Ruud Vormer: "Ivan Leko me trouvait trop cool"
Depuis qu’il a marqué à Monaco, Ruud Vormer semble être redevenu lui-même.
- Publié le 27-12-2018 à 06h36
- Mis à jour le 27-12-2018 à 08h20
Depuis qu’il a marqué à Monaco, Ruud Vormer semble être redevenu lui-même. Suspendu, Ruud Vormer n’a pas savouré sur la pelouse, dimanche dernier, la très probante victoire de son club contre l’Antwerp. Il a ainsi manqué, après la réception d’Ostende le 30 octobre dernier, son deuxième match complet de championnat depuis le début de la saison dernière.
Le capitaine du Club Bruges déplore d’autant plus cette césure qu’il affiche, depuis peu, un net regain de forme : "Ruud est redevenu le joueur qui a remporté le Soulier d’or ! ", s’était réjoui Ivan Leko, la semaine précédente, après le bon partage à Courtrai. L’entraîneur avait apprécié l’extrême motivation de son capitaine.
Ruud Vormer a conscience qu’il n’apparaît plus aussi performant qu’il l’était lors de la campagne du titre. Les statistiques, auxquelles il est trop souvent confronté, l’attestent : il n’a encore inscrit que 2 buts et signé 4 assists alors qu’il en avait marqué 6 et offert 14 assists l’an dernier avant le Nouvel An.
Ces statistiques l’agacent et le préoccupent à la fois : "La saison dernière, mon parcours a été phénoménal. On ne réalise pas un parcours identique chaque saison. Il semble d’ailleurs que, pour le lauréat, la campagne qui suit le Soulier d’or soit moins performante. Sans doute parce que les attentes sont excessives. Mais je n’ai pas été aussi mauvais que je l’ai lu partout."
D’autres statistiques le confirment : "Le coach me trouve trop cool. Pourtant, je cours davantage et plus souvent à haute intensité que la saison dernière. Mais cet effort ne se concrétise pas. Cela me préoccupe un peu. Je n’avais pas d’autre solution que de m’acharner à l’entraînement et pendant les matchs. Je l’ai fait. Cette réaction a été salutaire. Je sais que je marquerai de nouveau et que je redélivrerai des assists."
Ruud Vormer se plaît toujours autant au Club Bruges. Il n’a pas pris ombrage de l’éclosion subite d’Amrabat : "Sofyan évolue dans l’axe et moi, je suis décalé en numéro 8. Cela ne me dérange pas. Nous avons d’ailleurs déjà prouvé que nous pouvions jouer ensemble. Actuellement, le coach aligne un homme de plus dans l’entrejeu. Cette option rend l’équipe plus compacte."
Le Club peut toujours compter sur son capitaine d’équipe.
"Je bosse aussi dur que Ronaldo"
Emmanuel Dennis dédie ses progrès au coach, dont il applique enfin les conseils.
La saison dernière, à peine arrivé à Bruges, Emmanuel Dennis avait crevé l’écran. Ses débordements sur le flanc gauche, ballon au pied, semblaient le rendre irrésistible. Il avait inscrit quatre buts au terme de ses trois premiers matchs.
Mais le jeune Nigérian n’a pas confirmé au point de rentrer vite dans le rang.
À 21 ans, Emmanuel Dennis est resté un gamin doué, certes, mais trop jouette, trop peu mature. La saison dernière, il n’est pas parvenu à se discipliner, à demeurer longtemps appliqué et donc impliqué dans sa profession.
Ivan Leko s’est efforcé de le canaliser, de le faire mûrir.
Y est-il parvenu ? Cette saison, quand il n’est pas blessé, Dennis paraît plus concentré, même s’il doit encore acquérir de la régularité. Il a livré un bon match à Dortmund, marqué contre le Standard et contre l’Antwerp : "C’est à Ivan Leko que je dois mes progrès, assure-t-il, reconnaissant. Le coach est mon mentor. Il m’insuffle confiance, m’apprend à relativiser. Il m’a parlé des heures durant, il m’a fait comprendre qu’il était inutile de pester ou de se lamenter quand on était blessé ou quand la réussite vous boudait. Cette saison, je m’entraîne également deux fois plus dur qu’il y a un an. Je bosse parfois deux fois par jour. Je passe aussi des heures au fitness. J’ai envie de progresser mais surtout d’être constant à un haut niveau."
Si Ivan Leko est son mentor, Cristiano Ronaldo est son modèle. "J’analyse toutes ses actions. J’étudie la manière dont il marque de la tête mais je m’imprègne aussi de la manière dont il travaille."
Dennis a juré de confirmer tout cela à la reprise.
"L’entraîneur a voulu me tester"
À sa grande surprise, Ruud Vormer a, pour la première fois, glissé sur le banc lors du match à Genk du 3 novembre dernier : "Il n’est pas habituel qu’un capitaine soit rétrogradé de la sorte. Je m’en suis ouvert au coach à ce moment. Il m’a répondu qu’il avait voulu me tester. Il a cherché à savoir si, alors que j’avais prolongé mon contrat de quatre saisons, je n’avais pas tendance à me reposer sur mes lauriers. J’espère que mes prestations suivantes l’ont rassuré. Je ne suis pas ce genre de joueur. Je suis toujours aussi motivé et aussi acharné à travailler à l’entraînement."
Ruud Vormer concède toutefois : "Mon attaque du ballon était peut-être moins agressive. Je veux bien l’admettre, je me trouvais dans une moins bonne période."
Par la suite, le capitaine a encore été rappelé sur le banc à deux reprises : à Charleroi et contre le Standard. "Quand je suis sorti, les supporters ont scandé mon nom. Ils continuent de me soutenir."