Paul Allaerts, directeur général et sportif de Mouscron, satisfait du mercato du club: "On travaille avec 20 à 25 agents"
Paul Allaerts est satisfait de la préparation et du mercato de l’Excel Mouscron à l’aube de cette nouvelle saison : "Avant, on recrutait des joueurs sans les connaître. Cela a changé."
- Publié le 23-07-2019 à 06h44
- Mis à jour le 23-07-2019 à 09h49
Paul Allaerts est satisfait de la préparation et du mercato de l’Excel Mouscron à l’aube de cette nouvelle saison : "Avant, on recrutait des joueurs sans les connaître. Cela a changé." Que peut-on attendre de Mouscron cette saison ? C’est souvent la question qu’on se pose avec les Hurlus, qui ont encore montré des visages très différents lors de la dernière saison. Nous avons longuement discuté du mercato et des ambitions du club avec Paul Allaerts, Directeur général et directeur sportif de l’Excel.
Paul Allaerts, en quoi votre mercato est-il différent de celui des années précédentes ?
"J’avais promis qu’on aurait un groupe complet et prêt pour le début de la saison. Je pense avoir respecté ma promesse ! Nous sommes sur la bonne voie dans chaque secteur. Il faut à tout prix éviter de se retrouver dans une situation similaire à l’année dernière avec ce fameux 0 sur 18. Nous avions dû faire de grandes manœuvres durant la dernière quinzaine d’août et nous ne voulons plus vivre ça…"
Quel est votre sentiment par rapport à cette nouvelle saison ?
"Il est bon. Je dois dire que j’ai une excellente communication avec le coach et je suis très satisfait de la préparation réalisée par les joueurs. Ils ont travaillé très dur depuis la mi-juin. Nous sommes capables de poursuivre ce que nous avons montré au second tour de la défunte saison, même si nous avons perdu beaucoup de joueurs."
Les performances sous l’ère Storck ont changé quelque chose, concrètement ?
"Oui : elles ont mis le club à un autre niveau aux yeux des agents de joueurs. Avant, pour les agents, ce n’était que Mouscron. Depuis, nous avons su montrer que l’Excel était un environnement où certains jeunes peuvent bien se développer. Je prends les exemples d’Awoniyi et Benson qui se sont développés ici, même s’ils ne nous appartenaient pas. Il y a également eu Amallah et Vojvoda qui ont très bien évolué au fil de leurs matchs pour Mouscron. Cela fait que désormais beaucoup d’agents nous proposent des joueurs."
En parlant d’agents, est-ce que Mogi Bayat est encore influent à Mouscron ?
"Non, les transferts, c’est indépendant de lui. Alors oui, c’est l’agent d’Amallah, mais c’était Bruno Venanzi qui voulait Sélim, pas Bayat qui voulait le mettre au Standard. Je vais vous avouer que durant ce mercato je travaille avec 20 à 25 agents de joueurs différents, dont Mogi Bayat. On me propose des joueurs, j’en discute avec le coach, nous regardons ce qui est bien ou non et s’il passe dans l’ADN du club et puis nous prenons une décision. Nous avons changé certains processus."
Avec Frank Defays l’été dernier, cela ne fonctionnait pas de la même manière pour les transferts ?
"Non et je dois dire que nous avons appris de nos erreurs. On se concerte beaucoup avec Bernd Hollerbach et après une analyse approfondie et un entretien individuel, nous prenons les décisions ensemble. Ce n’était malheureusement pas ainsi que nous fonctionnions les deux saisons précédentes. Nous recrutions trop de joueurs sans vraiment les connaître."
On peut dire que Mouscron fonctionne à l’allemande désormais…
"En effet. Ce que j’aime particulièrement avec la mentalité allemande, c’est la professionnalisation que les entraîneurs parviennent à instaurer autour d’un groupe et dans un club. Nous avions déjà vécu cela avec Storck. C’est encore plus professionnel avec Hollerbach car il va encore plus dans le détail. Ça se voit directement que cet entraîneur a travaillé au plus haut niveau. Il est venu à Mouscron avec sa philosophie et son staff, tout le monde connaît désormais son rôle et ses responsabilités. Le rôle du club, c’est de le mettre dans les meilleures conditions possible pour qu’il réussisse ce qu’il entreprend. Avec ses contacts et son expérience, il nous aide aussi dans le recrutement. Grâce à lui, Mouscron a pu acquérir un joueur comme Allagui qui est très reconnu en Allemagne."
