Collins Fai: "Sur une échelle de 1 à 10, le Standard est à 6"
Collins Fai est confiant avant le début de la deuxième partie de saison. "On a les qualités pour jouer le titre."
- Publié le 06-01-2019 à 08h03
Collins Fai est confiant avant le début de la deuxième partie de saison. "On a les qualités pour jouer le titre." Des duels musclés, des courses incessantes et des centres qui se multiplient sur la pelouse du centre d’entraînement du Marbella Football Center. Pas de doute : Collins Fai (26 ans) n’a pas changé entre 2018 et 2019.
"Mais je suis quand même content d’avoir eu huit jours de pause", confesse le latéral camerounais dans le lobby de l’hôtel Guadalpin Banus, où le Standard a pris ses quartiers depuis vendredi. "On avait vraiment besoin de ce break car on a enchaîné beaucoup de matches durant la première partie de saison. Dont certains matches très intenses, en Europa League, notamment. Personnellement, j’ai profité de cette pause pour retourner voir mes parents, en Afrique, avec ma compagne. Cela m’a permis de me vider la tête, sans penser au football. C’est bon pour le moral. J’aurais évidemment aimé que ce soit un peu plus long mais je suis revenu avec la tête fraîche. Et une passion inchangée."
Dont le Standard aura bien besoin pour atteindre ses objectifs.
Collins, comment jugez-vous la première partie de saison du Standard ?
"Je pense qu’il y a beaucoup de positif à en retirer. Un peu de négatif, aussi. On a fait du bon boulot, avec un nouveau staff, auquel on devait s’adapter. On a dû apprendre un nouveau style de jeu. On a mal commencé mais désormais, on est bien. On se connaît tous. On essaye de faire ce que le coach nous demande et ces derniers temps, ça a plutôt bien fonctionné."
Il y a une si grosse différence entre les consignes que demandait Ricardo Sa Pinto et celles de Michel Preud’homme ?
"Oui. Principalement au niveau des positionnements tactiques, offensifs et défensifs. Le système est différent et nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour l’assimiler. Je dirais que le jeu est plus construit que l’année dernière. Pour moi, par exemple, le positionnement est très différent. Au début, c’était compliqué, je ne le cache pas. Mais maintenant, tactiquement, on comprend bien ce qui nous est demandé."
Ce n’était pas le cas il y a quelques mois ?
"En début de saison on disait : coach, on n’y arrive pas . Et lui nous disait : on va répéter les mouvements et vous allez comprendre . Cela demande un peu de temps, c’est normal. Le style de jeu du coach demande beaucoup de concentration, d’attention à l’entraînement comme en match. En match, cela a parfois été compliqué car on n’arrivait pas à s’adapter à l’adversaire. Maintenant, on y parvient. Tout est de plus en plus précis."
Sur une échelle de 1 à 10, où en est la progression du Standard ?
"Je dirais qu’on est à 6. On a passé la moitié de notre apprentissage… mais il y a encore beaucoup à apprendre. On espère atteindre 9 ou 10 en playoffs ( rires )."
Justement, jusqu’où peut aller le Standard ?
"Le Standard est toujours une équipe difficile à définir. Mais je pense que nous sommes dans une bonne dynamique et il faut faire en sorte d’y rester. On va prendre match par match pour essayer d’aller le plus loin possible."
Ce groupe a les qualités pour jouer le titre ?
"Bien sûr. Le titre, c’est toujours une ambition. On a une équipe pour le jouer même si cela ne s’affirme pas comme ça. On doit simplement continuer à travailler, à enchaîner les résultats. Il nous reste neuf matches pour atteindre les PO1."
"Le coach me dit que je ne cours pas assez"
À gauche ou à droite, Fai adore arpenter son flanc sans fatiguer. Mais comme Preud’homme, il en veut toujours plus.
Latéral droit, latéral gauche. Dans une défense à trois ou dans une défense à quatre. Depuis le début de la saison, Collins Fai a joué 2.254 minutes toutes compétitions confondues. C’est presque autant que sur l’ensemble de la saison dernière. Et cela s’explique en partie par sa polyvalence.
"Moi, j’aime jouer à toutes les positions, se marre le Camerounais. J’essaie de m’adapter à tous les systèmes et si ça marche, tant mieux." Et ce n’est pas un discours convenu. Il est vraiment comme ça. Car lorsqu’on lui pose la question de savoir quelle est sa meilleure position, il est lui-même incapable de répondre.
"Je me sens bien à droite, sur mon pied droit, c’est logique, mais quand je joue à gauche, j’ai plus de libertés car en rentrant sur mon pied droit, cela me donne une option supplémentaire. Donc les deux positions ont leur avantage. En équipe nationale camerounaise aussi, il m’est arrivé de jouer à gauche. Cette polyvalence est une force car cela augmente mes chances d’être sur le terrain au coup d’envoi. Car c’est l’objectif de tout le monde : jouer."
Et lui, il joue tellement qu’il acquiert petit à petit un statut de cadre de l’équipe liégeoise. "Moi, un cadre ? Non, je me bats simplement pour avoir ma place et je ne me considère pas en tant que tel. Car je sens que je dois beaucoup travailler pour jouer."
Cela porte ses fruits, puisque le Camerounais réalise une excellente première partie de saison. "Mais je peux faire mieux", souligne-t-il. "Le coach me le répète souvent et je suis d’accord avec lui. Tactiquement, je me sens bien. Techniquement et physiquement, je peux encore faire plus. Peu importe la distance que je parcours sur une rencontre, le coach me dit toujours que je ne cours pas assez (rires)... Même à l’entraînement, je dois toujours faire du rab."
Comme ce fut le cas ce samedi : les joueurs qui n’ont pas atteint une certaine barre kilométrique ont dû continuer à courir une fois la séance finie. "Avec le coach, on n’a pas le droit de tricher."
Cela tombe bien : Fai est tout sauf un tricheur.