Mouscron et Eupen, les derniers de classe: faut-il commencer à paniquer?
Mouscron et Eupen, qui s’affrontent samedi, sont toujours à la recherche de leur premier point…
- Publié le 22-08-2018 à 13h54
- Mis à jour le 22-08-2018 à 13h55
Mouscron et Eupen, qui s’affrontent samedi, sont toujours à la recherche de leur premier point…
Comment expliquer ce zéro pointé ?
À Eupen plusieurs éléments entrent en ligne de compte. D’abord, la mise en place d’une nouvelle défense. "Les nombreuses arrivées ont besoin d’un peu de temps pour bien grandir ensemble", dit Hendrik Van Crombrugge. Ensuite, un calendrier très compliqué (déplacements à Bruges et à Waregem, visites de Charleroi et de Gand). Encore, un petit manque de réussite à des moments clefs du match. Mais aussi, comme le dénonce Claude Makelele : "Une absence de concentration. Défaut qui reste notre pêché mignon. On a beau travailler cela en semaine, des erreurs identiques reviennent. Nous ne réglerons pas ce souci du jour au lendemain."
Mouscron a affronté Ostende, Bruges, l’Antwerp et Anderlecht. "Nous avons joué les deux derniers champions en titre", souligne le défenseur Mergim Vojvoda. Ostende était peut-être l’équipe la plus abordable de ce quatuor tandis que l’Antwerp a prouvé ce dimanche qu’elle allait être un des poils à gratter du championnat pour nos ténors. En soi, ce zéro sur douze n’est pas inquiétant. Mais avec plus de qualité dès l’entame de la saison, Mouscron aurait certainement eu quelques unités à son compteur.
La direction sportive panique-t-elle ?
Au Kehrweg, apparemment non. Comme l’indique d’ailleurs Christoph Henkel, le directeur général du club : "Je suis convaincu que nous avons la qualité nécessaire pour nous maintenir." Un avis confirmé avec force par le coach : "Pas question de paniquer. Nous nous sortirons de la zone rouge." Néanmoins, l’AS Eupen reste toujours en chasse. "Mais de manière raisonnable et en accord avec notre budget", précise Christoph Henkel.
Au Canonnier, Jürgen Röber, le directeur sportif, est assez discret. Paul Allaerts, le directeur général de l’Excel avait confirmé en début de saison que l’enveloppe mouscronnoise ne permettait pas de grands moyens. Mais depuis, plusieurs joueurs ont débarqué comme Manuel Benson et Noé Dussenne. La situation n’est donc pas inquiétante pour le moment. Mais les quatre prochaines rencontres de l’Excel seront déterminantes avec la venue d’Eupen, le déplacement à Charleroi (dans une moindre mesure) et surtout la réception de Courtrai et le déplacement à Lokeren. Les Hurlus auront là une grande occasion de prendre certaines distances.
Le club compte-t-il sur le mercato pour redresser la situation ?
Contre La Gantoise, l’AS Eupen a affiché des progrès évidents à la suite du replacement de certains éléments. De quoi donner des idées à Claude Makelele. Lequel ne déroge pas à l’idée que "deux attaquants supplémentaires sont nécessaires". Si les fautes d’inattention sont trop nombreuses en défense, ce qui est tout aussi criant, c’est le manque de profondeur dans les appels offensifs. La présence d’un authentique "box-to-box" au milieu serait aussi fort utile. Danijel Milicevic et Luis Garcia demandant systématiquement le ballon dans les pieds, cela réduit forcément l’impact et la fluidité des offensives.
Patrick Declerck, le président mouscronnois, l’a récemment affirmé : "Tout le monde sait qu’à Mouscron, on attend la fin du mercato pour avoir de bonnes affaires." Entendez par là que Mouscron attend de voir quels joueurs les grands de notre championnat (Anderlecht, Bruges et le Standard) ou des clubs amis (Liverpool, Chelsea…) pourraient leur prêter. Une méthode qui a déjà fonctionné par le passé avec Trézéguet, Bolingi, Awoniyi, Rotariu… Ce qu’il faut à Mouscron, c’est surtout maintenant un attaquant, un tueur devant le but adverse. Ce que chaque club recherche…
Le coach sera-t-il menacé en cas de défaite samedi ?
Jusqu’à preuve du contraire, le patron sportif de l’AS Eupen, c’est Claude Makelele. Davantage qu’un entraîneur, il s’agit d’un chargé de missions. On voit dès lors mal comment sa position pourrait être remise en question. Ou alors, il faudrait vraiment que des faits graves soient notés. Ce qui n’est pas le cas. Puis quand même, c’est de Claude Makelele dont on parle…
Lors du dernier CA, Patrick Declerck avait souligné que les investisseurs reconnaissaient "qu’il fallait injecter de nouveaux joueurs dans le noyau". Le club est donc conscient que le zéro pointé ne vient pas de Frank Defays mais bien d’un manque de qualité dans le groupe. Frank Defays attend aussi beaucoup de cette fin de mercato. Il est arrivé en cours de saison dernière et n’a pas encore eu un noyau digne de ce nom pour que la direction puisse juger objectivement son travail. Les prochaines semaines seront donc primordiales, que ce soit au niveau du recrutement ou des résultats. Frank Defays pourrait très bien décider de quitter lui-même le Canonnier. Être le dindon de la farce, très peu pour lui.
Quel impact aurait une descente en D1B ?
Si l’on en croit Christoph Henkel, l’impact serait surtout financier. "Notamment parce que les droits télévisés se trouveraient évidemment largement revus à la baisse. Ce qui impliquerait une approche différente en matière de transferts." À ce sujet, on constate que l’AS Eupen se tourne prioritairement vers des joueurs sans contrat ou/et provenant de divisions inférieures. Par contre, aucune inquiétude à avoir à propos de l’investissement qatari. "Il y a du fond dans notre entreprise, martèle le directeur général. Le but premier aujourd’hui demeure la formation. Ce et y compris, bien sûr des jeunes joueurs provenant du Qatar."
Le nouvel investisseur, Pairoj Piempongsant, a certifié qu’il s’engageait pour une période de cinq ans. Mais l’homme d’affaires thaïlandais n’a toujours pas marqué de son empreinte la reprise du club hurlu. Pire, ce sont les amis d’autrefois de l’Excel qui semblent plus présents que jamais à Mouscron. Une culbute en D1B serait une catastrophe pour ce club qui ne s’est jamais vraiment remis de la faillite de l’Excelsior. Certains supporters mouscronnois ne seraient pas contre un retour aux sources, comme lors de la création de Mouscron-Péruwelz, lorsque les Mouscronnois étaient largement représentés au sein du club.