Un rendez-vous encore manqué pour le Sporting Charleroi : “Il manque parfois un brin de chance…”
Ce n’est pas la première fois que le Sporting Charleroi rate ses moments importants, comme ce dimanche face à l’Antwerp.
- Publié le 28-05-2019 à 08h01
- Mis à jour le 28-05-2019 à 10h09
Ce n’est pas la première fois que le Sporting Charleroi rate ses moments importants, comme ce dimanche face à l’Antwerp.
"Cela fait plus de 100 ans que Charleroi rate ses grands rendez-vous" : avant la dernière semaine cruciale pour son club, Mehdi Bayat ne se cachait pas. L’administrateur-délégué du Sporting était conscient qu’il a souvent manqué un tout petit quelque chose aux Zèbres pour accrocher un trophée ou une qualification européenne.
Si le déplacement à Courtrai avait été bien négocié mercredi passé (1-2), la finale de ce dimanche face à l’Antwerp va laisser de gros regrets à l’équipe de Felice Mazzù. Comme souvent lors des matchs à enjeu, le Sporting s’est écroulé proche du but, créant une énorme frustration pour tous les supporters du club. Si le club grandit et que les saisons de lutte pour le maintien sont bien loin, il manque toujours quelque chose à Charleroi pour devenir le grand club qu’il souhaite incarner.
À la sortie des vestiaires, Rémy Riou était le premier à se présenter devant la presse. Frustré d’avoir encaissé trois buts après un retour dans le noyau plutôt réussi ces dernières semaines, le gardien français pointait la carence en expérience comme gros manquement. "Il manque des gars d’expérience", avance Riou. "Charleroi a fait un très bon recrutement en début de saison mais un recrutement très jeune. Tout le monde doit prendre conscience que notre groupe a beaucoup de qualités mais qu’il doit être très concentré dans les grands rendez-vous. Il ne manque pas grand-chose. Je n’ai pas le recrutement dans les mains pour la saison prochaine mais si nous gardons la même ossature, il y aura quelque chose de bien à faire."
Une prochaine saison qui pourrait se dérouler sans Gabriele Angella, le défenseur italien prêté sans option d’achat par Udinese. "Le football, c’est comme ça : ce sont des petites choses qui font la différence", explique Angella. "Nous aurions dû rester plus compacts après notre deuxième but et ne pas encaisser trop vite le premier goal…"
Même constat du côté de Gaëtan Hendrickx qui ne considère pas que Charleroi a raté son rendez-vous. "Je n’ai pas l’impression que nous avons raté notre match", analyse le milieu défensif. "Dans le football, il n’y a pas de règle définie. Nous n’avons simplement pas eu de réussite. S’ils avaient été vraiment meilleurs que nous, à 11 contre 10, ils nous auraient mis une branlée (sic) . J’ai plutôt l’impression qu’il manque parfois un brin de chance à Charleroi pour gagner ce genre de match important. Nous avons fait ce que nous devions faire mais cela ne s’est pas passé comme nous l’espérions…"
Comme lors du barrage européen face à Genk lors de la saison 2015-2016, c’est un fait de match qui a fait dérailler le train carolo. Si dans le Limbourg, c’était la carte rouge de Penneteau tôt dans le match qui avait annoncé la déroute zébrée (défaite 5-1 après une victoire 2-0 à l’aller), cette fois c’est le penalty provoqué par Gjoko Zajkov qui a sonné comme le début de la fin. "C’est triste pour Gjoko qui a fait de très bons playoffs 2", raconte Dorian Dessoleil, capitaine des Zèbres face à l’Antwerp. "Ce sont des choses qui arrivent, surtout à son âge. Plus globalement, je pense qu’il ne manquait pas grand-chose. Tout était réuni pour que le résultat soit positif ce dimanche. Mais les faits de match ont fait que ce ne serait pas pour nous. La déception est encore plus énorme qu’il y a trois ans à Genk car nous avions cette fois tout en main pour aller en Europe. Le parcours était vraiment beau…"
Un parcours qui s’est arrêté brusquement pour Charleroi qui aura eu le mérite d’y croire jusqu’au bout malgré une saison difficile et plus que mitigée…
"Apporter plus de maturité"
La saison est finie pour Charleroi mais le travail commence pour Mehdi Bayat. Alors que le dossier de l’entraîneur devrait bouger cette semaine, l’administrateur-délégué du club zébré aura fort à faire dans les semaines à venir avec les possibles départs de certains Carolos. Celui qui a repris le Sporting en 2012 avec Fabien Debecq est bien conscient que Charleroi est encore passé à côté de son rendez-vous ce dimanche. "Je n’ai pas de baguette magique et ce n’est pas avec 1 ou 2 millions d’euros en plus qu’on réussira ou qu’on ratera ces grands rendez-vous", avance Mehdi Bayat. "Il faut tout simplement apporter beaucoup plus de maturité et de stabilité dans cette équipe et faire en sorte que cela fonctionne au bon moment."
Malgré l’énorme déception de la non-qualification européenne, Mehdi Bayat reste optimiste pour le futur, surtout en sachant d’où vient son club. "Depuis la reprise en 2012, ma plus grande frustration a été de devoir être constamment dans la justification parce qu’on grandit", explique Bayat. "Nous avons repris un club qui était nulle part et nous avons travaillé avec nos moyens, sans l’aide d’un mécène ou d’un milliardaire qui rebooste les finances. Nous sommes le club le plus sain de Belgique et l’un des plus rentables du championnat. Il faudra donc travailler avec la même ligne de conduite dans le futur."