Jean Butez se confie: "J’ai eu en un an ce que d’autres ont en une carrière"
Jean Butez espère réaliser une sixième clean sheet en championnat ce samedi.
- Publié le 22-12-2018 à 08h56
- Mis à jour le 22-12-2018 à 08h57
Jean Butez espère réaliser une sixième clean sheet en championnat ce samedi. En un peu plus d’un an, Jean Butez a réussi à prendre le dessus sur Olivier Werner et Logan Bailly. Rien que cela. Rencontre avec le gardien de l’Excel Mouscron, promis à un bel avenir.
Jean, quel chemin parcouru depuis votre signature définitive à Mouscron !
"Quand j’ai signé à Mouscron, les dirigeants m’avaient dit que j’étais leur numéro 1 pour l’avenir. Donc, je ne m’attendais pas spécialement à être le premier choix immédiatement, même si je l’espérais. Et puis, ce n’est pas parce que les dirigeants le pensent que le coach le pense lui aussi. Je n’ai pas eu ma chance sous Frank Defays. Bernd Storck me l’a donnée."
Et vous avez su la saisir puisque vous êtes aujourd’hui incontournable.
"À force de travail et d’abnégation, j’y suis parvenu. Je m’entends bien avec Olivier Werner et Clément Libertiaux. Aujourd’hui, la hiérarchie est bien établie et il n’y a plus de discussion autour de ce poste. Mais il y a toujours de la concurrence malgré tout, et c’est tant mieux."
D’où vient cette confiance qui vous habite ?
"Elle est venue grâce aux matchs que j’ai pu disputer. Je suis devenu régulier dans mes prestations. Je le dois aussi au coach, qui est proche de ses joueurs. Il a un discours positif et je le ressens particulièrement à mon encontre."
Comment s’y prend-il ?
"Il a les mots justes au bon moment. Moi, je n’ai pas besoin qu’on me raconte de longues histoires insignifiantes. Moi, je veux des trucs bien précis : des consignes, des encouragements, des notes sur l’adversaire mais c’est tout. Je n’aime pas trop les coachs qui parlent trop, à mauvais escient."
Vous jouez rarement avec le même quatre arrière. Ce n’est pas handicapant ?
"J’ai déjà joué avec tous mes défenseurs, donc je les connais assez bien. Et puis, coacher sa défense, c’est toujours la même chose. Nous n’avons pas vraiment besoin d’automatismes."
Et cela semble vous réussir puisque vous avec cinq clean sheets en championnat. Vous êtes le quatrième gardien de notre championnat dans ce classement particulier.
"J’aurais préféré être dans le milieu de classement et avoir moins de clean sheets. Mais je prends ces statistiques pour toute l’équipe. En fait, c’est surtout mon agent qui m’envoie des captures d’écran quand il voit le tableau s’afficher sur la télévision."
Cette donne fait partie d’une demande du coach, non ?
"Quand on ne prend pas de but, on sait que l’on prendra au minimum un point. Depuis le début du championnat, nous avons pu voir que nous ne parvenions que très rarement à inverser la tendance quand on encaissait. Donc, l’idéal pour nous, c’est de rester solides derrière. Mais on doit aussi pouvoir se projeter vers l’avant."
Vous avez franchi un palier à Mouscron.
"La saison dernière, j’ai tout connu : une rouge, des boulettes, une commotion… On dit toujours qu’en un an j’ai connu tout ce que certains vont connaître en une carrière. Aujourd’hui, je suis nettement plus mature."
Quelle sera, selon vous, la clé du maintien ?
"Nos matchs à domicile. Nous en avons encore six d’ici la fin de la phase classique. Nous sommes hypersolides à la maison. Cette particularité me donne confiance pour la suite de la saison. Il faudra aussi que l’on gagne nos matchs contre nos concurrents directs. Nous n’en avons plus de trop mais nous avons des matchs abordables contre le Cercle, Ostende… Et puis, nous avons tendance à bien jouer nos matchs de gala."
"Anderlecht ? Ce n’était que des bruits de couloir"
Il y a quasiment un an jour pour jour, le nom de Jean Butez avait circulé du côté du stade Constant Vanden Stock. "On me le rappelle régulièrement depuis que l’on approche de ce match", sourit le gardien de but. "En réalité, ce n’était que des bruits de couloir je pense. Je faisais peut-être partie d’une liste de gardiens qui pouvaient les intéresser mais je ne pense pas que cela avait été plus loin que cela."
Surtout, c’était la situation de Jean Butez qui interpellait. "Je n’étais alors que troisième gardien à Mouscron derrière Logan Bailly et Olivier Werner. C’était surprenant qu’un troisième gardien de Mouscron puisse intéresser Anderlecht pour suppléer Frank Boeckx. Les Mauves craignaient à l’époque qu’il se fasse opérer."
Finalement, le gardien du RSCA n’a pas dû se faire opérer et Jean Butez a signé un contrat de trois ans avec Mouscron. Un départ à Anderlecht aurait pu faire sourire son agent, Patrick De Vlaeminck. Ancien gardien, il avait été formé du côté de Saint-Guidon avant de terminer sa carrière à Mouscron. Une fin de carrière précipitée suite à une grave blessure au genou encourue face à… Anderlecht.