Dimitri Lavalée est en train d’exploser à Maastricht : “Je me sens métamorphosé”
Prêté par le Standard à Maastricht, Dimitri Lavalée (22 ans) est en train d’exploser et se positionne comme le successeur de Laifis.
- Publié le 13-02-2019 à 06h56
- Mis à jour le 13-02-2019 à 08h05
Prêté par le Standard à Maastricht, Dimitri Lavalée (22 ans) est en train d’exploser et se positionne comme le successeur de Laifis. Si vous vous êtes régulièrement rendu à Sclessin durant les trois dernières saisons, sa silhouette ne vous est pas inconnue. Grand (1 m 87) et élégant, Dimitri Lavalée a goûté au banc du Standard, sous Yannick Ferrera, Aleksandar Jankovic puis Ricardo Sa Pinto.
S’il a dû se contenter des entraînements avec le noyau A et de quelques échauffements (0 minute disputée avec les Rouches), le défenseur de 22 ans a changé son fusil d’épaule, cette saison, en s’exilant, en prêt. Pas très loin. À Maastricht (D2 néerlandaise). Où il est devenu, au fil des semaines, un titulaire indiscutable. Et où il vient d’être élu homme du match après une grosse prestation face à Oss (1-3).
Curieux, nous nous sommes rendus dans les rues de Maastricht pour rencontrer celui qui se positionne comme le potentiel successeur de Kostas Laifis (comme le Chypriote, Lavalée est gaucher et peut jouer dans l’axe comme au back gauche). Et qui, malgré sa tête d’ange, affiche une étonnante maturité.
Dimitri, comment se passe votre saison, à Maastricht ?
"Très bien. Le début de saison a été un peu compliqué, j’avais besoin d’une période d’adaptation. Il s’agissait d’un changement de pays, d’équipe, de manière de jouer. Jusqu’au mois d’octobre, je n’ai pas trop enchaîné de matchs. J’étais le défenseur qu’on faisait rentrer en fin de match pour sécuriser un résultat. Puis le coach m’a fait jouer arrière gauche. Et c’est à partir de ce moment-là que je suis rentré dans l’équipe. Avant de ne plus en sortir, mais comme défenseur central, cette fois."
Vous avez eu peur, au début ?
"Non, je savais que je devais m’adapter à un jeu plus adulte. Au Standard, je jouais avec les jeunes… et parfois face à des joueurs plus jeunes que moi. Certains matchs étaient faciles, il n’y avait pas de duels, on pouvait faire une ou deux erreurs sans que cela porte à conséquence. Ici, je joue avec des hommes et la moindre erreur se paye cash. Je comparerais le niveau de Maastricht à une D2 belge. L’impact physique est supérieur et tout va plus vite. C’est ce dont j’avais besoin pour progresser. Car même si je m’entraînais avec les pros, au Standard, j’avais un peu l’impression de stagner. Et quand j’allais jouer en U21, j’avais parfois un peu les pieds de plomb. Désormais, j’ai vraiment l’impression d’avoir débuté ma carrière professionnelle. Et j’ai retrouvé beaucoup de plaisir sur le terrain. Je me sens plus heureux, plus épanoui."
Qui a pris la décision de vous prêter ?
"Le club en a parlé avec mon agent (Michel Thiry) et je n’étais pas contre. La saison dernière, j’étais souvent sur le banc, je côtoyais le groupe pro, c’était une belle expérience. Mais je ne voulais pas revivre une deuxième saison sans jouer. Donc le prêt était la meilleure solution."
D’autant que Maastricht n’est pas loin de Soumagne, d’où vous provenez.
"Oui, venir ici était à la fois une manière de rester dans le cocon familial tout en sortant du cocon Standard, pour m’extérioriser et grandir."
Cela semble se porter ses fruits au vu de vos prestations.
"Oui, je me sens progresser, en enchaînant les matchs. Je prends de l’expérience. Bien sûr, j’ai encore des lacunes à gommer mais physiquement, par exemple, je sens une métamorphose. J’ai pris trois kilos, cette saison. Il faut dire que la préparation que nous avons eue au Standard, l’été dernier, avec Michel Preud’homme, m’a aidé. J’ai également pris confiance en moi. Les doutes que je pouvais avoir se sont dissipés."
