Aragon Espinoza: "Je me suis proposé au Standard"
Régulièrement en Belgique, Aragon Espinoza a tenté, par le passé, un retour à Sclessin.
- Publié le 11-04-2019 à 12h55
- Mis à jour le 11-04-2019 à 13h43
Régulièrement en Belgique, Aragon Espinoza a tenté, par le passé, un retour à Sclessin.
"Je me suis proposé il y a deux ans. Je l’avais dit à Olivier. Le Standard, c’est important pour moi. Rien que le fait d’être ici et de voir ce terrain (il montre la pelouse du doigt) où on a réalisé des exploits, ça me donne la chair de poule." L’Équatorien évoque le rôle de dirigeant de son ancien concurrent. "Je suis content pour Olivier qui a occupé, et occupe encore, un poste important au club. Si le Standard vient de vendre Marin, qu’il a fait venir, à l’Ajax pour plus de 12M €, c’est qu’il fait bien son travail."
"Michel est le patron des T1 en Belgique"
Espinoza revient sur sa relation particulière avec Preud’homme.
Lorsqu’on aborde le chapitre Standard avec Aragon Espinoza, un nom vient directement sur la table : Michel Preud’homme. "C’est un papa pour moi", précise l’Équatorien qui sait pertinemment ce qu’il doit à l’actuel coach des Rouches.
"C’est lui qui m’a donné l’opportunité de grandir en Europe et de rentrer dans l’histoire de mon pays. Si j’en suis là, c’est grâce à lui. Il m’a donné la confiance dont j’avais besoin au bon moment et je me souviendrai toujours de tous ses conseils."
En 2007 , Espinoza sollicite une discussion avec son coach. "Je voulais savoir comment il avait fait pour devenir le meilleur gardien du monde en 1994", se souvient-il. "Il m’a répondu : ‘rien, j’ai juste joué libéré et je me suis amusé, donc, fais la même chose’. Il ne m’a jamais mis la pression, jamais. Il savait comment me parler."
Les conseils prodigués à Espinoza par MPH ont été soigneusement couchés sur papier par l’Équatorien. "J’ai un livre énorme dans lequel j’ai consigné toutes ses théories. À chaque briefing, je me mettais derrière et je sortais mon petit calepin pour tout noter. Parfois, il me voyait et me demandait : ‘Papi, ça va, tu fais quoi, tu donnes des informations aux autres clubs ?’ Je lui répondais : ‘rien coach’. Ce que Michel disait durant la semaine et avant le match, c’était exceptionnel. Il avait la parole juste. Toutes ces consignes ont été importantes pour moi. À chaque fois que je rentrais à la maison après l’entraînement, ma femme voulait me parler et je lui demandais à chaque fois de me laisser tranquille durant quelques minutes afin de noter tout ce que Michel avait dit."
En 2008, c’est à regret qu’Espinoza a pris acte du départ de Michel Preud’homme à Gand. "C’est la plus mauvaise décision prise par le Standard : laisser partir Michel", assure-t-il encore aujourd’hui. "Je lui ai dit : ‘coach, s’il te plaît, ne pars pas. On va continuer le boulot et on va aller encore plus loin, Michel’. On ne lui en voulait pas car si quelqu’un a la possibilité d’évoluer, il doit le faire. À Sclessin, ce sera toujours un grand monsieur. Désolé pour tous les autres mais Michel Preud’homme, c’est le patron de tous les autres coachs de Belgique."
Pour l’ancien portier rouche, Preud’homme peut récidiver, 11 ans après. "Il est l’homme de la situation mais il y a une condition : que les joueurs écoutent et comprennent ce qu’il veut comme nous, on l’a compris. On était capables de changer de système durant le match sans que cela se voie."
"Tu l'as promis, tu le fais"
Aragon Espinoza revient sur son fameux plongeon dans la Meuse en 2008.
À Sclessin, tout le monde se souvient encore du soir du 20 avril 2008 et ce succès face à Anderlecht qui ramenait les lauriers en terres liégeoises après 25 ans d’attente. Un peu moins de 24 heures plus tard, Aragon Espinoza exécutait un pari lancé plusieurs mois auparavant en sautant dans la Meuse.
"Avant mon premier match à Saint-Trond, j’ai dit : si on est champion, je vais faire quelque chose de fou, je vais sauter dans la Meuse. On a commencé à enchaîner les victoires. Je disais à chaque fois aux joueurs : ‘Les gars, aidez-moi à sauter dans la Meuse.’"
Après le succès 2-0 face aux Mauves et le titre en poche, les équipiers de l’Équatorien lui sont tombés dessus. "On fait la fête et en rentrant au vestiaire, Gucci (Onyewu) m’attrape par le bras et me dit : ‘Écoute-moi bien toi, tu as promis quelque chose, maintenant, tu vas le faire.’ Le lendemain, je sautais. Quand je suis rentré au pays, on m’a demandé de sauter du haut d’un pont mais… Il n’y avait pas d’eau."
Lorsqu’on lui demande ce qu’il envisage de faire si, d’aventure, le Standard venait à être sacré dans le futur, l’ancien portier est plus pondéré. "Je déboucherai une bonne bouteille de vin et je chanterai à la gloire du Standard."