Legear parle de Coucke: "Il a injecté 150 millions, il mérite du temps !"
Même s’il voit le Standard gagner le clasico, Jonathan Legear demande aux supporters anderlechtois de garder patience avec leur président.
- Publié le 11-04-2019 à 06h38
- Mis à jour le 11-04-2019 à 08h05
Même s’il voit le Standard gagner le clasico, Jonathan Legear demande aux supporters anderlechtois de garder patience avec leur président. Il a vécu des clasicos dans les deux camps et il sera un téléspectateur attentif au Standard - Anderlecht de vendredi. "Je joue aussi vendredi, contre Umraniyespor mais c’est plus tôt et je devrais pouvoir regarder", nous annonce Jonathan Legear. Depuis le mois de janvier, il évolue à Adana Demirspor, en deuxième division turque mais il reste un observateur attentif de notre Pro League.
Dimanche passé, il a même suivi le match Anderlecht - Antwerp sur son iPad dans le car qui le ramenait d’Afyonkarahisar où il venait d’offrir la victoire à son équipe d’un but et d’un assist (0-2). "Il y avait 7 h 30 de car aller et 7 h 30 retour. J’avais bien le temps de regarder", rigole-t-il. "C’est le seul long déplacement qu’on faisait en car, juste parce qu’il n’y a pas d’aéroport dans la région."
Le ton redevient plus sérieux quand il évoque la prestation anderlechtoise. "Je n’ai jamais connu ça. Le Sporting dans une situation aussi compliquée au classement. Ça ne m’étonne pas que les supporters soient furieux. À mon époque, on était sifflé quand on enchaînait deux passes ratées… Cette fois, c’est bien plus grave."
Jonathan Legear ne comprend pas en revanche les fans bruxellois qui ont demandé le départ de Marc Coucke, après cette troisième défaite de rang en playoffs. "Il faut lui laisser du temps. Coucke est une bonne personne. Je le compare un peu à Venanzi. Ils sont tous les deux arrivés dans un grand club et ils ont dû s’habituer. Venanzi commence à en récolter les fruits. Les supporters veulent parfois tout, tout de suite mais il ne faut pas exagérer. Ils veulent mettre Coucke dehors mais se rendent-ils compte de l’argent qu’il a déjà injecté à Anderlecht ? Entre l’achat du club, l’augmentation de capital et les investissements, il ne doit pas être loin des 150 millions déjà dépensés pour le RSCA ! Il mérite bien un peu de temps pour prendre ses marques. D’autant plus qu’il ose changer quand il se rend compte qu’il s’est trompé. C’est une belle qualité pour un dirigeant. Même si Anderlecht loupe l’Europe cette saison, les supporters ne doivent pas oublier que Constant puis Roger Vanden Stock ont aussi connu des difficultés dans leurs premières années de présidence."
En voyant le niveau de jeu, Legear est conscient que le club devra à nouveau bien investir dans le mercato d’été. "Je trouve qu’il serait intéressant de donner du pouvoir dans le recrutement à quelqu’un comme Zetterberg. Pas qu’il soit le big boss mais qu’il puisse vraiment dire s’il est d’accord ou pas avec l’arrivée de tel joueur."
Le retour possible de Mbokani lui plaît. "Ce serait un bon signe pour les joueurs trentenaires qu’on a trop tendance à snober dans le football aujourd’hui. Dès que tu dépasses 31 ans, on t’oublie car tu n’as plus de vraie valeur marchande. Mais tu peux encore être très bon sur le terrain. Dieu l’a montré dimanche avec l’Antwerp. Moi, avec Saint-Trond la saison passée, on m’a élu deux fois homme du match contre Anderlecht en phase classique."
Le Liégeois ne se voit évidemment pas revenir au Sporting mais il explique qu’un joueur comme lui aurait encore pu être utile à un club du top belge cette saison. "Je ne serais pas titulaire indiscutable à Anderlecht mais j’aurais bien aidé. En me mettant dans les trente dernières minutes, je pouvais faire mal. Avec Saint-Trond, j’ai marqué contre tous les grands du championnat, c’est bien la preuve. Des gars comme Gillet et Proto n’auraient pas fait pire que les joueurs actuels du Sporting. Mais en amenant toute leur expérience en plus."
Une expérience qui aurait pu, par exemple, être utile pour le déplacement à Sclessin de vendredi. "Je n’imagine pas autre chose qu’une victoire du Standard sur ce que j’ai vu ces dernières semaines."