimais discuter avec eux, savoir quelle était l’idée et le but de l’entraînement."
Michel Preud’homme est-il le même que celui que vous avez connu à Gand ?
"C’est un Michel amélioré. Il y a plus de variété dans la construction, mais il est toujours très structuré. On ne peut pas se permettre de courir n’importe où, il y a des zones qui doivent être occupées. Disons que c’est un Michel 2.0."
Cela a été dur de faire le deuil de votre carrière de footballeur ?
"Non. Cela va peut-être vous paraître bizarre, mais rester en Belgique ces cinq dernières années a été un choix délibéré car je savais ce que je voulais faire. Quand j’étais à Zulte Waregem, j’ai eu l’opportunité d’aller au Qatar, en Turquie, de mieux gagner ma vie mais c’était du court terme et moi, j’ai opté pour le long terme. Je me suis préparé à ce deuil pour que cela ne soit pas difficile."
Le quotidien du buteur ne vous manque donc pas.
"La passion du boulot d’entraîneur a déjà pris le dessus. Le fait de transmettre aux joueurs des choses fait que je ne pense plus à Mbaye Leye, l’attaquant. J’ai un autre costume et je ne ressens plus le besoin de frapper au but (rires).
Vous donnez déjà de la voix durant les séances.
"Oui, car j’anime l’exercice. Je ne suis pas là juste pour ramasser les plots, je suis là pour apprendre et je ne peux pas être mieux servi qu’avec Michel car il est ouvert à la discussion. C’est la même chose avec Eric. C’est permis de donner des conseils, des idées d’entraînement, il y a une vraie communication."
Qu’est-ce qui va changer dans le jeu du Standard cette saison ?
"On ne change pas beaucoup parce qu’on part avec la même idée, mais on veut retrouver ce que le Standard avait avant, à savoir plus de grinta, plus de caractère dans le jeu, on veut que nos adversaires sentent que le Standard est prêt et dominant, agressif dans le bon sens du terme. Et après, il faut jouer, trouver les espaces libres mais cela se fait avec des joueurs volontaires. Avec la concurrence, il faudra être au top pour jouer."
Justement, il y a pas mal d’intensité à l’entraînement (voir par ailleurs).
"C’est important car le niveau s’élève aussi pour les joueurs qui étaient dans leur zone de confort. Il ne suffira plus d’uniquement se montrer sous son meilleur jour lors d’un match. Il faut prouver ce qu’on a aux entraînements et il n’y aura pas d’exception. Tout le monde part d’une feuille blanche et cela se voit dans l’animation, tous les joueurs sont réveillés et ont envie de courir un peu plus."
Mais il ne faut pas tourner au rythme d’un blessé par jour…
"Oui, mais ça, c’est par rapport à l’envie. Du moment qu’on ne va pas pour blesser l’adversaire, il ne faut pas y aller à moitié. Moi, j’ai toujours joué avec de l’engagement, même comme attaquant, il faut du caractère dans le jeu surtout au Standard."
Avez-vous un plan de carrière ?
"Oui, apprendre avec Michel. Puis on verra pour la suite. C’est important d’y aller étape par étape. Quand tu as la chance d’apprendre avec le maître en Belgique… Il y a un temps pour tout. Des entraîneurs ont appris avec lui et se sont envolés au bon moment, comme Philippe Clément. C’est la bonne personne pour te permettre d’apprendre plus vite que les autres. J’ai beaucoup de chance et je le sais."
Dernière question, quel numéro de maillot avez-vous choisi ?
"(Rires) Je garde le numéro neuf, toujours…"