Les quatre gagnants du 4-3-3 du Standard
Le changement tactique opéré par Michel Preud’homme au Cercle Bruges a permis à Renaud Emond, Merveille Bokadi, Paul-José Mpoku et Maxime Lestienne de s’exprimer de manière efficace.
- Publié le 12-03-2019 à 05h58
- Mis à jour le 12-03-2019 à 08h13
Le changement tactique opéré par Michel Preud’homme au Cercle Bruges a permis à Renaud Emond, Merveille Bokadi, Paul-José Mpoku et Maxime Lestienne de s’exprimer de manière efficace.
De bon augure avant les PO1.
Emond l’indispensable
Avec cinq buts en 2019, l’attaquant reste l’assurance-buts du Standard, même en jouant à droite. Encore une fois, il a répondu présent. Après une prestation compliquée face à Mouscron, lors de laquelle il avait manqué deux occasions (ce qui lui a valu quelques sifflets de la part de l’exigeant public de Sclessin à sa sortie du terrain), Renaud Emond a remis les pendules à l’heure, sur la pelouse du Cercle. En marquant un but plein d’opportunisme sur corner, puis en étant à l’initiation puis à la conclusion d’un superbe mouvement avec Bokadi et Lestienne. Le tout, en évoluant à une position plus excentrée, sur le flanc droit, qui le libère du marquage des défenseurs centraux adverses et lui réussit décidément bien.
Son doublé au Cercle vient confirmer une réalité qui dure depuis plus d’un an : sans lui, le Standard ne serait pas là où il en est aujourd’hui. La saison dernière déjà, son début d’année hyper prolifique - quatre buts entre début janvier et la fin de la phase classique - avait été vital pour les Rouches dans la course aux PO1. Et cette saison, il a encore fait mieux, inscrivant cinq réalisations dans le sprint final de la phase classique… qui n’est pas terminé.
Ce n’est pas peu dire que Renaud Emond tient à lui seul la baraque de l’attaque liégeoise. Son absence lors du top match perdu par le Standard à Genk l’a prouvé : il est devenu indispensable. Parce que les circonstances font qu’il est le seul attaquant disponible, à la suite des blessures de Sa et Oularé ? Prétendre cela serait manquer de respect à un attaquant qui vient d’inscrire ses 14e et 15e buts toutes compétitions confondues. Car ces circonstances, justement, ne jouent pas en sa faveur, au contraire. Physiquement, il a parfois dû tirer sur la corde raide alors qu’il aurait aimé souffler. Mais Emond, qui ne s’est par exemple pas entraîné tous les jours la semaine dernière, a continué à jouer, à travailler sans cesse pour l’équipe, et à marquer. C’est tout simplement ce qu’il fait de mieux. Et ça tombe bien : il le fait souvent. Très souvent.
Bokadi, l'agent double
Sclessin, 3 février 2019. Bope Bokadi est lancé dans le grand bain par Michel Preud’homme dans un Clasico qui s’annonce bouillant. Le Congolais n’avait plus mis les pieds sur un terrain de Pro League depuis 490 jours suite à sa rupture des ligaments croisées survenue à Anderlecht le premier octobre 2017.
Préparé par le staff sportif depuis plusieurs semaines, Bope Bokadi doit également gérer la lourde pression de la succession de Christian Luyindama. Le Congolais doit convaincre les sceptiques qui sont légion. Un peu plus de 90 minutes plus tard, Sclessin est conquis après une prestation de haut vol de Bokadi. Ce dernier confirmera dans les semaines qui suivront avant de connaître un petit creux prévisible après autant de mois d’absence.
Au Cercle Bruges, Michel Preud’homme a de nouveau fait appel aux services de Bokadi à la faveur d’un changement de système et du retour au 4-3-3. Après avoir fait oublier Luyindama, Bope Bokadi devait, dans ce système, reprendre le rôle laissé vacant par Uche Agbo, parti au Rayo Vallecano où il n’a pas encore disputé la moindre minute. “Il a été très précieux à la récupération, même si malheureusement il a perdu quelques ballons à la relance. C’est un joueur important, qui lit très bien le jeu et qui lit les lignes de passes”, précisait Michel Preud’homme, qui se voulait plutôt satisfait.
Au sein du groupe, les qualités de Bope Bokadi sont également reconnues. “C’est un joueur intelligent qui intercepte pas mal de ballons. Il a été très important au Cercle. Bope a également du foot dans les pieds et il l’a prouvé en jouant bien le coup sur le 0-2”, soulignait Zinho Vanheusden.
Défenseur central ou médian défensif, Bope Bokadi répond aux attentes, et c’est tout bénéfice pour le Standard en vue des PO1.
Mpoku peut jouer partout
Il n’a pas été décisif, dimanche au Cercle. Mais son travail de l’ombre a porté ses fruits. Aligné dans un position plus axiale que ces dernières semaines (durant lesquelles il évoluait principalement sur le flanc droit), Paul-José Mpoku a couru, a travaillé, a touché beaucoup de ballons. Et il l’avoue : il s’est bien senti sur la pelouse du stade Jan Breydel.
“Moi, tant que je peux apporter à l’équipe, c’est le principal”, indiquait-il après la rencontre, sans être toutefois capable de définir sa position exacte. “Je ne sais pas”, se marrait-il. “J’étais en numéro 10… numéro 9… neuf et demi. Peu importe, j’étais bien.”
Et cela a permis à ses équipiers (notamment à Renaud Emond, aligné sur la droite) de bénéficier des espaces qu’il a créés par ses décrochages et ses appels.
Ce qui est positif en vue des PO1, durant lesquels le 4-3-3 devrait être reconduit, principalement en déplacement. “Le coach a fait le bon choix tactique ce dimanche”, résumait le capitaine des Rouches, satisfait de la tournure des événements, en zone mixte.
“C’est aussi la preuve qu’il y a de la qualité dans notre groupe et que tout le monde peut jouer. En PO1, il faudra être capable d’avoir plusieurs approches car les équipes nous regardent et nous analysent. Mais je suis persuadé que le coach et Emilio (Ferrera) ont encore plein d’autres idées dans leur tête. Car la nuit, ils ne dorment pas (rires).”
Mais quand ils parviennent enfin à s’endormir, c’est avec une certitude. Celle que la polyvalence de Paul-José Mpoku, qui peut évoluer sur les flancs offensifs, comme numéro 10, comme faux numéro 9 voire comme numéro 8 leur servira encore, quel que soit le schéma tactique utilisé.
Lestienne n'a pas perdu sa vista
Ce but restera peut-être comme l’un des plus beaux de la saison 2018-19 du Standard. Ou du moins comme l’un des mieux construits.
Sur la deuxième réalisation rouche, la combinaison entre Emond, Bokadi et Lestienne était pleine de justesse. Et la talonnade subtile de ce dernier l’a rendu encore plus beau, prouvant au passage que l’ailier de 26 ans est encore capable de certaines inspirations géniales.
Mais résumer sa prestation à ce but serait injuste. Décevant face à Mouscron la semaine dernière, Lestienne, conservé dans le onze par Michel Preud’homme malgré le retour de blessure de Djenepo, a remis les pendules à l’heure, dimanche. Disponible, précis et percutant durant ses 78 minutes sur le terrain, il a même été tout proche de faire 0-3, mais Nardi l’en a empêché.
Mais pour Lestienne, l’essentiel est assuré : il a marqué des points aux yeux de son entraîneur et semble monter en puissance à quelques semaines des PO1. Ce qui est, forcément, intéressant…