Hamdi Harbaoui retrouve ses anciennes couleurs ce dimanche: "Pour 200 000 euros de plus, je reste à Zulte Waregem"
Hamdi Harbaoui (34 ans) peut marquer son 100e but en D1 ce dimanche contre Anderlecht, son ancien club, qu’il pourrait mettre en difficulté dans la course aux PO1. "Si je marque, je ne célébrerai pas, par respect."
- Publié le 08-02-2019 à 06h23
- Mis à jour le 09-02-2019 à 10h32
Hamdi Harbaoui (34 ans) peut marquer son 100e but en D1 ce dimanche contre Anderlecht, son ancien club, qu’il pourrait mettre en difficulté dans la course aux PO1. "Si je marque, je ne célébrerai pas, par respect." Hamdi Harbaoui continue d’enchaîner les buts dans notre championnat. Ce dimanche, face à Anderlecht, ce sera un match très spécial pour le Tunisien, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, il va signer son grand retour sur la pelouse du Parc Astrid. Ensuite, l’attaquant de Zulte a aussi l’occasion d’inscrire son 100e but de D1 belge face à ses anciennes couleurs.
Alors Hamdi, le 100e, c’est pour ce dimanche ?
"J’espère mais je ne vais rien changer à ma façon de jouer et à ma façon de travailler. Je ne dois pas me mettre de pression supplémentaire car c’est déjà un match important pour nous et spécial pour moi. Anderlecht reste un club pour lequel j’ai beaucoup de respect ainsi que pour les supporters. Ça reste vraiment quelque chose pour moi de jouer au Parc Astrid. Après, ça me fera évidemment plaisir si je le mets face à Anderlecht, mais il n’y a aucune revanche là-dedans."
Un 100e but, c’est quelque chose de spécial pour vous ?
"Cela reste un chiffre... J’espère de tout cœur l’atteindre tout de même car ce sera une récompense synonyme de bonnes longues années pour moi ici en Belgique. Après, je ne vais pas me satisfaire de ça, je voudrais toujours continuer à marquer plus par après. Ce chiffre, j’y pensais quand même déjà depuis l’année passée, quand j’ai vu que je commençais à m’en approcher. C’est resté dans un coin de ma tête, même si je ne l’ai jamais dit."
Le classement de meilleur buteur est-il important pour vous ?
"Je serais super content si je savais avoir une troisième fois ce titre de meilleur buteur en Belgique, même si pour moi ce ne sera pas le troisième mais plutôt le cinquième car je n’oublie pas ce que j’ai fait en D3 et en D2. Le chemin est encore long, il reste seize matchs, si ce n’est plus, et il y a beaucoup d’autres buteurs cette saison. Il est trop tôt pour moi d’y penser."
En janvier, vous avez failli quitter le club. Était-ce une période délicate pour vous ? Surtout que vous étiez votre propre agent…
"J’ai eu une offre très intéressante de la part d’un club en Turquie. Même si mon âge ne veut rien dire selon moi, quand on a une opportunité financière pareille où l’on te propose le double voire le triple de ce que tu gagnes dans ton contrat, tu réfléchis quand même. Tu te dis que tu peux mettre ta famille à l’abri et améliorer ta situation. J’ai eu une discussion avec Dury et la direction, et ils étaient tous compréhensifs. Ce sont des discussions qui ont mis du temps à déboucher sur un terrain d’entente. Au final, on s’est mis d’accord sur papier sur un accord financier jusqu’en fin de saison. Et je suis toujours bien ici, comme vous le voyez, avec l’objectif du maintien le plus rapidement possible."
Cela veut-il dire que vous quitterez Zulte Waregem en fin de saison ?
"Non, ça ne veut pas dire qu’Harbaoui veut absolument partir. La direction et le coach savent que je suis très bien ici. Tant que je joue, que je marque et que l’équipe gagne, moi, je suis heureux. Après, si une bonne possibilité s’offre à moi, et pour le club également, on pourra se remettre à nouveau à table. Je ne veux pas spécialement partir. Je partirai uniquement à l’étranger car Zulte est mon dernier club en Belgique, et dans un club qui me proposera vraiment quelque chose que je ne peux pas refuser financièrement. Je ne vais pas quitter le club pour gagner 100 000 ou 200 000 euros de plus que ce que je gagne ici."
Dimanche, vous serez opposé à Kara que vous connaissez très bien.
"Oui, avec Kara dans les duels, si tu ne vas pas à 1 000 %, il te casse en deux. Je n’ai pas peur de lui. C’est un joueur très fort et nous avons vraiment beaucoup de respect entre nous. Nous sommes vraiment des amis. Quand on joue l’un contre l’autre, on joue sans déchet et sans coups qui se perdent. Il est fort et je le suis aussi, mais on ne triche pas. J’aime jouer contre lui, même s’il m’a marqué dans ma carrière avec ma cicatrice sur le front. Si je gagne un duel sur trois contre lui, je serais content."
Pourquoi aviez-vous fait le choix de rejoindre Anderlecht ?
"À l’Udinese, ça n’allait pas, même si j’avais un beau contrat de trois ans. Moi, je voulais jouer et Mogi Bayat a réussi à me transférer à Anderlecht. Là, Teo était dans une bonne spirale et j’étais là pour amener de la concurrence, même si je n’ai jamais eu la chance de jouer avec lui sur le terrain. C’est pour ça que je suis parti à Charleroi, avec le même objectif qui était les playoffs 1. Quand je suis revenu à Anderlecht, Teo ne marquait plus mais ce n’est pas pour autant qu’on me laissait plus jouer. Il avait 70 % de temps de jeu et moi, j’en avais 30 %. Rien qu’avec ça, on marquait le même nombre de buts. À partir du moment où l’on ne fait plus jouer la concurrence, je ne l’ai pas accepté. Du coup, je suis parti dans un club qui me voulait absolument."
Vous seriez utile à l’heure actuelle à Anderlecht ?
"Je n’y pense même pas. Anderlecht, c’était une expérience. J’ai vraiment aimé les supporters car ils ont toujours été corrects avec moi. Je reçois d’ailleurs toujours des messages de leur part où ils me disent : ‘Ah si tu étais resté. ’ Pour moi, c’est le destin qui a voulu que ça se passe ainsi. Je le dis toujours, c’est un très grand club pour lequel j’ai toujours voulu jouer. Malheureusement, ces dernières années ne sont pas les meilleures pour Anderlecht et j’ai fait partie de ces années-là. C’est une période de transition qui commence à durer. Ça va se stabiliser mais il faut reconstruire l’équipe."
Vous voyez Anderlecht disputer les playoffs 1 ? Surtout que vous pouvez faire gagner votre équipe ce dimanche.
"Quand j’ai marqué face à mes anciennes couleurs, je n’ai jamais fêté ça, j’ai juste toujours remercié Dieu. Cela, on ne peut pas me l’enlever. Si je marque et que je fais gagner mon équipe, je ferai juste mon travail, qui est tout d’abord de le sauver en première division. C’est difficile pour moi de dire qui sera en PO1 mais moi, personnellement, je veux que Charleroi et Anderlecht en fassent partie. Même si j’ai peur pour Charleroi car leur dernière défaite face à Mouscron peut faire très mal aux Carolorégiens…"