Dimitri Lavalée veut goûter à l'enfer de Sclessin: "Il est resté au Standard pour Michel Preud’homme"
- Publié le 16-10-2019 à 08h04
Lavalée, qui a pensé à quitter les Rouches cet été, est désormais le premier choix derrière Vanheusden et Laifis. Il y a trois ans quasiment jour pour jour, il prenait place pour la première fois sur le banc du Standard, à 19 ans, lors d’un déplacement épique à Courtrai, le 15 octobre 2016.
Depuis lors, les mois ont passé mais son rêve de fouler la pelouse de Sclessin ne s’est pas encore réalisé. Réserviste sous Jankovic puis Sa Pinto, avec qui il a gagné la Coupe de Belgique, Dimitri Lavalée a ensuite été prêté au MVV Maastricht (D2 néerlandaise) la saison passée.
De l’autre côté de la frontière, il a grandi et s’est aguerri. À 22 ans, il a fait son retour au Standard cet été avec l’objectif de disputer, enfin, ses premières minutes sous les ordres de Michel Preud’homme.
Cinquième dans la hiérarchie des défenseurs centraux en début de saison, le gaucher a vu son statut évoluer suite aux graves blessures de Noë Dussenne et Merveille Bokadi. Si bien qu’il fait désormais office de solution numéro un en défense derrière le duo Vanheusden-Laifis. Un rôle qu’il est prêt à assumer, selon son agent, Michel Thiry.
Son année à Maastricht l’a métamorphosé
La première chose qui frappe lorsqu’on compare une photo de Dimitri Lavalée avant son prêt à Maastricht et une autre à son retour, c’est sa transformation physique. "Aux Pays-Bas, Dimitri a pris conscience de ce qu’être joueur professionnel voulait dire", explique Michel Thiry, rencontré début septembre. "Il s’est impliqué dans la musculation pour changer sa silhouette, pour être plus performant dans les duels. Il a fait preuve d’une hygiène de vie parfaite. Mais psychologiquement aussi, il est devenu plus mature, sur le terrain comme dans la vie de tous les jours. C’est un garçon différent de celui qu’il était. Il a connu le haut niveau, il est sorti de sa zone de confort, il s’est affirmé. Il a dû faire face à l’adversité néerlandaise. Il s’est imposé aux Pays-Bas malgré un transfert tardif et des débuts compliqués. Un poste de titulaire qui n’était pas acquis. Mais de bonnes performances comme arrière gauche puis comme défenseur central lui ont permis de prendre sa place dans l’équipe, pour finalement terminer dans l’équipe de l’année. Il a également profité de l’excellente collaboration entre le Standard et Maastricht pour s’intégrer au mieux dans son nouveau club sans quitter l’environnement familial, tout en étant suivi par Philippe Medery, dont les rapports étaient assez élogieux."
Ce qui a permis à Lavalée de revenir au Standard cet été, pour y faire la préparation estivale. "Et il a fait une bonne préparation", continue Thiry. "Plusieurs membres du staff, dont Mbaye Leye, étaient contents de lui, de son implication, de ses prestations alors que de nombreux transferts allaient arriver."
Cinq clubs intéressés l’été dernier
De transfert, justement, il en a été question l’été dernier. Pas certain qu’il serait en mesure d’avoir du temps de jeu vu la concurrence à son poste, Dimitri Lavalée a dû opérer un choix cornélien : partir ou rester ?
"Deux choses étaient alors importantes : la position du Standard, donc celle de Michel Preud’homme, et celle de Dimitri. Elles ont pratiquement toujours été similaires : le Standard estimait qu’il ne pouvait pas partir, Dimitri voulait rester et prouver qu’il peut recevoir sa chance", indique son agent.
Plusieurs clubs ont toutefois manifesté de l’intérêt. Le Sporting de Charleroi voyait en Lavalée la doublure idéale de Dessoleil en cas de départ de Willems, mais il n’y a jamais eu de contact entre les directions. Le club norvégien de Tromso a, pour sa part, fait le forcing, avant d’engager Eric Smith de Genk. Après son début de saison, le MVV Maastricht a également voulu faire revenir son ancien joueur. Mais le Standard s’y est opposé tandis que le joueur estimait "avoir fait le tour de la question en D2 néerlandaise".
En D1 néerlandaise, ADO Den Haag s’est également intéressé à Lavalée, comme un club chypriote de D1 prêt à lui offrir un gros salaire. Mais malgré les convoitises, le club liégeois reste sur sa position et ne souhaite pas laisser filer son défenseur.
Les mots de MPH
À la moitié du mois d’août, alors que trois rencontres se sont déjà jouées, Lavalée n’a pas encore pris place sur le banc et ne peut cacher sa déception. Mais une petite phrase de son entraîneur au détour d’une conférence de presse va le booster. "Dimitri a progressé aux Pays-Bas, il fait une bonne préparation et si on ne veut pas qu’il parte, c’est pour le faire jouer", souligne Michel Preud’homme devant les journalistes.
Comprenant qu’il entre dans les plans, Lavalée retrouve confiance grâce à cette déclaration. "Son regard avait changé", note Michel Thiry. "Il respirait la confiance. Quinze jours avant la fin du mercato, nous avons une discussion concernant son avenir et il me dit qu’il veut rester au Standard même s’il n’a pas encore joué une minute officielle, qu’il veut profiter de l’expérience de Michel Preud’homme, de la qualité de ses entraînements, des structures supérieures adéquates et du professionnalisme du Standard, qui est ambitieux sur tous les tableaux. Il choisit donc de s’engager pour la 16e saison au Standard."
Aligné en défense centrale lors du premier match des U21 contre Gand (victoire 2-1), Lavalée se montre agressif et présent dans les duels sous les yeux du staff technique au grand complet et de la direction. "Il a alors éteint complètement l’idée d’un départ, même en sachant qu’il devra sans doute jouer d’autres matchs en U21 pour garder le rythme."
Ce qu’il a fait depuis lors, se montrant à l’aise à plusieurs reprises, à OHL notamment, fin septembre, lors d’un match où il n’a pas perdu un duel. "Dimitri a fait preuve d’un comportement exemplaire et d’une grande motivation, convaincu que sa détermination finira par payer. La présence de Michel Preud’homme a été un facteur déterminant dans sa décision de rester pour tenter de s’imposer dans son club de cœur et son club de formation, où il espère voir son statut changer. C’est un pur Rouge, qui a passé plus de temps au Bois Saint-Jean que chez lui et qui ne rêve que d’une chose : participer à l’aventure liégeoise et fouler la pelouse de Sclessin."
Un rêve qui est de plus en plus proche de se réaliser…