Dylan Bronn se confie: "La Coupe est notre plan A? Moi je préfère être champion"
Avec sept buts marqués, Dylan Bronn (23 ans) est le meilleur défenseur-buteur de Pro League. Et il aborde les playoffs 1 avec une confiance au beau fixe et une ambition débordante.
- Publié le 29-03-2019 à 06h53
- Mis à jour le 29-03-2019 à 08h01
Avec sept buts marqués, Dylan Bronn (23 ans) est le meilleur défenseur-buteur de Pro League. Et il aborde les playoffs 1 avec une confiance au beau fixe et une ambition débordante. Ils ont dû batailler jusqu’à la dernière minute mais ils y sont. Les Gantois sont parvenus à intégrer les playoffs 1 in extremis en battant Saint-Trond sur sa pelouse lors de la 30e journée de phase classique. Un soulagement pour tout un club, qui envisage la suite de la saison avec sérénité, à l’image de Dylan Bronn (23 ans), l’un des joueurs les plus sympathiques de Pro League, qui se livre sans détour sur les ambitions des Buffalos.
Dylan, dans quelle optique allez-vous aborder ces playoffs 1 acquis sur le fil ?
"Avec beaucoup de confiance, parce qu’on revient de loin. Peu de gens croyaient en nous, certains ont d’ailleurs déclaré dans les médias qu’on ne serait pas dans le top 6 à la fin de la phase classique. Que nous étions finis. Mais nous sommes de compétiteurs et cela nous a motivés. On voulait prouver que c’était possible. Bien sûr, il y avait du doute au sein de l’équipe à certains moments. Mais petit à petit, nous sommes parvenus à les effacer et à faire de meilleurs matchs. Un club comme Gand ne pouvait pas être en playoffs 2."
Avec un peu de recul, pourquoi est-ce que cela a été si compliqué ?
"En Belgique, aucun match n’est facile. Tout le monde peut battre tout le monde. Mais toutes les circonstances ne nous ont pas été favorables. On a débuté la saison avec beaucoup de nouveaux joueurs, ce qui est toujours compliqué. Mais avec l’entraînement et le temps, l’ambiance dans le groupe n’a fait que s’améliorer et la sauce a pris. Heureusement."
Quand on voit votre match à Saint-Trond, on se demande presque comment vous avez fait pour en arriver là.
"Oui, c’est vrai. Mais par rapport à ce match, je suis surtout fier car c’était le match de la dernière chance et nous ne nous sommes pas dégonflés. On savait ce qu’on devait faire, il n’y avait aucune peur, aucun stress. On savait que ce match était pour nous."
Vous n’avez jamais eu peur de louper ces playoffs 1 ?
"Non, pas du tout. Dans le vestiaire, personne ne parlait des playoffs 2. On se disait qu’on allait atteindre ces playoffs 1. Et on a eu la chance d’être maîtres de notre destin lors des deux derniers matchs. Cela nous a aidés."
Quel est l’impact de Jess Thorup sur cette métamorphose de La Gantoise en quelques mois ?
"Il nous a fait retrouver toutes nos qualités. Son arrivée nous a fait du bien dans les têtes, dans les jambes. On comprend tout ce qu’il demande tactiquement. Avant les matchs, il essaie de faire passer des messages à chaque joueur et cela nous aide beaucoup. On sait ce qu’on doit faire quand on entre sur le terrain. C’est grâce à lui aussi si on est en playoffs 1."
Difficile aussi de ne pas évoquer l’impact de Sorloth, arrivé en janvier, et qui a permis à l’équipe de retrouver de l’efficacité devant le but.
"Son apport nous fait beaucoup de bien, c’est évident. C’est un joueur qui pourrait faire rentrer le gardien dans le but tellement il frappe fort. C’est impressionnant. Il nous aide devant le but mais aussi pour garder les ballons dos et jeu et faire sortir le bloc. Grâce à lui, Yaremchuk s’est libéré aussi. Alex une super recrue."
Qui a fait ses preuves face aux grosses cylindrées de notre compétition. On a d’ailleurs l’impression que les gros matchs conviennent bien à Gand.
"Je pense sincèrement qu’on joue mieux contre les grandes équipes, car on nous propose du jeu en face. Et on sait répondre à ça. On est prêt pour jouer dix finales."
Et que visez-vous, dans ces playoffs 1 ?
"Personnellement, je ne nous mets pas de limite. On veut battre tout le monde, jouer chaque match à fond, à domicile comme en déplacement. Cela va être dur, mais on veut tout gagner. On s’est battu comme des lions pour atteindre ces playoffs 1, donc on ne va pas les jouer pour être quatrièmes ou cinquièmes. On a envie d’être premiers ou deuxièmes."
Le titre est un objectif réaliste ?
