Bernd Storck avant ses retrouvailles avec l'Excel: "Mouscron, c’est un autre niveau maintenant"
Bernd Storck retrouve le club qui l’a fait connaître en Belgique ce mardi soir.
- Publié le 29-10-2019 à 06h30
- Mis à jour le 29-10-2019 à 12h58
Bernd Storck retrouve le club qui l’a fait connaître en Belgique ce mardi soir. Bernd Storck a repris le Cercle dans une situation comme il les aime : critique. Même s’il n’a pas encore pris le moindre point avec les Brugeois, l’Allemand ne perd pas le sourire en nous retrouvant pour aborder ses retrouvailles avec Mouscron. "Content de vous revoir", nous lance-t-il dès ses premiers pas dans la salle des trophées du Jan Breydel Stadion. "Mouscron a beaucoup changé, la moitié du noyau que j’avais est parti", souligne-t-il ensuite. Storck est désormais au Cercle Bruges, un retour en Pro League là où on ne l’attendait pas.
Bernd, votre nom avait circulé à Genk et finalement, vous avez repris du service chez le dernier du championnat…
"Et j’en suis très heureux. Le projet qui est mené au Cercle avec Monaco est fantastique pour les années à venir. Former des joueurs pour qu’ils aient le niveau pour évoluer avec Monaco et pourquoi pas en Champions League, c’est vraiment tout ce que j’aime. Le tout dans des superbes infrastructures, qui font partie des meilleures du pays. L’équipe en revanche, c’est une autre histoire. Elle est talentueuse mais très jeune et inexpérimentée, c’est encore pire qu’à Mouscron où j’ai réalisé un miracle. Je dois en réaliser un deuxième maintenant."
Vous auriez pu signer autre part ?
"Oui, j’ai eu des demandes mais le Cercle reste le plus beau projet qui m’a été proposé pour le futur même si, quand on le met au présent, il semble très compliqué à être suivi avec ce maintien en Pro League mais tout est possible dans le football."
Vous semblez moins confiant que lorsque vous avez repris Mouscron.
"Oui car j’avais une équipe qui était prête plus tôt. Celle que j’ai maintenant n’est pas prête du tout. Je dois la faire progresser jusqu’à la trêve hivernale et espérer qu’elle sera au top de ses capacités après janvier. En attendant, il faudra survivre pour le moment et attaquer par la suite."
Vous regrettez d’avoir quitté Mouscron ?
" (Il cherche ses mots) C’est toujours très difficile de quitter un endroit où vous vous sentez bien et où les personnes que vous avez côtoyées étaient splendides mais le projet n’est plus le même à l’Excel et Jurgen Röber (l’ancien directeur sportif) , qui m’avait fait, venir n’est plus là. Ce n’est plus la même vision des choses qu’auparavant donc j’ai préféré me diriger vers un nouveau projet. Je peux toutefois toujours regarder avec fierté le chemin parcouru avec ce club."
Que pensez-vous de Bernd Hollerbach ?
"Il effectue du très bon travail avec Mouscron. Bien qu’il ait perdu beaucoup de super joueurs, il parvient à garder une bonne philosophie de jeu. Ce n’est pas le même que moi sur plusieurs plans mais il s’en sort tout aussi bien avec une équipe qu’il a réussi à bâtir lui-même en quelques semaines à peine. Hollerbach propose un jeu plus défensif mais il a réussi à trouver les joueurs qu’il fallait pour évoluer dans les systèmes qu’il met en place."
Il semble avoir plus de possibilités que vous à l’époque.
"Oui mais c’est simple. Le club a vendu des joueurs donc il a plus de sous et donc plus de possibilités, c’est logique. Mouscron, c’est un autre niveau maintenant quand je vois Wimmer Queiros et Aleix Garcia par exemple. Pour ces joueurs, Mouscron est un super projet. Benson, Friede et Awoniyi ont été dans la même situation et ils se sont tous révélés à Mouscron. Le plus dur pour tous ces joueurs sera d’ensuite réussir la prochaine étape après leur prêt."
Les prêts justement, c’est un peu ce qui caractérise le Cercle. Comment créer un esprit de groupe avec un noyau rempli de joueurs en location ?
"C’est mon plus gros challenge. J’ai un style différent des entraîneurs qu’ils ont pu avoir et tous ces joueurs le savent déjà. Je suis un professeur et je suis là pour les aider à évoluer et réussir à un plus haut niveau. Je vais faire de mon mieux pour amener du caractère dans cette équipe. Mon objectif, c’est d’être au centre de la coopération entre le Cercle et Monaco pour amener les joueurs à un autre niveau."
Le départ du directeur sportif François Vitali est-il votre choix ?
"Non, ce n’est pas mon job de prendre ces décisions. Je m’occupe du sportif et rien d’autre. Je suis venu au Cercle avec mon entraîneur adjoint et mon préparateur physique. Ils savent comment je fonctionne et quelles sont mes idées footballistiques. Tout ce qui touche au management, ce n’est pas de mon ressort."
Quatre mois pour profiter de sa famille mais pas que…
Durant sa période sans emploi, Storck a gardé un œil avisé sur le monde du foot.
De son départ de l’Excel Mouscron mi-mai à son arrivée au Cercle à la mi-octobre, Bernd Storck aura eu le temps de faire beaucoup de choses chez lui, à Berlin. Le tacticien ne s’est toutefois pas complètement déconnecté du monde du ballon rond.
"La plupart de mon temps libre, je l’ai consacré à ma famille. Lorsque j’étais en poste à Mouscron, je n’ai pas souvent eu l’occasion de les voir, donc j’ai profité de ces quelques semaines pour passer beaucoup de temps avec eux, même si j’ai toujours pensé au football", assure l’entraîneur allemand.
Pour ne pas perdre ses facultés d’entraîneur, l’Allemand a visionné pas mal d’entraînements et de matchs. "Je me suis rendu dans plusieurs clubs pour observer les séances d’entraînements. J’ai aussi analysé quelques matchs un peu partout. C’est quelque chose de normal pour un entraîneur. Il faut toujours garder ce contact avec le monde du football et faire beaucoup d’observations quand on en a l’occasion."
Des analyses de différents clubs qui lui ont permis d’encore plus progresser. "En observant différents entraînements, j’ai remarqué que ma vision des choses se développait très rapidement. J’ai toujours gardé en tête le mot ‘travail’ pour continuer à progresser et être prêt pour ma prochaine étape qui est désormais le Cercle de Bruges."
Cette période sans emploi aura toutefois fait du bien au tacticien allemand. "Quand j’étais à Mouscron, je vivais toujours au club. J’arrivais tôt le matin et je repartais tard le soir. J’avais besoin de me ressourcer auprès de ma famille et de me retrouver personnellement sans avoir à ne penser qu’au foot. Cela fait parfois du bien de se recentrer sur d’autres petites choses, mais désormais je suis on ne peut plus prêt et très motivé pour aborder ce gros challenge qui m’attend avec le Cercle de Bruges", conclut Bernd Storck.