Le Standard en pleine confiance dans ces playoffs 1 : analyse des forces liégeoises en présence
Neuf mois après leur premier rendez-vous, le Standard et Genk se retrouvent à Sclessin où tout a changé
- Publié le 05-05-2018 à 09h57
- Mis à jour le 05-05-2018 à 10h06
Neuf mois après leur premier rendez-vous, le Standard et Genk se retrouvent à Sclessin où tout a changé. Ce dimanche, Liégeois et Limbourgeois se retrouveront pour leur cinquième affrontement de la saison (trois succès liégeois dont la finale de la Coupe et une victoire limbourgeoise en PO1). Le 4 août 2017, Ricardo Sa Pinto retrouvait Sclessin pour son premier match, à domicile, en tant que coach face aux Genkois (victoire 2-1).
Ce dimanche, neuf mois après ce premier rendez-vous, les deux équipes se retrouvent, à Sclessin, à l’occasion de l’avant-dernier match du Standard à domicile. En neuf mois, de l’eau a évidemment coulé sous les ponts de la Meuse où une équipe compétitive est finalement née. Lors de cette gestation, le Standard est passé par toutes les phases pour finalement aboutir en playoffs 1, où il brille, après avoir remporté la Coupe face à ces mêmes Limbourgeois (1-0).
La mentalité: Les Liégeois ont du caractère
Il semble bien loin le temps où, après un but de l’adversaire, les supporters se disaient : "C’est bon, le match est plié."
Deux semaines après la belle victoire contre Genk au mois d’août, les Rouches sombraient pourtant déjà à domicile face à Zulte Waregem (0-4). "Prendre quatre buts à Sclessin, c’est du jamais vu. Il faut des bonhommes sur le terrain", pestait, à l’époque, Paul-José Mpoku. Au fur et à mesure de la saison, les Liégeois se sont forgé un mental d’acier. Ils sont aujourd’hui capables, au caractère, de renverser des situations désespérées comme ce fut le cas à Ostende (de 2-0 à 3-2), à Bruges (menés 2-0 et 3-1 pour arracher le nul 4-4) ou plus récemment à Gand lorsqu’ils ont, en 45 minutes, fait basculer le match (de 1-0 à 1-3). Cette saison, le Standard de Sa Pinto a d’ailleurs pris 29 points après avoir été mené au score n’en perdant que 14 là où ils en perdaient 25 la saison dernière après avoir été menés à la marque !
Sa Pinto: Le volcan n'entre plus en éruption
Durant la première partie de la saison, jusqu’au mois de janvier et ce déplacement à Zulte Waregem où il se montrait excessif pour la énième fois, Ricardo Sa Pinto a plus souvent fait parler de lui pour ses frasques plutôt que pour ses bons choix.
Mais trois passages devant la Commission des litiges et de sérieuses remontrances de la part de sa direction auront changé, apaisé le Portugais. Aujourd’hui, Ricardo Sa Pinto n’incarne plus ce volcan capable d’entrer en irruption pour une broutille. Depuis plusieurs semaines, le Portugais se réfugie dans le travail et se terre dans le silence (avant les matches). Ses mots sont désormais posés et choisis avec soin tout comme ses choix qui, sur les derniers matches, ont fait la différence à plus d’une reprise. Plus tranquille, alors que la situation autour de Michel Preud’homme pourrait le rendre encore plus nerveux que ce qu’il ne l’a jamais été, Sa Pinto est devenu ce qu’on attendait de lui : un entraîneur qui gagne des points !
Le fond de jeu: Les Rouches savent emballer un match
Ces dernières années, les supporters du Standard ont eu peu d’occasions de se réjouir du niveau de jeu affiché par leurs idoles. Cette saison, la donne a également changé de ce point de vue.
Le Standard n’est plus une simple équipe de contre incapable de faire le jeu, surtout à domicile. Le processus a été long car, cette saison encore, les hommes de Ricardo Sa Pinto ont rendu des copies bien pâles. Mais, au fur et à mesure que la compétition avançait, les Rouches ont su élever leur niveau.
