De Camargo se confie: "Michel Preud'homme est le seul à m’avoir vu pleurer"
Au Standard, Igor De Camargo a tout gagné à l’exception de la Coupe.
- Publié le 18-04-2019 à 07h40
- Mis à jour le 18-04-2019 à 13h11
Au Standard, Igor De Camargo a tout gagné à l’exception de la Coupe. Lorsqu’on lui demande ce que le Standard représente à ses yeux, Igor De Camargo ne réfléchit pas longtemps avant de répondre.
"C’est un club qui restera à jamais gravé dans mon cœur et pour plusieurs raisons. La première, elle est évidemment sportive puisque j’ai remporté deux titres avec le club constituant les plus grands moments de ma carrière. J’ai, moi aussi, réécrit l’histoire du Standard en gagnant des titres, en jouant la Ligue des champions et l’Europa League. Je n’oublie pas non plus que c’est grâce au Standard que j’ai été appelé en équipe nationale. Ensuite, sur le plan personnel, mes enfants sont nés à Liège."
À Sclessin, l’ancien Diable rouge a fait partie de la bande à MPH qui a su ramener le titre à Liège après 25 ans d’attente.
"C’est quelque chose qu’on n’oubliera jamais. Après le match, quand on est revenu sur le podium pour faire la fête avec les supporters, je n’avais jamais vu autant de monde devant moi. Le terrain était entièrement envahi mais, en même temps, les tribunes étaient toujours pleines. Je pense qu’on aurait pu remplir Sclessin plusieurs fois ce soir-là. Ensuite, la fête sur la place Saint-Lambert, c’était du délire. Il y avait des gens sur les toits, sur les feux rouges, partout."
Sous le maillot rouche, Igor De Camargo a inscrit 64 buts mais un a finalement compté plus que les autres.
"C’est celui que j’ai inscrit contre Bruges lors de l’avant-dernier match de championnat en 2007", se souvient-il avec émotion. "Je venais de perdre mon grand-père. C’était très délicat à gérer car mon grand-père était quelqu’un de très important dans ma vie. Je ne devais pas jouer ce match et Michel est venu me parler en me disant que je faisais ce que je voulais. Si je trouvais un ticket d’avion, il me laissait partir car il savait bien qu’au Brésil, les funérailles sont rapides. Finalement, je n’ai pas trouvé de ticket et Michel m’a alors dit : ‘Ton grand-père aurait sans doute voulu te voir faire ce que tu sais faire de mieux.’ C’était des paroles fortes pour moi. Finalement je joue et je marque l’unique but de la rencontre. Sentimentalement parlant, cela reste le plus beau but de ma carrière. Michel Preud’homme est l’unique personne, en Belgique, qui m’a vu pleurer dans le vestiaire…"
En 2013, après trois saisons en Bundesliga, De Camargo revient au Standard avec une idée précise en tête. "Pour être franc, à mon niveau et à cette époque-là, je pensais plus à la Coupe du monde. C’était un côté un peu égoïste que je n’ai jamais eu auparavant. Je savais que revenir au Standard constituait l’unique chance que je pouvais avoir mais elle n’est pas arrivée."
Quid d’un éventuel troisième passage ? "Pourquoi pas. Si le Standard se manifeste, je serai évidemment à l’écoute. Ils voient bien que je suis toujours bien physiquement et mentalement. La saison que je viens de faire le prouve bien (17 buts avec Malines à 35 ans)."
"Coach, laisse moi jouer"
C’est à Genk que De Camargo a découvert l’Europe et la Ligue des champions.
Tout comme au Standard, Igor De Camargo effectuera deux passages, moins longs, à Genk qui fut surtout son tout premier club européen.
"Je me souviens encore de mon arrivée sur le sol belge", rigole-t-il. "J’étais arrivé à l’aéroport seul et j’étais totalement perdu (rires)."
Très vite, le Belgo-Brésilien intégrera le groupe de Sef Vergoossen dès la saison 2001-2002…
"Je suis arrivé et on a été champion. Je ne l’oublierai jamais. J’ai ensuite dû partir car j’étais jeune et j’avais besoin de temps de jeu. Il ne fallait pas que je croie que j’allais tout jouer en arrivant et j’ai été prendre du temps de jeu à Heusden mais je n’oublierai pas que j’ai été champion pour ma première saison en Europe."
Cette saison-là, De Camargo entrera quatre fois en action pour 98 minutes de temps de jeu et… un but.
"C’était le 12 janvier 2002", s’empresse-t-il d’ajouter. "Tu veux que je te décrive l’action ? Beslija récupère le ballon dans notre camp et il pique un sprint incroyable pour remonter tout le terrain et m’adresser une passe en retrait. C’était le but le plus facile de ma carrière."
Une carrière au cours de laquelle il aura disputé la Ligue des champions à trois reprises dont la première fois sous le maillot de Genk en 2002 avec une montée au jeu sur le terrain du Real Madrid pour une cuisante défaite 6-0 !
"J’avais 18 ans, j’étais au Santiago Bernabéu face aux Figo, Guti, Casillas et Roberto Carlos à qui j’avais demandé le maillot après la rencontre. C’était 5-0 et Vergossen m’appelle et, avant de monter, il me donne ses consignes tout en me serrant le bras. Il n’arrêtait pas de trembler et était extrêmement nerveux en me donnant ses consignes. Je lui ai alors dit : ‘Coach, laisse-moi y aller et jouer’ (rires). Cela allait tellement vite que j’ai dû toucher mon premier ballon cinq minutes après mon entrée au jeu. Cela reste évidemment un superbe souvenir."