Ce que le Standard doit faire pour gagner le Clasico
En plein doute, les Liégeois doivent oublier le contexte le temps de nonante minutes.
- Publié le 28-01-2017 à 07h26
- Mis à jour le 28-01-2017 à 08h02
En plein doute, les Liégeois doivent oublier le contexte le temps de nonante minutes. "Un Clasico , ça ne se joue pas, ça se gagne."
Voici la phrase que Aleksandar Jankovic devrait placarder sur les murs du vestiaire liégeois en proie au doute après sa nouvelle contre-performance à Eupen.
Ce dimanche à Anderlecht, dans un contexte particulier dicté par le passage d’Adrien Trebel chez le rival mauve, les Standardmen, neuvièmes à quatre longueurs de Gand (6e) doivent impérativement prendre trois points pour rester dans la course aux PO1. Pour ce faire, plusieurs impératifs s’imposent aux hommes de Jankovic.
1. Ne plus douter : c’est un secret de polichinelle, le Standard est une équipe en manque de confiance et qui doute. À Eupen, pourtant sur le velours après l’ouverture précoce du score par Belfodil, les Liégeois se sont directement mis à reculer de façon inexplicable. "Le stress et le doute s’installent trop vite dans l’équipe. À l’image de notre premier corner concédé à Eupen après trois minutes sur lequel on offre déjà une occasion à l’adversaire", constate Aleksandar Jankovic. D’ici dimanche 18 heures, le travail du Serbe sera davantage d’ordre psychologique. "Ce n’est pas à coup d’exercices qu’on règle le problème. C’est en discutant, de manière individuelle et collective avec les joueurs. Il faut leur faire comprendre qu’ils ne doivent pas, avant le coup d’envoi, être focalisés sur ce qu’ils peuvent perdre ou gagner au coup de sifflet final. Les PO1, il ne faut pas y penser dimanche. Le plus important sera le premier pas sur le terrain, le premier ballon touché. Si on tergiverse trop, on perd en spontanéité."
2. La mentalité Standard : véritable leitmotiv depuis l’arrivée de Jankovic à Sclessin, la mentalité n’est plus au rendez-vous depuis plusieurs semaines. Quand ils sont dans les cordes, les Liégeois ont dû mal à refaire surface. "On a déjà prouvé que l’on pouvait faire preuve d’orgueil et de caractère pour revenir dans un match", souligne le coach. Dimanche, le mental des Liégeois devra être à toute épreuve. "L’année passée, le Standard a intégré le top 6 à la 29e journée et l’a quitté la journée suivante. C’est à la fin qu’on fait les comptes. Tant que c’est possible, on doit se battre et être fort mentalement." À commencer par dimanche avec le retour de la mentalité Standard.
3. Retrouver la solidité défensive : face à Anderlecht, les Liégeois ne peuvent plus se permettre des largesses défensives comme celles affichées à Eupen. Un succès sur le terrain de l’ennemi héréditaire passera par une solidité défensive retrouvée. "On manque de stabilité et elle viendra quand on commencera à bien défendre. Il faut défendre ensemble et que chacun soit agressif dans sa zone", lance le coach. Jeudi, le duo Scholz-Laifis, tant loué pour ses qualités depuis le début de la saison, a pris l’eau. "On sait qu’on n’a pas été bons. Est-ce qu’on doute ? Non. Nous sommes les premiers à nous critiquer. Kostas a livré, pour la première fois depuis son arrivée, un match de moins bonne facture. Mais c’est un gars qui est fort mentalement. À chaque fois que je vais dans sa chambre, il visionne son dernier match. Il sera motivé dimanche à l’idée de faire mieux, tout comme moi", rassure Alexander Scholz.
4. Ne pas calculer : au coup d’envoi du Clasico, les Liégeois seront au courant des résultats de tous leurs concurrents directs pour les PO1. Aleksandar Jankovic refuse donc que ses hommes se mettent à calculer. "Tout le monde se focalise sur les PO1 mais il reste 21 points à prendre et nous sommes à quatre unités du top 6. Ces 21 points, on ne les prendra pas sur nonante minutes. Si on a un œil sur les autres résultats, il ne nous en restera qu’un seul pour le Clasico et on sera alors perdu."
5. Oublier le contexte : avec un bilan de quatre points sur quinze et une dernière victoire qui remonte au 11 décembre (3-1 contre Westerlo), le Standard est plus que jamais dans le creux de la vague. Dimanche soir (match à 18 h), les Liégeois doivent impérativement faire le vide et oublier le contexte. Alexander Scholz en est bien conscient. "Ce match est hors contexte. Il s’agit d’histoire, de prestige. C’est un Clasico, il se suffit à lui-même. C’est le genre de match qui nous permet de ne pas tergiverser, de ne pas penser. Il faut le gagner, peu importe le contexte." Et le coach des Rouches de conclure : "Dans ce genre de match, on ne tient pas compte de la forme du moment. C’est toujours du 50-50.
Souvent en crise mais souvent bon !
Avant la défaite du match aller à Sclessin (0-1, but de Teodorczyck), le Standard était un peu devenu la bête noire d’Anderlecht. Les Rouches restaient sur quatre victoires et deux partages (donc invaincus) sur les six dernières confrontations (dont trois en déplacement).
Pourtant, comme aujourd’hui, les Liégeois ont plusieurs fois été en crise avant le choc contre leur ennemi bruxellois. C’était le cas la saison passée : le Standard était 14e mais cela ne l’avait pas empêché de s’imposer 1-0 (but de Legear). C’était aussi le cas en 2014 : les Standardmen étaient 13es et Guy Luzon venait d’être remplacé par Ivan Vukomanovic. Mais ils s’étaient imposés 0-2 (but de Teixeira et Mpoku).
La méthode de Vukomanovic à l’époque ? "Pour le déplacement à Anderlecht, il n’y avait pas besoin de motiver les joueurs. Je leur avais demandé de rester en bloc en perte de balle et de se faire plaisir en possession de balle. Dans ce groupe, il y avait assez de joueurs de talent, des joueurs qui ont les qualités pour faire la différence offensivement."
Aleksandar Jankovic pourrait presque reprendre la recette de son compatriote…