Thomas Chatelle analyse les débuts carolos de Morioka: "Difficile de s’adapter rapidement au système de Mazzù"
Pour notre consultant Thomas Chatelle, Ryota Morioka a montré de belles choses mais par intermittence.
- Publié le 01-03-2019 à 06h46
- Mis à jour le 01-03-2019 à 06h47
Pour notre consultant Thomas Chatelle, Ryota Morioka a montré de belles choses mais par intermittence. Le 30 janvier 2019, il y a tout juste un mois, le Sporting Charleroi annonçait la venue d’un nouveau joueur dans l’effectif carolo : Ryota Morioka. Le Japonais, arrivé pour remplacer Cristian Benavente parti en Égypte, a depuis cette date joué 305 minutes en quatre rencontres de championnat. L’auteur du premier but à Courtrai, arrivé sous forme de prêt, en provenance d’Anderlecht, n’avait pas beaucoup de temps pour montrer ses qualités et aider à qualifier Charleroi en playoffs 1, un objectif qui s’éloigne du côté du Pays noir.
Pour Thomas Chatelle, notre consultant, Ryota Morioka a jusqu’à présent surtout montré de très belles choses par intermittence. "Je résumerais les débuts de Morioka à Charleroi en disant qu’il a eu des fulgurances, des moments durant lesquelles nous avons pu voir sa classe, sa vision du jeu et son sens du déplacement", analyse l’ancien joueur d’Anderlecht, Genk ou Mons. "Mais ce sont des moments instantanés et brefs qui sont trop peu nombreux par rapport aux moments d’absence qu’il a pendant un match."
Si Morioka n’a pas encore eu le temps de véritablement montrer toutes ses qualités, le fait d’évoluer dans le système particulier de Felice Mazzù pourrait expliquer un apport trop faible pour le moment. "Il est difficile de se fondre en seulement quelques semaines dans le système de Mazzù qui a sa propre philosophie à Charleroi ", avance Thomas Chatelle. "Il demande beaucoup de courses offensives mais surtout défensives, beaucoup d’engagement. Morioka est plutôt un joueur qui va mettre en avant son sens du déplacement, sa finesse technique mais qui est loin du profil pouvant se fondre rapidement dans le système du coach carolo."
Malgré tout, le Japonais a déjà montré de belles choses avec le maillot zébré. "C’est un joueur qui a une vista au-dessus de la moyenne", explique Chatelle. "Morioka sent le jeu, a un très bon sens du déplacement et a un jeu axé vers l’avant. Techniquement, il est bon comme le prouve par exemple le bon ballon donné à Osimhen dans le dos de la défense dès son premier match à Mouscron. Mais cela reste insuffisant par rapport à ce que Charleroi aurait eu besoin. Il n’est pas facile de compenser le vide laissé par Benavente en seulement quelques semaines…"
Arrivé avec l’étiquette de remplaçant du Péruvien, Ryota Morioka a un style de jeu bien différent du joueur parti dans le club de Pyramids FC, au Caire. "Il faut arrêter de penser que Benavente et Morioka sont des joueurs similaires", commente Chatelle. "L’ancien joueur d’Anderlecht ne va pas percuter en un contre un et dribbler un joueur sur un coup de reins. S’il veut s’imposer sur la longueur à Charleroi, il devra le faire dans un autre style. Cristian Benavente jouait parfois comme deuxième attaquant à côté de Rezaei ou Osimhen. Morioka ne pourrait pas jouer de cette façon car il a besoin d’avoir le jeu devant lui et venir plus bas. C’est à lui de trouver la façon d’apporter un plus à l’équipe et peut-être à Mazzù d’adapter son système offensif en fonction de Morioka."
Pour notre consultant, Morioka n’est malheureusement pour lui pas arrivé dans une équipe en pleine confiance. Le Japonais aura comme objectif de tenter de rendre meilleurs ses coéquipiers, ce dont il est capable. "Il devra exploiter le temps qu’il a pour faire évoluer son jeu, comprendre comment l’équipe fonctionne et s’adapter en fonction des joueurs qui sont autour de lui", résume Thomas Chatelle. "S’il doit y avoir une griffe Morioka à Charleroi, cela doit être le fait qu’il rende meilleurs les joueurs autour de lui grâce à ses courses, ses passes et son sens du jeu. C’est son gros challenge dans les prochaines semaines au Sporting."