Gand-Standard : avant une décennie riche en buts, Bolat héros d’un scénario pas si hitchcockien
Depuis la rencontre qui a vu Sinan Bolat poser les jalons de son importance entre les perches du Standard, se détournant du même coup d'un des principes du cinéaste, Gantois et Liégeois cultivent une culture des buts.
- Publié le 20-02-2019 à 17h16
- Mis à jour le 20-02-2019 à 17h18
Depuis la rencontre qui a vu Sinan Bolat poser les jalons de son importance entre les perches du Standard, se détournant du même coup d'un des principes du cinéaste, Gantois et Liégeois cultivent une culture des buts.
Pour ouvrir la 27e journée de Pro League, La Gantoise reçoit le Standard. Depuis dix ans, les matches (toutes compétitions confondues) entre les deux clubs ont été le théâtre d’en moyenne 2,66 buts. Le duel de ce vendredi se veut donc la quasi-promesse de voir les filets trembler. D’autant que dans l’antre des Buffalos, une seule rencontre sur les seize dernières s’est conclue sur un score vierge.
Si ce déplacement en Flandre orientale a par ailleurs rarement souri aux Liégeois sur les dix dernières années (cinq victoires, un partage et dix défaites pour un goal average de -11), il y en a un qui reste bien ancré dans les mémoires.
Le 16 mai 2009 lors de la dernière journée de championnat, le Standard se rend au stade Jules Otten, l’ancienne enceinte des Buffalos, alors entraînés par Michel Preud’homme. Au même moment, Anderlecht se déplace à Genk. A égalité de points (avec le même bilan de victoires, partages et défaites), seul un résultat différent peut départager Rouges et Mauves pour l’attribution du titre.
Dans le Limbourg, le Sporting fait le travail et tourne rapidement son regard vers Gentbrugge, où Sinan Bolat sera tout sauf l’un de ces personnages creux qu’affectionnait Alfred Hitchcock et dont le maître du suspense faisait ce qu’il voulait.
A Gand, le successeur d’Aragón Espinoza se transforme en personnage central d’un classique du championnat belge. Pour sa huitième apparition entre les perches liégeoises, le jeune gardien turc signe un match plein. Tout au long de la rencontre, il enchaîne les arrêts de grande classe et les sorties pleines de sécurité. Le tout entrecoupé par un penalty d’Axel Witsel, de nouveau botteur des coups de réparation après un vif échange avec Milan Jovanovic lors du match précédent contre le FC Bruges, en fin de première période pour placer les Rouches aux commandes.
Désireux de contrôler toute sa création de A à Z pour orienter les réactions du spectateur, Hitchcock aurait pourtant été bien incapable de prédire l’épilogue de ce match.
Un raté de Jovanovic, seul face au but de son compatriote Bojan Jorgacevic, de nombreuses fautes, de nouveaux arrêts de Bolat. Le championnat belge connaît l’un de ses épisodes les plus tendus, avant ce climax à la 91e minute quand Oguchi Onyewu fauche Milos Maric dans le rectangle. Seul face au capitaine Bryan Ruiz, qui dispute son dernier match pour La Gantoise, Sinan Bolat parachève son chef d’oeuvre en détournant le penalty du Costaricain pour envoyer le Standard aux test-matches contre Anderlecht.
Un scénario improbable pour refermer l’histoire du championnat de Belgique dans sa formule traditionnelle avant l’introduction des playoffs, caractéristiques du surréalisme à la belge avec lesquels Hitchcock, le maître du classique, aurait probablement eu du mal.