La proposition de Bruno Venanzi pour redorer l'image du foot belge : "Les joueurs doivent payer eux-mêmes leurs agents"

Un an avant que le Footgate ébranle notre football, le président du Standard, Bruno Venanzi, avait sollicité l’UEFA via un courrier proposant des solutions pour endiguer le problème des agents et des intermédiaires. À ce jour, ce courrier n’a jamais trouvé réponse, si ce n’est un simple accusé de réception. Quatre mois après le début des affaires, qui ont notamment provoqué des perquisitions à Sclessin, Bruno Venanzi poursuit sa réflexion entamée en 2017. Il la dévoile et détaille sa proposition. "Nous devons aller vers davantage de transparence dans les transactions. Quand je parle de transparence, j’entends qu’un organisme tiers, une sorte de clearing house, soit créé et puisse faire en sorte que toute transaction puisse être consultable par un tiers, que ce soit la TVA, le fisc, mais aussi l’autorité de football. On a été perquisitionné dans le cadre du Footgate puisque tous les contrats liés aux agents entendus (Mogi Bayat et Deja Vlejkovic) ont été saisis. Oui, on a payé des factures en Serbie ou encore à Chypre. Mais on a fait des fiches fiscales ad hoc et ce n’était donc pas une surprise pour le fisc puisqu’on a tout déclaré. Il faut donc aller vers plus de transparence."

Pour parvenir à ses fins, Bruno Venanzi voit deux solutions. "Tout d’abord, je suis partisan d’interdire les pourcentages à la revente pour les agents. Même si c’est difficile pour les dirigeants de club. Se renseigner sur un joueur et s’entendre dire qu’il faudra 5 % à la revente pour l’agent, je trouve cela néfaste pour les clubs. Pour le joueur, c’est différent car c’est sa carrière, son talent."

Et Bruno Venanzi d’enchaîner sur sa deuxième idée : "Ma volonté serait d’arriver à un business model dans lequel les joueurs rémunèrent eux-mêmes les agents comme cela se fait dans d’autres sports et d’autres métiers comme le cinéma par exemple. Il y aurait déjà plus de transparence et il faudrait aussi que cela ne coûte pas plus cher, ni au club, ni au joueur. Je pense que ce serait déjà un premier pas vers la transparence. Beaucoup de dirigeants partagent l’idée qu’il serait préférable d’accorder moins d’argent aux agents car ce ne sont pas eux qui prennent des risques mais bien les clubs, dirigeants et joueurs."

Pour le président du Standard, notre pays n’a plus de temps à perdre. "Le positif de ce genre d’affaires comme le Footgate, c’est que cela peut enfin faire évoluer les mentalités. Il y a un momentum actuellement pour le faire. La Belgique n’a jamais été autant regardée et c’est maintenant qu’il faut montrer l’exemple."