Pourquoi les clubs belges disent merci au fair-play financier
Le gendarme financier de l’UEFA offre involontairement une première deadline dans le mercato, bien utile chez nous.
- Publié le 17-06-2019 à 12h13
- Mis à jour le 17-06-2019 à 12h14
Le gendarme financier de l’UEFA offre involontairement une première deadline dans le mercato, bien utile chez nous. On connaît tous la date fatidique du 31 août, celle qui accélère les mouvements sur le marché des transferts et permet parfois de réaliser de très bonnes affaires. On connaît un peu moins le 30 juin. Il commence pourtant à ressembler de plus en plus à un deadline day.
Pourquoi ? Le 30 juin, c’est le dernier jour de l’exercice comptable d’un club de football. La saison se termine officiellement ce jour-là. La nouvelle débute chaque 1er juillet.
Comme nous, les clubs doivent donc rendre une sorte de déclaration fiscale, avec les rentrées d’argent et les dépenses. Une déclaration décortiquée par l’UEFA, et plus particulièrement par son gendarme : le fair-play financier.
Même si certaines exceptions sont tolérées, les clubs ne doivent pas dépenser plus que ce qu’ils ont gagné. C’est l’idée de base.
Si le fair-play financier fonctionne depuis 2011, on en parle plus ces dernières années. Plusieurs grands clubs européens doivent se casser la tête pour couvrir les dépenses avec les rentrées.
La raison est simple : les prix sur le marché des transferts ont explosé depuis les arrivées de Neymar (222 millions) et Mbappé (180) au PSG. Ces deux mouvements ont déréglé le système et tous les montants ont augmenté de façon phénoménale.
Les droits TV (même s’ils continuent à augmenter) et les montants de sponsoring n’ont pas suivi la même courbe. Ou pas encore en tout cas. Résultat : il est plus difficile d’être à l’équilibre le 30 juin, au moment d’envoyer ses résultats aux comptables du fair-play financier.
C’est surtout valable pour les très grands clubs, qui sont encore les seuls à pouvoir acheter avant de vendre. Seule solution : écrémer son noyau avant le 30 juin. Et c’est là que ça devient intéressant pour les clubs belges.
Plutôt que de vendre un de ses joyaux, un grand club européen préfère lâcher plusieurs "petits" joueurs de son noyau pléthorique. On peut même soupçonner certains clubs d’acheter des joueurs uniquement dans le but de les revendre si nécessaire pour le fair-play financier.
Le Standard compte en profiter avec Vanheusden. L’Inter, sous la pression du fair-play financier (35 millions à trouver), pourrait vendre le prometteur défenseur en incluant une clause de rachat. Au final, ça ressemble à un long prêt (2 ans) qui ne coûterait pas grand-chose aux Liégeois.
D’autres grands clubs, comme le PSG, doivent aussi trouver de l’argent avant le 30 juin. Il y aurait eu des affaires à réaliser à Paris pour les Belges mais les joueurs mis dans l’étalage étaient juste un peu trop chers pour nos grands clubs (Diaby pour 15 millions à Leverkusen et Weah pour 10 millions à Lille).
Reste que ce 30 juin devient une date de plus en plus importante et qui peut permettre aux Belges de réaliser des coups inattendus, juste au moment de la reprise des entraînements. Un timing parfait.