Anthony Limbombe de retour en Belgique: "En France, j’étais le joueur à 8 millions d’euros"
Prêté avec option d’achat par Nantes au Standard, Anthony Limbombe revient sur son année compliquée chez les Canaris.
- Publié le 06-07-2019 à 08h13
- Mis à jour le 06-07-2019 à 20h09
Prêté avec option d’achat par Nantes au Standard, Anthony Limbombe revient sur son année compliquée chez les Canaris. Mille quatre cent nonante minutes jouées, trois buts marqués, deux passes décisives délivrées et quelques heures placées en garde à vue début novembre dans le cadre de son transfert de Bruges à Nantes (pour des primes et des commissions exorbitantes présumées négociées par son agent, Mogi Bayat).
Résumée de la sorte, la saison d’Anthony Limbombe chez les Canaris semble cauchemardesque. Mais l’ailier belge, prêté au Standard avec une option d’achat de 7 millions, n’est pas si catégorique. "De chaque expérience, on peut retirer quelque chose de positif et rien n’arrive par hasard", admet-il. Rencontre avec un joueur qui a faim de foot.
Anthony, comment se passent vos premiers jours en rouge et blanc ?
"L’intégration se passe bien. J’ai découvert un groupe de joueurs très cool, avec qui je peux parler en français, en néerlandais ou en anglais."
Et vous retrouvez surtout un entraîneur que vous appréciez.
"C’est vrai. Je crois que la méthode de travail de Michel Preud’homme me convient et j’avais envie de retravailler avec lui. Il me donne confiance, il me parle, me dit ce que je fais bien, ce que je fais moins bien. J’ai besoin de cela."
C’est donc lui qui vous a convaincu de signer au Standard ?
"Oui. On s’est vus et on a parlé une demi-heure. J’ai directement eu un bon feeling. J’avais également envie d’être fixé très tôt pour pouvoir débuter la préparation avec ma nouvelle équipe. Le Standard est un grand club, donc tout rentrait parfaitement dans mes plans."
Vous auriez pu rester une saison supplémentaire à Nantes ?
"Oui, mais j’ai préféré retrouver une certaine zone de confort, plus proche de ma famille, pour me sentir mieux et donc jouer mieux."
Que retenez-vous de votre expérience à Nantes ?
"La France était une bonne expérience, je n’ai pas de regrets. Sportivement et mentalement, j’ai grandi. J’ai vécu quelques moments difficiles et tout n’a pas fonctionné comme je l’espérais. Mais la Ligue 1, c’est un niveau élevé."
Qu’est-ce qui s’est mal passé ?
"La saison du club n’a pas été bonne. On devait terminer dans le top 10 et on a fini 12es. Le changement d’entraîneur et les événements qui se sont passés autour du club ont sans doute joué un rôle."
Vous voulez parler du décès tragique d’Emiliano Sala…
"Oui. C’est un garçon qui était au club depuis trois ans, tout le monde était très attaché à lui. Moi, je n’étais là que depuis six mois mais j’ai senti à chaque échelon du club que cela avait eu un gros impact."
À titre personnel, est-ce que l’étiquette du joueur le plus cher de l’histoire de Nantes vous a mis une pression ?
"Non. (il réfléchit) Mais parfois il vaut mieux ne pas communiquer les montants. Quand vous êtes le transfert le plus cher, tous les yeux sont rivés sur vous. Les journalistes écrivent beaucoup sur vous. Ils parlaient de moi comme le joueur à 8 millions, pas comme Anthony Limbombe. Puis ils disaient que je n’avais pas le niveau. C’était agaçant."
Des soucis extrasportifs ont également perturbé votre saison.
"Oui, il y a eu cette histoire avec la police. Mais j’ai vécu tout ça assez calmement. Le président m’a bien aidé, ma famille et ma compagne m’ont soutenu. Je n’ai plus rien entendu depuis lors, normalement cette histoire est derrière moi."
Avant Nantes, vous aviez failli signer en Premier League, à Huddersfield. Pas de regrets ?
"Non, avec le recul, je pense que j’ai fait le bon choix. Comme je le dis : chaque expérience apporte son lot de positif."
Le Standard peut-il vous permettre de retrouver les Diables rouges, un an et demi après votre première et seule sélection, en mars 2018 ?
"Je n’y pense pas pour le moment. Je me concentre à fond sur mes prestations en club. C’est le plus important. Ce que je souhaite, c’est disputer le plus de matchs possible. Je n’en ai jamais joué trois de suite avec Nantes. J’espère marquer, être décisif pour le Standard… et terminer le plus haut possible."