L'édito du lundi: Après les chips, la bière pour le Standard ?
- Publié le 19-03-2018 à 09h56
- Mis à jour le 19-03-2018 à 12h40
"Et maintenant, visons le titre de champion !"
Ces mots sont ceux d’un des joueurs cadres du Standard, prononcés dans les travées du stade Roi Baudouin, sous le coup de l’euphorie de la victoire en Coupe de Belgique. Par prudence, son club lui a demandé de revoir ses ambitions un peu à la baisse quand il irait en parler à la presse…
C’est plutôt logique : avec la qualification des playoffs 1 puis le succès en Coupe, le Standard vient de se débarrasser de la pression énorme qui pesait telle une chape de plomb sur ses épaules. Il va pouvoir disputer les playoffs 1 complètement libéré. Il aurait tort de se remettre de la pression en annonçant haut et fort qu’il vise le titre.
Voilà pour la com. Quid du sportif ? Les Rouches seraient-ils capables d’aller déloger Bruges ? Le Club a 12 points d’avance, plus un avantage en cas d’égalité. Imaginons que le Standard réalise le même coup qu’en 2011 avec un 26 sur 30. Il devrait alors espérer que Bruges prenne au maximum 13 sur 30. Au jour d’aujourd’hui, le scénario paraît peu probable.
Ce qui est certain, c’est que l’équipe de Sa Pinto peut faire très mal durant ces playoffs 1. Pas sur base de ce qu’il a montré en finale, mais parce que les Liégeois sont dans une dynamique ultra positive. Déjà qualifiés pour les poules d’Europa League, ils ont désormais tout à gagner. Alors que des clubs comme Bruges, Anderlecht et Charleroi ont tout à perdre… Or, en playoffs, la gestion des enjeux et la forme du moment sont des éléments déterminants. Les coaches devront être des psy avant d’être des tacticiens.
Sur bases de ces éléments, le Standard a les arguments pour prétendre à la deuxième place. Mais on n’oserait pas non plus affirmer avec certitude qu’il va la décrocher : cette équipe reste capable de tout. En Pro League, elle a souvent marché sur un fil. À un but près, elle aurait manqué les playoffs 1. Mais elle n’est pas tombée dans le précipice et, aujourd’hui, tout est rose à Sclessin.
Bruno Venanzi doit être le premier à savourer. Il tient son pari d’un trophée tous les deux ans. "Cette année, c’était les chips. L’année prochaine, ce sera la bière !" avait-il tweeté, il y a deux ans, après la victoire en Coupe. Cette fois, il va tourner sept fois ses pouces avant de gazouiller les prochains objectifs du club…
La meilleure chose à faire, c’est d’attendre le soir du 20 mai. Les playoffs 1 des Rouches lui auront donné de sérieuses indications sur ce que peuvent être les ambitions légitimes des Liégeois en 2018-2019. En attendant, la saison du Standard est déjà réussie. Vu l’instabilité chronique des dernières années, c’est un énorme soulagement pour tout un club.