"Pour moi, oui. Tout est possible. En Belgique, on divise les points par deux, c’est une chance pour tous les clubs."
À choisir, vous préférez le titre ou la Coupe ?
"Le titre. Parce qu’il y a la Ligue des champions au bout et parce que c’est le championnat. Gagner un championnat, c’est incroyable. Mais il faudra gagner la Coupe quoi qu’il arrive."
Cette ambition débordante contraste un peu avec les mots de Michel Louwagie, qui a clairement fixé la Coupe comme plan A.
"Mais pour nous, joueurs, il n’y a pas de plan A ni de plan B, je peux vous le garantir. On veut gagner tous nos matchs, comme je l’ai dit. On ne pense pas du tout à la Coupe pour le moment. Quand on disputera la finale, on verra où on en est en playoffs 1. Et on donnera tout. Car on est à 90 minutes de l’Europa League, ce qui est très beau."
Quand le calendrier des playoffs 1 est sorti et que vous avez vu que Gand débuterait à Bruges, que vous êtes-vous dit ? Que c’était le pire tirage possible ?
"Non, au contraire, que c’était le meilleur ! On commence contre l’équipe qu’on aime aller chatouiller. Moi, personnellement, j’adore aller là-bas pour les embêter, pour rivaliser avec eux et montrer qu’on est là. On les a déjà battus plusieurs fois, j’espère qu’on le fera encore durant les semaines à venir."
Qui vont aussi vous permettre de préparer au mieux la finale, pendant que Malines devra jouer des matchs amicaux.
"Oui, c’est vrai, car on va jouer des matchs tendus et intenses face à des équipes de notre niveau. Pour la finale de la Coupe, c’est une superbe préparation. Malines, leur saison est terminée et pour garder le rythme, c’est plus compliqué. Tant mieux pour nous. Mais la Coupe, c’est le 1er mai. Il y aura beaucoup d’autres matchs avant."
Et beaucoup d’occasions pour continuer à alimenter votre compteur buts, qui en est à 7 buts en Pro League. Incroyable, pour un défenseur.
" (il sourit) Je vais essayer de rattraper Jonathan David, qui en a marqué un de plus que moi. Tous les matins, on se chambre. À Zulte, j’étais suspendu et il a marqué. J’étais très content pour lui mais le lendemain matin, il m’a regardé en rigolant puis il m’a dit: ‘‘Alors, t’es où ? T’es derrière moi maintenant ?’ On en rigole, c’est super, d’autant que lui, ça lui donne envie de marquer encore plus."
Il n’est pas trop envieux de la beauté de vos réalisations ?
"C’est clair que j’ai mis quelques beaux buts. J’adore tirer au but. Quand j’étais jeune, j’avais l’habitude de jouer attaquant avec mes amis. Puis je suis devenu médian et maintenant défenseur. Peut-être que je serai un jour gardien ( rires ). Plus sérieusement, j’ai l’habitude d’être devant le but. Même à l’entraînement, j’arrive à mettre de beaux buts. Et je reste en fin d’entraînement avec les autres attaquants pour chambrer les gardiens."
Vous vous imaginez atteindre la barre des dix buts ?
"Non, non, non (rires) . Ce serait incroyable."
Surtout si le dixième arrive en finale de Coupe, pour donner la victoire à votre équipe.
"Ce serait beau ! Si cela arrive, je pense que j’enlève le maillot, le short et que je fais le tour de la piste du stade Roi Baudouin (il éclate de rire ). Et même si on me donne une carte rouge, je m’en fous."
Cela vous était déjà arrivé de marquer autant sur une saison ?
"Non, jamais. Cela tourne toujours autour de deux ou trois par an, donc je suis super content d’en avoir planté plus cette saison."
Mais il faudra encore en marquer quelques-uns pour rattraper le meilleur défenseur-buteur de la planète : Sergio Ramos.
"Ça va être dur ( rires ). C’est un de mes joueurs préférés, avec Raphaël Varane, qui a aussi marqué avec l’équipe de France la semaine dernière. J’aime bien les défenseurs qui montent sur corner et qui s’imposent. C’est ce qu’on demande, aujourd’hui. Quand on est défenseur et qu’on marque, la joie est encore plus forte car on n’a pas l’habitude. C’est beau à vivre."
Au-delà de vos buts, on a l’impression que vous avez aussi retrouvé une certaine solidité défensive.
"On sait que pour gagner des matchs, il faut avoir une défense stable et solide. En début d’année, on était un peu moins bien, contre le Club Bruges ou Genk, on s’est pris des volées à la maison. Et ça, c’est interdit. Cela ne fait pas dormir de la nuit. On espère ne plus vivre ce genre de rencontre. Pour moi, garder le zéro est une obsession. Et je vais tout faire pour que cela arrive le plus souvent possible durant les playoffs 1."