Le Standard a donc emballé le match à plusieurs reprises, qu’il soit mené au score ou non. Ce fut par exemple le cas lors de la venue de Waasland-Beveren (3-1) qui constituait assurément le meilleur match des Liégeois en 2017, ou encore contre Anderlecht (3-3), à Lokeren (0-3), ou lors des remontées contre Mouscron (4-3) et à Ostende (2-3). Durant ces PO1, le Standard a su prendre le jeu à son compte face à Charleroi, Anderlecht ou encore Gand à domicile. À Bruges, les Standardmen ont également surclassé les hommes d’Ivan Leko durant de longues minutes pour finalement arracher le point du partage in extremis (4-4). Dimanche dernier à Gand, au terme d’une première période plutôt quelconque, les troupes de Sa Pinto se rebiffaient et proposaient un second acte de très haute intensité. Juste avant le but égalisateur de Cimirot, les Liégeois auraient pu, via Carlinhos, inscrire un but fantastique au terme d’une phase de jeu collective à montrer dans toutes les écoles. C’est ce genre d’attaques posées qu’on ne voyait plus à Sclessin depuis plusieurs saisons. Le mérite en revient avant tout au talent des joueurs mais aussi à celui qui est aux manettes : Sa Pinto.
Le mercato: Plus de solutions mais surtout plus de qualités
Ce qui a considérablement contribué au redressement du Standard cette saison, c’est assurément le mercato hivernal.
L’arrivée de Mehdi Carcela a littéralement donné un coup de boost aux Rouches. L’international marocain a apporté de la folie dans le jeu des Liégeois libérant, au passage, un Edmilson Jr qui s’est métamorphosé depuis le début des PO1. La venue de Gojko Cimirot a, elle aussi, apporté davantage de qualités dans un noyau qui, aujourd’hui, dispose de bien plus de solutions que par le passé. "Lorsqu’un titulaire n’est pas sur la pelouse, cela ne se voit pas", nous précisait récemment Mehdi Carcela.
Même s’il dispose d’un noyau plus restreint que ses prédécesseurs, Ricardo Sa Pinto y compte bien plus de qualités. Il peut donc désormais se permettre le luxe de mettre des joueurs cadres comme Pocognoli, Luyindama, Marin ou encore Mpoku sur le banc sans que cela n’affecte le résultat final. Le mérite en revient évidemment à la direction qui, cette année, a davantage ciblé ses transferts préférant la qualité à la quantité des saisons précédentes.
Les résultats: Le Standard peut battre tout le monde
La saison dernière, les supporters liégeois n’ont pas du tout vibré lors des matches au sommet.
Le Standard ne s’est jamais imposé contre Anderlecht, Gand, Bruges (à chaque fois un nul et une défaite) et Charleroi (deux partages). Sclessin s’est tout juste un peu emballé lors de la réception de Genk (2-0). Pour le reste, c’était le néant le plus absolu.
Depuis le mois d’août, la donne a changé à ce niveau-là. Championnat et Coupe confondus, les troupes de Ricardo Sa Pinto ont déjà battu Bruges, Anderlecht, Charleroi et Gand (deux fois). Aujourd’hui, le Standard peut regarder n’importe quel adversaire dans le blanc des yeux, ce qui, lors des deux derniers championnats, était loin d’être le cas.
Ce qui a également changé par rapport aux dernières saisons, ce sont les séries enchaînées par les Standardmen. Lors de la défunte compétition, le record des Rouchesétait de cinq matches (six avec le match arrêté à Charleroi) de rang sans défaite (du 27 novembre au 27 décembre). Cette saison, Ricardo Sa Pinto présente un record de huit matches consécutifs sans défaite (du 28 janvier au 30 mars avec cinq succès et trois matches nuls contre Anderlecht, Bruges et à Charleroi). C’est, notamment, grâce à cette série que le Standard a enfin pu rejoindre le Top 6 et disputer les PO1 au cours desquels il est au cœur d’une série de quatre matches sans défaite depuis le revers enregistré à Genk lors de la deuxième journée (1-0) avec trois succès contre Anderlecht et Gand (deux fois) et le nul spectaculaire à Bruges (4-4). Enfin, Sclessin est redevenu une forteresse imprenable. À l’heure actuelle, les Rouchesrestent sur une série de 18 matches (toutes compétitions confondues) sans défaite à domicile, la dernière remontant au 18 août contre Zulte Waregem (0-4).