Les quatre vérités du premier tour du Standard
Les Liégeois sont en progrès cette saison. Les statistiques du premier tour en attestent.
- Publié le 21-11-2019 à 07h39
- Mis à jour le 21-11-2019 à 14h06
Les Liégeois sont en progrès cette saison. Les statistiques du premier tour en attestent. On n’était pas prêt à aller à la guerre." Avant la trêve internationale, on avait laissé le Standard sur cette phrase de Michel Preud’homme après la défaite contre Malines (1-2). Le premier revers à domicile de la saison. Ce samedi, ses hommes reprennent le collier à Eupen, premier rendez-vous d’une série de neuf matchs (voire dix en cas de quart de finale de Coupe de Belgique) en 34 jours. Dantesque. Des programmes de cet acabit, les Liégeois y sont habitués et les ont plutôt bien négociés lors de la première partie de saison. Les statistiques de leurs 21 rencontres disputées entre le Cercle Bruges et Malines démontrent une amélioration et une évolution.
1. Plus tueur devant, plus solide derrière
Voilà peut-être le constat le plus criant des chiffres décryptés. Avec deux matchs en moins qu’à pareille époque la saison passée, le Standard a marqué cinq fois de plus (36 buts contre 31). Défensivement aussi il y a du mieux, avec 23 buts encaissés contre 33 lors du dernier exercice à pareille époque.
En réduisant le prisme à la seule Pro League, le progrès apparaît aussi. Offensivement surtout. L’an dernier à la fin de la phase aller, les Rouches affichaient un goal average de +5 (21/16) contre +14 actuellement (29/15). Une balance qui aurait pu être plus marquante encore sans les cinq buts encaissés lors de leurs deux dernières sorties (trois à La Gantoise et deux contre Malines).
2. Plus décisif sur attaques placées
Le Standard aime faire le jeu, ce n’est pas nouveau. Le Standard peut se montrer décisif en imposant son jeu, cela n’a pas toujours été le cas dans le passé.
Cette saison, les Liégeois ont nettement évolué dans leur faculté à faire la différence sur des attaques placées. Alors qu’ils éprouvaient par moments des difficultés à percer l’organisation défensive de leurs adversaires la saison dernière, les Standardmen se montrent plus létaux de leur propre initiative. 67 % des buts rouches viennent d’attaques placées. La proportion n’était que de 46 % la saison dernière. Conséquence, le pourcentage de buts sur phases arrêtées, et surtout sur contre-attaques, a diminué. Il est passé, respectivement, de 34 à 25 % et de 20 à 8 %.
Autre démonstration chiffrée de cette aptitude à perforer les défenses adverses : les joueurs de Preud’homme marquent davantage depuis l’axe. 36 % de leurs buts sur attaques placées viennent de cette zone, contre 23 % la saison dernière.
3. Un flanc gauche dynamité
Depuis son arrivée, Nicolas Gavory apporte un plus au Standard. Notamment dans la part plus importante de buts issus du côté gauche (28 % contre 25 % la saison dernière), et dans une solidité défensive plus marquée (22 % des buts concédés proviennent cette saison de la gauche, contre 28 % lors du dernier exercice).
Le Français ne ménage pas ses efforts et affiche le deuxième plus grand temps de jeu du noyau, derrière Samuel Bastien. "J’ai envie de jouer chaque match", confessait-il déjà il y a deux mois après le succès contre le Vitoria. "J’essaie de faire mon travail défensif et d’apporter un plus offensivement."
Confirmation par les statistiques. Secteur le moins efficace la saison passée pour ce qui est des attaques aboutissant sur un tir (7 %), le flanc gauche est devenu cette saison le plus performant dans ce registre avec 14 %.
Si cette évolution ne doit pas se résumer entièrement à l’arrivée de Gavory, la capacité du Français à enchaîner les courses offensives comme défensives y contribue.
Le back gauche a aussi amené son coup de patte. Grâce à ses trois assists, il partage le rôle de meilleur passeur de l’équipe avec Bastien, Maxime Lestienne et Mehdi Carcela. Pour Gavory, tout tient d’ailleurs dans la qualité plutôt que dans la quantité. Si, vu sa position, il tente moins de passes clés (qui peuvent mener à un but) que ses coéquipiers, le défenseur est souvent bien inspiré quand il s’y essaie. Avec 65 %, le numéro 24 est le plus régulier dans cet exercice.
4. Spécialiste du money time
Ou plutôt du "MPH time", comme l’avait renommé Paul-José Mpoku après la victoire contre Francfort acquise à la 94e. Un but symbole du jusqu’au-boutisme qui caractérise les Standardmen cette saison, prêts à se battre jusqu’à la dernière seconde pour arracher un résultat.
Déjà la saison passée, ils avaient fait du dernier quart d’heure leur période de prédilection en y marquant 13 buts, sans compter les six inscrits dans les arrêts de jeu.
Mais ce qui a changé cette année, c’est qu’ils mettent également à profit le dernier quart d’heure pour conserver un résultat. Preuve que ces Liégeois-là sont capables d’encaisser les coups sans broncher. Si, en 2018-2019, ils encaissaient autant dans le dernier quart d’heure qu’ils n’y marquaient, ils n’ont cette fois concédé que deux buts dans les quinze dernières minutes, à Gand, contre dix pions inscrits sur le même laps de temps, plus trois dans les arrêts de jeu.
Cette habitude à faire la différence en toute fin de match témoigne de la bonne condition physique des Liégeois, qui sera une nouvelle fois mise à rude épreuve entre Eupen ce samedi et La Gantoise au lendemain de Noël.
L’enchaînement des matchs qui s’annonce étant loin d’être un cadeau.