Le VAR a été au centre de toutes les attentions après le Topper: "Tout le monde est détruit ! On se fout de nous !"
Ivan Leko était dégoûté par les décisions du VAR, Vanhaezebrouck lui a répondu.
- Publié le 07-05-2018 à 06h45
- Mis à jour le 07-05-2018 à 10h46
Ivan Leko était dégoûté par les décisions du VAR, Vanhaezebrouck lui a répondu. Nez à nez avec Lawrence Visser dès le dernier coup de sifflet, Ivan Leko était encore toujours remonté en s’adressant à la presse, plus d’une demi-heure après le match. Hein Vanhaezebrouck a évidemment répliqué. Le résultat : une conférence de presse animée. Voici le récit.
Devant les caméras de Play Sports , Leko se lâche une première fois. Pour pouvoir s’exprimer correctement, il préfère parler en anglais et pas en néerlandais. "Pendant onze mois, j’ai été un coach naïf, jeune et sympathique. Je n’ai jamais dit un mot contre les arbitres. Mais les gars… Penalty sur Vanaken, Teo qui est un mètre hors-jeu et deux penalties qui nous sont refusés. Venez dans mon vestiaire. Entrez ! Entrez ! Tout le monde est détruit ! On se fout de nous !"
Leko n’est plus lui-même. "C’est vrai. Mon papa et ma maman ne me reconnaîtront pas quand je parle ainsi. Mais aujourd’hui, je haïs le football. ‘ I hate football !’ C’est mon coeur qui parle. Alors que je suis amateur de football. Je donnerais mon coeur pour ce sport. Si le VAR avait bien fait son boulot, on aurait eu huit points en plus. Je vous dis une chose : ce groupe va revenir. ‘We’ll come back ! ’ Contre les arbitres, contre tout le monde !"
Dix minutes plus tard, à la conférence de presse officielle, Leko sert la main de Vanhaezebrouck. Le coach d’Anderlecht n’hésite pas à mettre de l’huile sur le feu. "Matz est convaincu que le ballon de Diaby n’a pas passé la ligne sur le 1-2. Et la dernière phase ? L’arbitre avait vu lui-même qu’il n’y avait pas penalty. Dennis a cherché le contact, pas Josue Sa."
Leko doit mordre sur sa chique pour ne pas répondre directement. Quand il reçoit la parole, il soupire. "C’est difficile… On a fait tout ce boulot pour rien. Hans (Vanaken) m’a dit qu’il haït le football aujourd’hui. Après le match, on est venu me dire : ‘Sorry coach, il y avait penalty sur Vanaken. Et sorry coach, Teo était un mètre hors-jeu.’ Sorry, sorry. Mais c’est trop tard !"
Puis, Leko lance sa pique vers Vanhaezebrouck. "Bravo à mon collègue. Il a été élu meilleur coach de l’année passée. Deux jours avant le match, il met les arbitres sous pression via des déclarations. C’est une qualité. Chapeau à lui. Moi, je n’ai jamais fait cela. J’ai toujours défendu les arbitres. Quand Diaby était deux millimètres hors-jeu dans le match à Anderlecht, j’ai dit que c’était correct. Je suis un idiot. Je dois être plus malin."
Vanhaezebrouck ne doit pas réfléchir longtemps pour le contre-attaquer. "Dans la phase classique, Harbaoui a marqué un but valable, et il a été annulé. On a dû l’accepter. Le VAR a pris de bonnes décisions, ici à Bruges. Je suis sûr à 100 % qu’il n’y avait aucun penalty. Mes commentaires de vendredi sur l’arbitrage ? Je ne visais pas l’arbitre, mais le 4e arbitre (Geldhof). Or, il n‘a pas joué de rôle crucial. Mais bon, je comprends la déception de Bruges."
À son tour, Leko répond à Vanhaezebrouck. "Lors de ce but de Harbaoui, il n’y avait pas de VAR. Ici, il y avait un VAR et 75 arbitres. Depuis la Croatie, ma maman a vu qu’il y avait penalty sur Vanaken. Cela n’a rien à voir avec de la déception. Ce sont des faits. (Après un silence) Je déteste parler ainsi et chercher des excuses."
Les hommes se quittent sans se serrer la main. Devant le micro de Sporza, Vanhaezebrouck triomphe. "Je suis un des seuls à y avoir cru. J’ai lu qu’on était le pire Anderlecht de l’histoire. On est à deux points du leader. Le 5-0 a fait mal. Mais je préfère gagner deux fois en playoffs… (Petit sourire) La rage de Bruges ? Dans le passé - sans VAR - les visiteurs étaient souvent furieux..."