Des départs sont encore à prévoir ? Jean Butez semble sur le départ…
"Il y a de l’intérêt pour Butez, je ne vais pas le cacher. Beaucoup de clubs belges et étrangers s’y intéressent. Mais nous n’avons pas d’accord à ce jour. Amallah et Vojvoda, c’était différent : tout le monde a très vite trouvé un terrain d’entente. Il faut aussi que Jean trouve un club dans lequel il est sûr de jouer."
Hormis Butez, d’autres départs seraient à prévoir ?
"Notre but n’est pas de vendre des joueurs d’ici la fin du mercato. Si nous vendons un joueur, ce sera vraiment pour un bon prix et c’est que nous aurons déjà trouvé son remplaçant."
Financièrement, ce mercato vous a bien rapporté !
"Oui, cela nous a permis de réaliser un gros investissement avec l’achat définitif de Marko Bakic à Braga. Pour nous, c’est un investissement. Nous n’allons toutefois pas faire de folies et investir intelligemment là où il faut et s’il le faut."
Estimez-vous que Mouscron est prêt pour le début d’une saison ?
"Oui, je pense même que nous n’avons jamais été aussi prêts. Par rapport aux dernières saisons, je vois quand même une grosse différence à beaucoup de niveaux. Après, ce n’est pas un gage de garantie. Nous ne devons absolument pas rater notre début de championnat car c’est le moment le plus important dans une saison. Les premiers matchs décideront de nos objectifs pour cette saison. Si l’on pouvait combiner le début de saison d’il y a deux ans avec Rednic et le second tour de la saison dernière avec Storck, ce serait parfait… Pour Mouscron, le principal n’est pas de faire des résultats à tout prix. La priorité, c’est la qualité de jeu proposé. Si les joueurs montrent du beau football, de la motivation et de l’envie, c’est tout bénéfice pour le club. Ainsi que pour les joueurs qui veulent se montrer."
"Très difficile de garder ses jeunes"
Le dirigeant ne veut pourtant pas offrir trop vite des contrats aux jeunes.
Le Futurosport a toujours fait la fierté d’un club comme Mouscron. Comment mieux l’exploiter? Paul Allaerts en a discuté avec son entraîneur Bernd Hollerbach.
"Bernd Storck avait déjà bien commencé ce travail en incluant dans le noyau A Mathéo Vroman, Alexandre Ippolito et Delio Palmieri. Ces joueurs ne sont pas là par hasard et sont d’ailleurs toujours dans le noyau cette saison. S’il y a des bons jeunes qui se dévoilent cette saison au Futurosport et en U21, le coach est prêt à les inviter à des entraînements avec le noyau A pour les observer et voir leur adaptation au plus haut niveau. Dans ce cas, nous sommes toujours prêts à donner un contrat. Mais si un joueur pense que le talent suffit, il se trompe. Moi je veux des joueurs qui travaillent dur pour obtenir un contrat. Attention: je ne demande pas mieux à ce que beaucoup de jeunes puissent franchir le cap. Mais cette dernière étape reste la plus difficile. Tout le monde au club est bien d’accord avec cette optique. À ce titre, le projet mis en place par Philippe Saint-Jean et Philippe Brutsaert au Futurosport est intéressant."
Le Futurosport peut-il encore sortir des grands talents vu les nombreux autres clubs situés autour de Mouscron ? C’est toute la question. "Cela devient difficile, mais c’est partout comme ça", relativise Allaerts. "Même les plus grands clubs belges perdent des talents. Il y a toujours un plus gros club capable de venir chercher vos jeunes en proposant un contrat... Malheureusement, certains clubs sont plus attractifs que le nôtre. Je pense à un joueur en particulier, dont je ne citerai pas le nom, avec qui j’ai beaucoup parlé de son avenir à l’Excel. Mais rien à faire: il voulait quitter Mouscron pour un autre club. Parfois, c’est le choix du joueurs. C’est la réalité des choses dans le football moderne et il faut s’y faire..."
Pourriez-vous, dans le futur, avoir le même projet qu’un club comme Charleroi qui vise les playoffs 1 chaque saison ?
"Moi je ne veux pas parler de playoffs 1 alors que nous avons 30 matchs à jouer. Restons les pieds sur terre et nous verrons bien ce qui se passe au fil de la saison."