Entre Deinze et les Playoffs 1, l'aventure inespérée d'Olivier Deschacht

Le 12 juillet de cette année, Deschacht demande un temps de réflexion à… Deinze, club de 1re Division Amateur, qui compte sur lui pour remonter en D1B. Il vient de refuser une proposition de Vercauteren de le rejoindre à OHL, parce qu’il perdrait trop de temps dans le trafic. Et il vient de dire non à son ami Yves Vanderhaeghe, qui le voulait comme T2 à Courtrai. "Je me sens encore trop fit, je veux jouer", était son explication.

Le 23 juillet, un cadeau du ciel se présente à lui : un coup de fil de Francky Dury, le coach de Zulte-Waregem qui avait déjà pensé à lui dans le passé. Deschacht n’hésite pas : Waregem est à 40 kilomètres de chez lui à Destelbergen, et l’équipe est plus ambitieuse que Lokeren.

La suite est connue. Sans sa carte rouge très contestée au Standard - il a fallu plus de cinq minutes à l’arbitre Nathan Verboomen pour confirmer sa décision initiale, et Deschacht n’a pas eu de suspension de la part de la commission des litiges - il totalise 100 % de temps de jeu.

Son niveau est remarquable pour un joueur qui va fêter ses 39 ans en février. Entouré par un jeune lapin (Ewoud Pletinckx) et par un autre ancien (Davy De fauw), il utilise toute son expérience pour fermer sa défense à clé. Zulte ne s’est pris qu’une fois plus que deux buts : au Standard (4-0), quand Deschacht a été exclu. En 14 matchs, Zulte Waregem n’a encaissé que 17 buts.

Le classement fait rêver : Zulte Waregem est cinquième et donc virtuellement qualifié pour les playoffs. Deschacht est un des architectes du succès, et il se chuchote que le club voudrait déjà prolonger son contrat. Mais Olivier attend la fin de saison. Est-ce que Zulte pourra garder ses meilleurs joueurs ? Comment se sentira-t-il physiquement ? Certes, il est plus affûté qu’à Lokeren - il a perdu deux à trois kilos, ne loupe pas un entraînement et fait du tennis quand il a un jour de congé afin de travailler sa vitesse et sa mobilité - mais son âge est ce qu’il est. À 39 ans, la machine est de moins en moins huilée…

"Vercauteren m’a lancé"

Deschacht a parlé à Sports Late Night, où il était invité avec… Hein Vanhaezebrouck.

Deschacht a préféré ne pas donner d’interviews avant ce match. En revanche, il était l’invité de Sports Late Night pour analyser le match d’Anderlecht contre le Cercle et pour parler de sa situation. "Vercauteren est l’homme qu’il fallait pour Anderlecht", dit Deschacht. "Son football est plus réaliste que celui de Kompany, qui jouait avec deux numéros 10. Vercauteren est plus défensif, mais veut que les arrières latéraux montent et participent aux attaques, ce qui n’était pas le cas sous Vincent."

Deschacht a eu Vercauteren comme coach. "Presque pendant six ans : trois ans en réserves, et trois ans en équipe A. C’est un des meilleurs coachs que j’aie eus. Une de ses spécialités est de lancer les jeunes. Il l’a fait avec moi, mais aussi avec Kompany, avec Van den Borre à 16 ans, avec Junior Ngalula, et j’en oublie."

Sur le plateau de Sporting Telenet, l’autre invité était Hein Vanhaezebrouck, le coach qui l’avait versé dans le noyau B. "On a déjà assez parlé de cette affaire", souriait Deschacht. "Hein a son avis, moi j’ai le mien. Et on a déjà assez parlé de mon adieu d’Anderlecht, que j’ai dû régler moi-même quand je suis venu jouer (NdlR : et marquer) avec Lokeren." Vanhaezebrouck, lui, s’est montré très respectueux envers Deschacht. "Il montre qu’il a encore le niveau. Dommage pour ceux qui ne voulaient plus de lui." Pour rappel : Vanhaezebrouck aurait finalement voulu le garder à Anderlecht, mais Coucke a refusé.

Deschacht croit qu’Anderlecht se qualifiera pour les playoffs 1. "Surtout parce qu’ils vont sans doute se renforcer en janvier. Zulte-Waregem - Anderlecht sera donc un match clé."