Adnan Custovic n'oublie pas l'Excel Mouscon: "Je rêve toujours d’entraîner mon club de cœur"
Adnan Custovic aura un regard particulier sur le match de ce soir qui verra son dernier club qu’il a entraîné, Waasland-Beveren, affronter l’Excel Mouscron, son club de cœur.
- Publié le 21-09-2019 à 10h00
- Mis à jour le 21-09-2019 à 10h55
Adnan Custovic aura un regard particulier sur le match de ce soir qui verra son dernier club qu’il a entraîné, Waasland-Beveren, affronter l’Excel Mouscron, son club de cœur. Limogé suite à un bilan d’un point sur quinze avec Waasland-Beveren, Adnan Custovic, l’ancien attaquant de l’Excel, sera un spectateur attentif du duel de ce samedi soir.
Après avoir réussi à maintenir les Waeslandiens la saison dernière parmi l’élite, le Bosniaque de 41 ans paie les pots cassés d’un mercato compliqué suite à l’affaire du Footgate. Il ne désespère cependant pas de retrouver de l’emploi d’ici peu, en Belgique ou à l’étranger. Entretien.
Adnan, comment cela se passe pour vous depuis votre limogeage ?
"Je profite des choses de la vie qu’il est impossible de faire quand on est entraîneur. Je profite des moments avec ma famille ; je fais un peu plus de sport. Je me sens bien dans ma tête car je me suis donné à fond pour Waasland-Beveren. Je ne pars pas de ce club avec un constat d’échec. L’année dernière, c’était mal parti pour nous sauver et j’ai finalement réussi à le faire donc mon passage dans le Pays de Waes aura été une réussite."
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné cette saison pour vous là-bas ?
"Tout d’abord l’affaire Mains propres ne nous a pas aidés. On se demandait toujours si nous allions rester en première division ou non. Cela a beaucoup joué sur notre mercato. Nous sommes partis en stage de préparation sans nos meilleurs joueurs. Nous avons recruté des nouveaux éléments, qui n’étaient pas prêts et ne connaissaient pas le championnat, à une semaine de la reprise du championnat. Nos premiers matchs étaient compliqués également. On a affronté Bruges, l’Antwerp, Genk et ensuite c’était deux déplacements contre des équipes à notre portée. Ce sont des éléments qui expliquent que le début de saison a été très compliqué et que mon bilan était d’un point sur quinze. La direction a dès lors jugé que j’étais le fautif ; c’est ça, la vie d’un coach."
Vous vous sentez victime d’une injustice par rapport à ce limogeage survenu assez tôt ?
"Non pas du tout. Je regrette juste le fait que j’avais parlé à la direction de mes inquiétudes concernant l’équipe que j’avais sous la main et du manque de transferts. Il nous manquait cruellement de la qualité et de l’expérience dans le groupe. Je n’ai cependant pas vraiment eu de réponse de leur part quand je leur ai expliqué ces différents problèmes. Hormis cela, Waasland-Beveren est un club sympathique où j’ai rencontré des personnes magnifiques et où personne ne prend la grosse tête. J’aurais préféré avoir une autre issue dans ce club mais ça reste la décision de la direction et je la respecte."
Depuis fin août, vous n’avez pas reçu de proposition ?
"Non, de toute façon, toutes les places sont prises en Belgique pour l’instant. Je sais que je vais devoir attendre au moins 6 mois avant de retrouver du boulot. L’étranger pourrait également me tenter mais il faut toujours voir si, familialement, c’est possible. Je laisse le temps faire les choses pour l’instant et je verrai ce qu’il est possible de faire pour moi dans le futur."
Ce samedi, l’Excel affronte Waasland-Beveren, un match spécial pour vous. Avantage à qui ?
"C’est difficile à dire. Waasland a fait un bon match contre Saint-Trond. Les Waeslandiens auraient même pu prendre les trois points. Vu le niveau proposé par Mouscron face à Courtrai, les Hurlus sont quand même favoris mais ce sera loin d’être facile. Les Waeslandiens ont besoin de points et ce ne sera pas facile pour l’Excel."
Quelles sont les qualités de Waasland-Beveren ?
"Cela dépend de leur organisation tactique mais leur défaut, pour commencer, c’est la défense. Ils prennent trop de buts et ça manque d’expérience dans les moments cruciaux. Après, il y a des bonnes individualités dans cette équipe dont sur les ailes avec Badibanga et Dierckx qui, dans un bon jour, peuvent faire la différence."
Êtes-vous étonné du début de saison que les Hrulus réalisent ?
"Au début, j’étais effectivement étonné. Quand j’ai été au stade voir le match contre Courtrai, je ne l’étais plus. Mouscron a vraiment une bonne équipe avec bon coach qui sait motiver ses troupes. Je suis content de les voir évoluer de la sorte car il y a beaucoup de qualités dans cet effectif. Après, je connais très bien l’Excel. Je sais qu’à un moment de la saison, ça ira moins bien et tout sera remis en cause, c’est toujours ainsi avec Mouscron. À Hollerbach de bien gérer son groupe et de ne pas trop vite s’enflammer par les résultats positifs. Je les vois jouer entre la 6e et la 9e places cette saison."
Est-ce que la mise en place d’un staff allemand est la solution dans un club comme Mouscron pour espérer avoir une bonne mentalité sur le terrain et des résultats qui suivent ?
"Pas du tout. Plusieurs routes mènent au succès. Ce n’est pas la manière de faire allemande, espagnole ou belge qui va vous guider vers la victoire. Le côté allemand mis en place à l’Excel fonctionne depuis une année maintenant. Respect à la direction d’avoir opté pour ce type d’organisation. Je pense cependant que cette organisation ne passerait peut-être pas dans un autre club. Chaque club, chaque entraîneur, chaque noyau est différent. La bonne formule qui mène au succès n’est pas la même pour tout le monde dès lors."
Le mercato qui a été réalisé aide pas mal aussi dans ces résultats.
"J’ai été agréablement surpris de voir tous ces beaux noms débarquer au Canonnier. L’entre-jeu de l’équipe est exceptionnel. Aleix Garcia en ‘10’, c’est du très costaud, Hocko est monumental à la récupération et puis Boya qui a cette puissance dans chaque duel et chaque remontée de balle, c’est impressionnant. Les grands clubs devraient vraiment s’attarder sur lui car c’est fameux comme milieu récupérateur. Quand je vois qu’un Bakic est sur le banc et que le capitaine Dimitri Mohamed n’est même plus repris, c’est dire qu’il y a une énorme concurrence dans cette équipe suite au mercato réalisé."
Vous ambitionnez toujours d’entraîner un jour l’Excel ?
"Comme je le dis toujours, si ça doit arriver, ça arrivera. Après, je ne sais pas vous dire si ce sera dans 10 ans, 20 ans ou même dans 6 mois. J’ai déjà eu des contacts avec la direction avant Bernd Storck mais cela ne s’est pas réalisé. Cela reste une chose que je veux faire dans ma vie : entraîner mon club de cœur."