Le Standard est (au moins) deux fois plus fort
Les Liégeois ont doublé leur efficacité dans tous les domaines offensifs depuis le début de l’année civile.
- Publié le 13-02-2018 à 07h24
- Mis à jour le 13-02-2018 à 13h59
Les Liégeois ont doublé leur efficacité dans tous les domaines offensifs depuis le début de l’année civile. Le Standard va mieux. Au-delà de ce simple constat certainement entendu un petit peu partout en bord de Meuse, il est frappant de constater que les statistiques démontrent un vrai réveil. Spectaculaire, même. Depuis le début de l’année civile, les Liégeois sont en nets progrès dans pratiquement tous les domaines et cela a un réel impact sur leur efficacité offensive, tellement déplorée par Ricardo Sa Pinto tout au long des six premiers mois de compétition.
Nombre de tirs, fins de matches, phases arrêtées et qualité du banc : tous les feux sont au vert. Il faut que cela tienne encore un mois pour espérer une belle fin de campagne…
Les réservistes ont faim
Avant la trêve hivernale, Ricardo Sa Pinto n’avait jamais fait la différence sur un changement. Aucun des hommes venus du banc n’était parvenu à inscrire un but ou délivrer une simple passe décisive. Le mercato hivernal lui a amené davantage de profondeur et cela a clairement eu une incidence sur sa capacité à faire la différence en cours de rencontre, comme cela fut encore le cas dimanche dernier avec le but de Duje Cop face à Mouscron. Sur les sept rencontres disputées depuis le début de l’année, six réalisations sont immédiatement arrivées du petit banc : trois buts et trois passes décisives. Les réservistes savent qu’une bonne entrée peut leur garantir une place dans le onze de base la semaine suivante et ont donc l’appétit aiguisé au moment de fouler la pelouse. Ce qui permet au club d’être (enfin) dangereux de la première minute à la dernière, et donc de maintenir sans cesse son adversaire sous pression.
Hitchcock aime le Standard
Durant les six premiers mois de compétition, Alfred Hitchcock n’aimait pas trop le Standard. Le producteur anglais de films à suspense prenait un malin plaisir à concocter des scénarios de matchs particulièrement douloureux pour les Liégeois, avec un total de six unités perdues dans les dernières secondes (Saint-Trond, Lokeren, Anderlecht, Saint-Trond, Courtrai). Et même lorsqu’il souhaitait offrir un happy end aux supporters, le club passait à côté de la montre en or (penalty loupé par Sa contre l’Antwerp). Visiblement, le British a revu sa copie en ce début d’année avec déjà quatre unités récupérées dans les derniers instants (succès contre Eupen et Mouscron, défaite à Zulte Waregem). Au décompte final, ces victoires pourraient rapporter très gros et faire la différence. Enfin dans le bon sens…
Le stage porte ses fruits
Ricardo Sa Pinto avait annoncé la couleur lors du dernier stage hivernal : "Nous avons travaillé nos phases arrêtées." Il faut dire que le Standard avait bien du mal à trouver l’ouverture sur corners ou coups francs avec seulement cinq buts lors des six premiers mois, dont deux sur penalty. Visiblement, la tactique travaillée durant la semaine passée en Espagne porte ses fruits, même si quelques mouvements sur corner semblent étranges, comme dimanche dernier lorsqu’Orlando Sa s’est retrouvé en position de centrer. En cinq sorties, les Liégeois ont marqué à sept reprises via une phase arrêtée, dont un seul penalty. Christian Luyindama a été particulièrement en réussite avec trois de ces sept réalisations dans cet exercice à son compteur personnel. Cela a encore fait la différence face à Mouscron avec un but depuis un corner, et un autre suite à une phase entre Paul-José Mpoku et Mehdi Carcela sur coup franc. "Mais cela n’a pas été travaillé à l’entraînement, c’est avant tout de l’instinct", disait l’ailier marocain.
Face à des défenses regroupées, c’est une arme dont avait bien besoin le Standard !
Pas que les chiffres dans la vie
Comment expliquer la métamorphose du Standard ? Ricardo Sa Pinto explique que son équipe a enfin plus de réussite devant le but adverse et concrétise donc sa grande domination. C’est effectivement le cas, comme le démontrent à merveille les statistiques du club depuis le début de l’année civile. Mais ce raisonnement paraît parfois quelque peu réducteur, tant le réveil de l’ensemble d’un club ne peut juste s’expliquer par la réussite offensive de l’un ou l’autre attaquant. Le Portugais devrait également mettre en avant l’esprit de groupe, qui n’a jamais été aussi fort depuis deux ans, les nets progrès réalisés par plusieurs jeunes joueurs (Marin, Luyindama) mais aussi le retour au premier plan de Renaud Emond. Prétendre que le coach profite simplement d’un vent favorable serait malvenu, tant plusieurs de ses décisions ont été couronnées de succès (il fallait oser sortir Orlando Sa à 2-3) ces dernières semaines. Ces succès sont aussi les siens, à lui d’en profiter pour se refaire une image positive.
Plus de tirs donc plus de buts
Au terme de la 21e journée de championnat, le Standard avait la plus mauvaise attaque de l’élite avec seulement 21 réalisations au compteur. Soit une moyenne d’un but par sortie officielle. La division offensive liégeoise a trouvé les bons réglages depuis le mois de janvier, avec déjà 14 roses plantées dans les buts adverses, soit une moyenne de 2,8 buts par match. Ce chiffre n’est pas le simple fruit du hasard car il correspond à un changement de philosophie au sein du staff et au passage à un système à deux pointes. Les Liégeois sont évidemment bien plus présents dans les vingt derniers mètres et tentent plus leur chance : seize tirs en moyenne par match en 2018, contre dix avant la trêve hivernale. Et tout le monde tente sa chance, ce qui a permis à la liste des buteurs de gonfler : Pocognoli, Luyindama, Carcela et Emond n’avaient pas trouvé l’ouverture en championnat avant le début de l’année. Le danger vient désormais de partout !