Philippe Saint-Jean sur son retour à Mouscron: "J’étais heureux à la maison"
Philippe Saint-Jean revient à Mouscron comme directeur sportif du Futurosport.
- Publié le 15-05-2018 à 21h23
- Mis à jour le 15-05-2018 à 21h27
Philippe Saint-Jean revient à Mouscron comme directeur sportif du Futurosport.
Cela faisait plusieurs semaines que l’annonce était dans l’air mais il a fallu attendre que l’Excel possède bien la licence pour la saison prochaine pour pouvoir rendre public le retour de Philippe Saint-Jean à Mouscron. Cette fois, il revient à ses premières amours : le centre de formation mouscronnois, le Futurosport. "Tout d’abord, je voudrais dire que j’étais bien chez moi", sourit-il. "Mais voilà, je suis un amoureux du Futurosport et du Canonnier. Seul, je ne serais pas revenu. Mais quand on m’a dit que Philippe Brutsaert revenait également, j’ai accepté la mission. Car si j’ai l’expérience, je n’ai plus la même énergie qu’auparavant." C’est un Philippe Saint-Jean nostalgique qui évoque d’abord les débuts du Futurosport. "Il y a 20 ans, on avait lancé ce projet. On restait parfois jusqu’à 22 h ou 23 h pour reprendre le lendemain à 7 h. On y avait fait un travail de fou." Avec le succès que l’on sait. Le Futurosport avait une excellente réputation et avait sorti en son temps des gars comme Jonathan Blondel ou encore Maxime Lestienne, pour ne citer qu’eux.
Aujourd’hui , le Futurosport a subi les affres de la faillite de l’Excelsior et des multiples reprises. "Pour moi, le Futuro est devenu un projet inachevé. Aujourd’hui, le gâteau est divisé en plusieurs parts avec un chef pour chaque morceau. Personne n’est parfait ni a la science infuse. Par contre, l’équipe est primordiale et peut s’avérer parfaite."
Dans les prochaines semaines, le nouveau duo à la tête du Futuro va lancer la nouvelle dynamique dans le centre de formation. "Un formateur n’est pas un entraîneur de jeunes. Un entraîneur de jeunes veut avoir des résultats pour se créer un palmarès comme entraîneur. Moi, ce que je veux, ce sont des formateurs, c’est-à-dire des personnes qui mettent en avant la progression du jeune. Un jeune qui ne progresse pas n’aura pas sa place chez nous. Mais un formateur non plus."
Pour parvenir à ses fins, il se basera sur une méthode de plus en plus mise en avant, la fameuse MPPP : mental, plaisir, progrès et performance. "Mon but, au final, est de placer le T1 de l’équipe première dans les meilleures conditions, de lui donner des joueurs de plus en plus complets, qui doivent pouvoir jouer dans tous les systèmes. Mais je ne vais pas l’embêter pour autant. Je vais travailler avec son staff d’adjoints. Et cela tombe bien, j’ai travaillé avec les trois : Laurent Demol, Olivier Croes et Eric Deleu."
"Difficile d’en faire des meneurs de jeu"
Philippe Saint-Jean devra travailler avec des Asiatiques, comme à Tubize.
Lors de sa présentation, le nouvel actionnaire de l’Excel Mouscron, Pairoj Piempongsant, ne s’était pas caché sur sa volonté d’amener des joueurs asiatiques à Mouscron. Et pas uniquement pour l’équipe première mais aussi, et peut-être surtout, pour le centre de formation, comme l’a précisé Patrick Declerck, le président du Royal Excel Mouscron.
Cette donne pourrait poser quelques soucis lorsque l’on sait que le nouveau duo à la tête du Futuro possède un projet global des U6 aux U21. Et les transfuges venus de l’Est ne viendraient qu’en cours de formation.
"J’ai vécu ce cas à Tubize", raconte Philippe Saint-Jean. "Ce sont des personnalités avec une excellente mentalité et une grosse envie de travail. Mais il y a quelques soucis. Le premier est la communication. Parfois, ils ne parlent même pas anglais. Le second se situe au niveau de la culture du football. Là, ils sont clairement en retard par rapport à l’Europe."
Les Asiatiques disposent tout de même de qualités footballistiques. "Ils ont la vitesse, l’efficacité dans les contacts, du courage, un gros mental… Mais ce ne seront jamais de bons défenseurs ni des meneurs de jeu. Ils sont très bons sur les flancs."
Son expérience à Tubize ne s’est finalement pas couronnée de succès. "Quand je suis parti, je n’en ai pas vu s’imposer à Tubize, si ce n’est peut-être Lee. Pourtant, ils sont arrivés à une vingtaine. Ce qu’il faut, c’est se mettre à disposition de ces gens-là et dès maintenant. Nous devons déjà les former à distance pour que quand ils arrivent chez nous, ils appréhendent déjà notre culture."
Mais Mouscron se souviendra aussi qu’un Asiatique aura été son bourreau lors de l’ultime journée de championnat à Eupen. Yuta Toyokawa a été l’auteur de trois buts et d’un assist. "C’est bien la preuve que ces joueurs venus du Japon ont une excellente mentalité et n’abandonnent jamais."
Un autre retour au Futurosport
Si Philippe Saint-Jean revient comme directeur sportif et coordinateur des U16 aux U21, il sera accompagné d’un autre Philippe. Ancien de la maison, Philippe Brutsaert a quitté le Futuro il y a 8 ans. Il était parti à Roulers et ensuite à Courtrai.
Il s’occupera de la coordination des U6 aux U15 tout en assurant la gestion quotidienne du centre de formation.