Du tac au tac avec Teklak: "Ce que fait Genk devrait être la norme"
Notre consultant analyse la performance de Genk, qui est devenu jeudi soir champion de Belgique pour la quatrième fois de son histoire.
- Publié le 17-05-2019 à 12h58
Notre consultant analyse la performance de Genk, qui est devenu jeudi soir champion de Belgique pour la quatrième fois de son histoire.
1. "Genk a su travailler sur le long terme"
"La première chose mise en place par Philippe Clement a été de renouer le contact entre les fans et le club. Genk avait connu des années compliquées avant lui. Le club a parfois eu des périodes de creux et, longtemps, les résultats n’ont pas suivi. Son prédécesseur, Albert Stuivenberg, a fait un bon boulot et Clement n’est pas parti d’une ruine grâce à lui. Stuivenberg a introduit les jeunes et le football offensif. Il a fait le sale boulot sans être récompensé. Genk a su faire preuve de patience. Le club a osé travailler sur le long terme et je pense que cette méthode va se répandre. Ce que Genk fait est normal. Au royaume des aveugles, le borgne est roi : Genk fait juste ce qu’il faut faire, contrairement aux autres clubs. Il y a un plan à tous les niveaux pour que tout le monde se développe. Les rôles sont parfaitement définis et tout le monde tire dans le même sens. C’est devenu tellement rare qu’on pense que Genk réalise un truc extraordinaire. Notons que la situation de Genk n’est pas celle d’Anderlecht ou Bruges où on n’accepte pas les années sans playoffs ou sans lutte pour le titre. C’est un luxe."
2. "Clement est souple et sait faire son autocritique"
"Genk est une équipe assez souple. À l’image de son entraîneur. Elle a plusieurs facettes. Clement a été à bonne école pour cela. Michel Preud’homme est un entraîneur très pragmatique dans l’analyse de son adversaire. Clement a été imprégné par cet état d’esprit. Il avait, par exemple, poussé son adaptation trop loin contre Bruges en phase classique et avait corrigé ses erreurs pour la première rencontre en playoffs. Cela montre ses capacités d’autocritique. Clement a touché à différents métiers du football (formation, analyse, scouting et coordination des entraînements spécifiques) avant d’être T2 puis T1. La multiplicité des fonctions occupées est sa grande force. Cela le pousse aussi à rester humble malgré un beau CV. Il sait que le monde du football est un grand théâtre. Il en tire toutefois les bons côtés en restant authentique."
3. "Les joueurs n’ont pas uniquement évolué grâce au coach"
"Beaucoup de joueurs ont évolué cette saison. Pas uniquement grâce au coach. Trossard avait engrangé de l’expérience en prêt, Dewaest a perdu du poids. C’est leur mérite. Celui de l’entraîneur est d’être parvenu à mettre les gars en confiance. Le fait de confier le brassard à Trossard n’est pas anodin. Il était dans le creux. Clement aurait pu le mettre sur le banc ou le faire souffler mais il a décidé de le responsabiliser. Un choix judicieux. Pareil pour Samatta. Il loupait tout et d’un coup, il n’arrête pas de marquer. Cela s’explique par la confiance qu’il a reçue. Je voulais aussi souligner ce qu’a fait Maehle. Il a grandi au fil de la saison. Parfois, il pouvait être inégal durant une période ou même un match. Il a effacé cela pour apporter à la fois offensivement et défensivement. J’apprécie son style pétillant, généreux et humble à la fois."