Mbaye Diagne met la pagaille: le cas du vilain petit canard brugeois en questions
"Mario" Diagne a-t-il encore un avenir à Bruges après le penaltygate de Paris ?
- Publié le 07-11-2019 à 19h18
- Mis à jour le 07-11-2019 à 19h23
"Mario" Diagne a-t-il encore un avenir à Bruges après le penaltygate de Paris ? "Je suis capitaine de Bruges, je l’empoigne dans le vestiaire", nous disait un ancien joueur devenu consultant télé mercredi en quittant le Parc des Princes. L’égoïsme de Mbaye Diagne au moment du penalty face au PSG a marqué. Encore plus que l’excellente prestation du Club, malheureusement pour Philippe Clement qui s’est fait voler la vedette par son attaquant sénégalais. Et maintenant ?
1. Est-il grillé dans le vestiaire brugeois ?
Il n’était déjà pas super bien vu… Son surnom dans le vestiaire avait été trouvé bien avant l’épisode parisien : Mario, référence au sulfureux Balotelli. Ses excentricités ont parfois fait rire mais souvent irrité. Comme quand il a refusé de participer à une séance d’entraînement pour les réservistes après un match. Ou quand il a expliqué très sérieusement qu’il ne voulait pas faire des exercices de course en plus des autres car ce n’était pas dans son contrat. Tant pis pour sa légère surcharge pondérale. Après le penaltygate, il a pris la peine de s’excuser via son compte Instagram. Ses équipiers Mata et Kossounou lui ont répondu avec des cœurs. Il a donc encore un peu de soutien dans le vestiaire.
2. Était-il déjà ainsi dans ses autres clubs ?
C’est Michaël Cordier, l’ancien gardien du RSCA et du Club Brugeois, qui nous raconte. Il a connu Mbaye Diagne à Westerlo en 2015. "Mbaye arrivait en prêt de la Juventus et il avait déjà ce côté sûr de lui. Un m’as-tu-vu qui aime le bling-bling et les sorties nocturnes. Son hygiène de vie posait d’ailleurs question à l’époque. Mais ce n’était pas un mauvais gars non plus. On lui passait ses écarts car il nous aidait beaucoup sur le terrain. Le plus dur, c’était de l’avoir motivé sur la pelouse. Il semblait toujours nonchalant. Le coach Harm van Veldhoven pétait parfois des cases sur le bord du terrain (rires)."
3. Est-ce un couac financier pour le Club ?
Oui mais pas de quoi remettre en question la puissance financière brugeoise. Si le Club avait ramené un point de Paris, l’UEFA aurait versé 900 000 € de plus. De quoi payer… deux mois de salaire (brut) de Mbaye Diagne. Le Sénégalais commence par contre de plus en plus à ressembler à la seule vraie erreur de casting du Club cet été. Louer un attaquant pour un peu plus de 3 millions dans un secteur déjà aussi dense en sachant que sa mentalité peut poser problème, ce n’était sans doute pas l’idée du siècle. Même si la direction le réfute, elle s’est sans doute laissée emporter par son pouvoir financier en voulant doubler (et humilier) Anderlecht dans ce dossier Diagne. L’option d’achat, fixée à 13 millions par Galatasaray, semble en tout cas déjà superflue…
4. À quelle sanction peut-il s’attendre ?
De l’amende à la mise à l’écart, temporaire ou définitive. C’est Clement qui décidera, en accord avec les dirigeants. "J’ai connu Clement quand j’étais à Bruges", intervient Cordier. "C’est un entraîneur humain avec lequel on peut dialoguer. Mais la base de sa méthode, c’est le respect. Il faudra voir s’il estime que la relation avec Diagne peut revenir à la normale. De son côté, Mbaye est un excellent attaquant mais il a besoin de sentir beaucoup de confiance. Je dirais même de l’amour." Bref, ce sera tout ou rien entre le coach et le meilleur buteur en titre du championnat turc.