Débrief tactique: Pour tenir Okaka, Chatouillez-le !
Chaque lundi, DH.be jette un regard tactique et impertinent sur la dernière journée de Pro League. Au menu de cette semaine, entre autres : une formation en gestion d’ours transalpin, des cours de centre avec Foket et des leçons de contre avec Malines.
- Publié le 02-11-2015 à 16h19
- Mis à jour le 02-11-2015 à 16h26
Découvrez le débrief tactique de la 12e journée de Pro League.
Chaque lundi, DH.be jette un regard tactique et impertinent sur la dernière journée de Pro League. Au menu de cette semaine, entre autres : une formation en gestion d’ours transalpin, des cours de centre avec Foket et des leçons de contre avec Malines.
Le changement: Gillet de retour au back
Besnik Hasi a-t-il finalement tranché ou changera-t-il une énième fois son duo sur le flanc droit ? Guillaume Gillet peut en tout cas faire la grimace. Le Belge est de retour au poste de back droit. Une position qu’il est loin d’apprécier mais à laquelle il est efficace malgré lui. C’est tout simple : Anderlecht n’a récemment pas perdu la moindre unité lorsqu’il évolue à ce poste. Les Mauves ont vaincu Bruges et Tottenham avec Gillet au back. Il en a même profité pour secouer les filets des Londoniens.
L’ancien Diable n’a pas la vitesse de pointe ni le volume de course d’Andy Najar (qui peut utiliser ces qualités plus haut dans le jeu) mais a une énorme intelligence de jeu et de placement, de la puissance physique et de l’expérience. Il est, de loin, la solution idéale à cette place.
La phrase - Coulibaly : “J’ai dit à Foket de toujours viser le second poteau”
Contrôle, centre banane, tête et but. C’est tellement simple quand La Gantoise explique le football. Et tellement facile quand Thomas Foket est dans un état de grâce dans ses centres. Le mois d’octobre fut définitivement le sien. En six matches, il a été trois fois à l’assist (ce qui porte son total à 4 et fait de lui le meilleur défenseur dans ce rôle avec Jordan Lukaku) et a marqué contre Valence. Plus que les chiffres, c’est la manière de donner le ballon qui frappe. Le latéral droit a cette capacité à incurver la trajectoire du cuir pour qu’il contourne la défense et arrive à pleine vitesse sur la tête de l’attaquant. La précision était chirurgicale sur le caviar qu’il a offert ce week-end à Kalifa Coulibaly. Un centre loin d’être anodin : “Je lui ai dit de toujours viser le second poteau”, disait l’attaquant. Message reçu 5 sur 5.
Les bons élèves: La défense du RMP et Dutoit
Une défense n’avait jamais aussi bien tenu Stefano Okaka. Noë Dussenne et Teddy Mezague lui ont mené la vie dure. Le jeu de l’Italien a été passé au peigne fin et ses mouvements dos au but n’avaient aucun secret pour les Hurlus. Les deux axiaux, bien aidés par un David Hubert qui revenait pour enfermer Okaka dans une sorte de triangle, ont chatouillé l’attaquant italien. Tirage de maillot, poussées, coups, provocations, tout était bon pour l’empêcher de jouer et pour le déstabiliser footballistiquement et psychologiquement. Un plan impeccable qui l’a totalement éteint.
William Dutoit a, lui, sorti le grand jeu face à son ancien coach qui l’a d’ailleurs qualifié de “meilleur gardien de Belgique.” Un surnom un peu flatteur mais justifié ce week-end.
La stat: Hanni en contre
Sofiane Hanni assure le show et les buts à Malines. Treize fois, il a secoué les filets sur phase arrêtée ou sur attaque posée. Jamais, il n’avait conclu un contre ou un face-à-face. Cette première coïncinde avec un changement de mentalité à Malines. Le jeu positif prôné par Aleksandar Jankovic ne porte plus ses fruits. La solidité a pris le pas sur le jeu et le contre sur la domination. La reconversion en fait pourtant pas partie de l’ADN du Malines verion Jankovic. Mais l’entraîneur serbe a compris que, parfois, il fallait mettre ses principes de côté pour l’emporter et éviter de sauter.
Les cancres: Genk et N’Ganga
Laisser un joueur seul dans le rectangle sur une phase arrêtée est loin d’être pardonnable. Mais que dire du double oubli genkois sur l’ouverture du score de Lokeren. Les tours genkoises sont aux abois, se regardent et puis s’engueulent. La gestuelle en dit long : “C’est ton job”, “non, tu es en faute”, semblaient se répondre les hommes de Peter Maes. Un coach qui ne pouvait une nouvelle fois que constater les dégâts.
L’envie est une chose, la bêtise en est une autre. Francis N’Ganga tenait tellement à arracher la victoire face à Ostende qu’il a manqué d’arracher le ballon et n’a touché que le pied de Cyriac. Et les Zèbres n’ont pu que recracher des crevettes à moitié digérées.