Vanaken : "Gerkens sait qu’il y a faute"
En première mi-temps, Hans Vanaken s’est fait déposséder du ballon par Pieter Gerkens. La phase se déroule dans le rectangle, selon les images vues sur les réseaux sociaux, mais n’a pas été sifflée. "Il y a faute à 100 %", explique Vanaken. "Je suis dans le rectangle et Gerkens fait faute sur moi. Je lui ai dit et il le savait également. C’est clair et je ne comprends pas que le VAR ne soit pas intervenu. Il y a aussi hors-jeu sur leur deuxième but. Il y a eu des décisions difficiles."
Bart Verhaeghe : "Cela devient ridicule"
Bart Verhaeghe ne s’épanche jamais après un match.
Hier, refusant les questions, le principal dirigeant du Club Bruges s’est lancé dans un monologue en forme de réquisitoire implacable : "Je n’ai pas l’habitude de m’exprimer après un match. Mais, dans l’intérêt du football belge en général, je me dois de le faire. Comme président du club, je me dois aussi de protéger mes joueurs. Le VAR est-il incompétent ? Je ne le pense pas, mais je me pose tout de même des questions. Ce qui se passe pour le moment n’est pas bon pour notre football, pas bon pour les PO1 ."
Le Président a développé son argumentation : "Teodorczyk était clairement hors-jeu sur le 1er but. Au match aller, sur une phase analogue, le but de Diaby avait été refusé. C’est étrange. Comme je trouve bizarre que le VAR n’ait pas réagi quand Vanaken a été accroché dans le rectangle par Gerkens. Peut-être l’arbitre a-t-il pris la bonne décision. Mais pourquoi deux poids, deux mesures, toujours à l’avantage d’Anderlecht ? Contre Charleroi, la même équipe n’a pas non plus eu à se plaindre du VAR. Il est clair que l’arbitrage devient ridicule. Et cela pose un gros problème."
Matz Sels : "J’ai franchi la ligne mais pas le ballon"
Matz Sels était furieux quand l’arbitre a validé le but de Diaby. "Y a-t-il une image qui prouve clairement que le ballon a franchi la ligne ?", interrogeait le gardien, auteur d’un très bon match. "On m’a dit que non. Moi, je suis convaincu qu’il n’y avait pas but. Mon corps a franchi la ligne mais ça ne veut pas dire que le ballon l’a fait. Et à mes yeux, il n’a pas entièrement passé la ligne. C’est frustrant car j’avais fait un très bel arrêt. Les Brugeois se sentent frustrés mais on peut aussi râler sur cette phase."
Les Mauves l’avouent : Teo était hors-jeu
Le premier but validé du match est sans doute la phase qui a le plus énervé les Brugeois. À juste titre quand on écoute le discours des Anderlechtois à la sortie du vestiaire. "On a revu les images et, oui, Teo était sans doute hors-jeu", avouait Adrien Trebel. "Cela dit, le ballon de Diaby n’avait pas franchi la ligne non plus. Le VAR, tu le détestes quand c’est contre toi et tu l’adores quand c’est avec toi…"
Olivier Deschacht allait même plus loin : "C’est dommage pour les Brugeois car Teo était hors-jeu. Le grand fan de tennis que je suis pense qu’on devrait donner des challenges à chaque équipe pour consulter la vidéo."
Étonnant : Benoît Poulain, celui qui annule ce faux hors-jeu, était, lui, plus mesuré. "Je n’ai pas vu les images, donc je ne me prononce pas. Si l’arbitre et le VAR ont été de bonne foi, je n’ai pas de problème avec leur décision." Bel exemple de fair-play.
Melbourne Victory champion grâce à un problème technique du VAR
En Australie, le VAR a fait encore davantage scandale qu’en Belgique.
Lors de la finale du championnat opposant le club de Melbourne Victory aux Jets de Newcastle, le seul et unique but de la rencontre, inscrit par Kosta Barbarouses pour Melbourne, a été validé par l’arbitre malgré une position de hors-jeu du joueur qui a remisé le ballon pour donner l’assist.
Le VAR aurait pu intervenir pour annuler le but mais le flux d’images a été perdu. Un problème technique rendant l’intervention du video referee impossible. Le but a été validé et Melbourne Victory couronné champion d’Australie.