Sa Pinto mérite le respect… même celui de Vanhaezebrouck
L'édito par Benoit Delhauteur
- Publié le 10-05-2018 à 23h06
- Mis à jour le 10-05-2018 à 23h07
L'édito par Benoit Delhauteur.
"Je dois féliciter Ivan Leko pour cette victoire qui va certainement leur offrir le titre." Dans la salle de presse surchauffée du stade du Pays de Charleroi, Felice Mazzù s’est montré bon perdant. Avant comme après le match, on a senti un vrai respect entre les deux entraîneurs.
On ne peut pas en dire autant des rapports entre Hein Vanhaezebrouck et Sa Pinto. Dans la salle de presse du stade Constant Vanden Stock régnait une atmosphère de western. Les deux entraîneurs ne sont pas venus en même temps, mais cela n’a pas empêché Hein Vanhaezebrouck de dégainer, cyniquement : "Tout ce que dit Ricardo Sa Pinto est la vérité ! Même s’il signe le doublé, il va quand même partir, parce que le Standard va prendre quelqu’un d’autre. Ce sont ses dernières paroles. Encore deux semaines…"
Le T1 du Sporting a volontairement été très prudent pour évoquer l’arbitrage et voilà qu’il dézingue son confrère ! Quelle mouche l’a piqué ?
Le Clasico de Coupe du 29 novembre a laissé des traces. Après le cinéma de Sa Pinto ce jour-là, on peut comprendre que Vanhaezebrouck entretienne une certaine rancœur envers le Portugais. Mais cela ne lui permet en rien de tenir ce genre de discours. On attend un peu plus de classe de la part de l’entraîneur d’un grand club comme Anderlecht…
Hein Vanhaezebrouck a-t-il simplement réagi comme un mauvais perdant, comme les Brugeois il y a une semaine ? Pas forcément : cette attaque pourrait avoir un but bien précis. Le coach s’est peut-être dit qu’il avait tout intérêt à entretenir la polémique Preud’homme-Sa Pinto et de mettre de l’huile sur le feu de Sclessin. Seul souci : cette pique n’aura pas l’effet escompté. Parce que Ricardo Sa Pinto, avec ses qualités et ses défauts, gère parfaitement l’incertitude liée à son avenir et à son probable C4. Il reste calme et chaque succès le rend encore plus populaire.
On peut l’aimer ou le détester, mais un entraîneur qui réussit une telle remontada en playoffs mérite un minimum de respect. Même de la part d’Hein Vanhaezebrouck.