Le Standard est déjà venu vous voir jouer ?
"Oui, quelques fois. Personnellement, je n’ai pas eu de retour… et ce n’est pas plus mal, car je préfère me concentrer sur mon jeu et ne pas me laisser distraire par ce qui se dit en interne."
Vous vous voyez où l’été prochain ?
"Je me vois revenir au Standard, refaire la préparation avec le groupe et voir ce que le club et le staff envisagent pour moi."
Un joueur comme Laifis, à qui vous ressemblez dans le profil, n’a pas caché son désir de partir en fin de saison. C’est peut-être votre chance.
"J’espère au fond de moi que je pourrai porter la vareuse du Standard car c’est un club très spécial pour moi. Le Standard, c’est chez moi. C’est le club de mon enfance, j’y ai joué 14 ans. Et je me sens prêt à y retourner."
"Un meilleur climat pour les jeunes"
Lavalée continue à suivre le Standard et l’évolution du club liégeois lui plaît.
Évoluer de l’autre côté de la frontière n’empêche pas Dimitri Lavalée de suivre attentivement les matchs des Rouches.
"Je reste un joueur du Standard, donc je les regarde à la TV… ou je vais au stade en tant que supporter", avoue-t-il. "Et on sent que tout est plus équilibré que la saison dernière. Chacun est à sa place, dans un rôle bien défini. Le nouveau staff apporte beaucoup plus de stabilité."
Et forcément, les résultats suivent. "En début de saison, l’équipe a eu un peu de mal à trouver son rythme mais on sent que maintenant, la mayonnaise a pris. D’habitude, à cette période de l’année, le Standard était toujours en lutte pour le top 6 voire en dehors, avec quelques points de retard. Cette saison, c’est différent. On sent qu’il y a moins de stress."
Et le contexte est plus propice à lancer des jeunes, à l’image de Zinho Vanheusden, étincelant ces dernières semaines. "La sérénité et la stabilité qui entourent le club permettent au staff de lui donner sa chance et c’est très positif", sourit Lavalée, qui espère évidemment qu’il pourra, lui aussi, profiter de ce climat positif pour avoir sa chance la saison prochaine.
Mais il pense d’abord à bien terminer la saison avec Maastricht. "On a l’objectif de jouers les playoffs, qui se disputent entre les dix premiers (le MVV est pour le moment 9e et provisoirement qualifié). Dans le championnat, qui est très offensif et où il n’est pas rare de voir des résultats comme 4-0 ou des 2-6, ce qui arrive rarement en Belgique. Mais nous, nous sommes un peu l’exception qui confirme la règle : une équipe organisée, qui ne marque pas énormément mais qui n’encaisse pas beaucoup non plus."
Elle reste d’ailleurs sur trois victoires de rang. Grâce, notamment, aux prestations convaincantes de Lavalée.
Pour Cop et Mmae, c’est plus compliqué
Si les prêts de Dimitri Lavalée et Jérôme Déom se passent à merveille, on ne peut pas en dire autant de ceux de Duje Cop et Ryan Mmae.
Duje Cop, en prêt à Vallalodid, vit une saison compliquée, à l’image de celle passée à Sclessin l’a dernier. L’attaquant croate de 29 ans n’est pas encore parvenu à trouver le chemin des filets en 819 minutes de jeu en Liga (5 titularisations) et enchaîne les petites blessures. L’hiver dernier, Vallalolid voulait s’en séparer et le club japonais de Cerezo Osaka était intéressé. Mais le deal ne s’est finalement pas fait.
Ryan Mmae, prêté à Aarhus, en D1 danoise, ne cumule, lui, que 668 minutes de temps de jeu depuis le début de la saison. L’ancien grand talent de l’Académie, qui avait été prêté à Waasland-Beveren la saison dernière, n’est pas encore parvenu à trouver le chemin des filets en championnat, cette saison. Seule satisfaction pour lui : ses trois buts marqués en Coupe, face à des équipes de divisions inférieures. Mais cela n’a pas empêché l’élimination de son équipe. Mmae a par ailleurs joué deux matchs avec la réserve, inscrivant deux buts.