Stergos Marinos, le footballeur le plus fiable de Pro League
Stergos Marinos, l’arrière droit grec du Sporting, est le joueur de champ qui a raté le moins de minutes de jeu en 2018…
- Publié le 19-01-2019 à 08h27
- Mis à jour le 19-01-2019 à 10h48
Stergos Marinos, l’arrière droit grec du Sporting, est le joueur de champ qui a raté le moins de minutes de jeu en 2018… Ce dimanche après-midi (14h30), les Zèbres vont entamer le sprint final qui, on espère du côté de Charleroi, mènera les hommes de Felice Mazzù vers les playoffs 1. Mais la première des neuf étapes de ce périple ne sera pas des plus simple pour les Carolos avec un déplacement dans la Venise du Nord. Pour ce faire, l’entraîneur du Sporting pourra compter sur les services de son fidèle back droit, Stergos Marinos.
Si le Grec n’est pas le meilleur joueur de notre compétition, ni même de Charleroi, il affiche néanmoins une particularité qui fait de lui, dans ce classement spécifique, le meilleur élément de Pro League. Sur l’année 2018, le défenseur hennuyer est le joueur de champ en D1A qui a raté le moins de minutes de jeu. En douze mois, l’ancien joueur du Panathinaïkos n’a raté qu’un seul match. C’était à Malines, la saison dernière, à cause d’une suspension.
Stergos Marinos, comment expliquez-vous une telle régularité ?
"Premièrement, c’est le plus important, j’ai la chance de ne pas m’être blessé. Mais c’est vrai que, physiquement, je me sens vraiment bien. Au niveau de l’alimentation, je fais attention à ce que je mange. À Charleroi, on a la chance de pouvoir compter sur Véronique, la diététicienne qui nous guide dans ce qu’on doit et peut manger. Il y a aussi le chef Christophe qui nous prépare des plats de qualité avec les bons ingrédients pour des sportifs professionnels. À cela, on ajoute une importance accordée au repos. La récupération, c’est primordial. Je fais aussi attention aux petites alertes transmises par mon corps. Quand il y a une raideur ou une douleur, il ne faut pas forcer. J’effectue également un travail en salle. Je ne sais pas si je fais plus ou moins que les autres joueurs. Mais avant ou après les séances, je passe à la salle pour travailler ce dont j’ai besoin."
Est-ce que cette régularité fait que vous êtes satisfait de votre saison actuelle où vous n’avez pas raté une seule minute ?
"Je ne suis pas un robot, je ne sais pas être bon à tous les matchs. C’est normal. Mais je fais tout pour être au meilleur niveau. On ne peut pas dire que je réalise une saison exceptionnelle. Je ne suis pas satisfait. Mais je donne toujours le meilleur de moi-même."
Le Sporting connaît, lui, une saison plus compliquée qu’il y a un an ?
"Pourtant, la qualité de notre noyau est peut-être plus importante que la saison dernière. L’an passé, on avait la chance ou la maturité pour décrocher un résultat positif même quand on ne réalisait pas un grand match. Cette saison, ce n’est pas le cas. Parfois, on joue bien mais on se retrouve les mains vides. Charleroi est actuellement huitième mais je pense qu’on peut finir la saison régulière dans le top 6."
Pour la reprise, vous avez un match difficile à Bruges que vous avez battu au match aller mais où vous avez perdu 5-1 et 6-0 la saison dernière...
"Vous parlez du 5-1 et du 6-0 mais on a aussi ramené un 3-3 de Bruges la saison dernière. On sait que ce sera un match difficile. Un des points importants, ce sera la concentration. Contre une formation comme le Club, la moindre erreur peut s’avérer fatale."
Vous devrez aussi faire la sourde oreille par rapport à la pression qui vient des tribunes du Jan Breydel...
"Je ne ressens pas la pression mise par le public brugeois comme quelque chose de négatif. J’appelle cela un stade où il y a une belle ambiance pour jouer au football. C’est motivant. C’est pour cela qu’on pratique ce métier. Cela ne me dérange pas. C’est peut-être parce que je viens de Grèce où les stades sont parfois très chauds."
Depuis deux saisons, vous êtes le numéro 1 au poste d’arrière droit. Comment jugez-vous la concurrence entre vous et le jeune Maxime Busi ?
"Maxime Busi, c’est un très bon joueur que vous allez un jour découvrir. Il peut réaliser une belle carrière. Si je ne suis pas en forme, l’entraîneur pourrait décider de le mettre à ma place. La présence de Maxime ou d’un autre concurrent ne change pas ma manière de travailler. Quand tu es un professionnel, tu dois toujours agir comme un pro."
Depuis plusieurs semaines , vous jouez avec un bandage autour du poignet. Quel est le problème ?
"J’ai le poignet cassé. En fait, ce sont les ligaments qui sont touchés. Une opération me mettrait deux ou trois mois sur la touche. Donc pour le moment je mords sur ma chique. Parfois j’ai mal. Mais je suis habitué."
"Je ne me voyais pas rester aussi longtemps"
Le Grec s’est pleinement investi dans le projet monté à Charleroi…
Arrivé à Charleroi en 2013, Stergos Marinos est devenu un des plus anciens dans la maison zébrée. "Pour être honnête, je ne me voyais pas rester aussi longtemps à Charleroi", explique celui qui a prolongé en mars dernier son bail au Sporting jusqu’en 2021. "Mais je me suis investi dans le projet du club. Un club qui progresse année après année. Et puis je dois aussi souligner l’ambiance dans le groupe; c’est exceptionnel. Vu tous ces paramètres, ce n’est pas difficile pour moi de décider de rester à Charleroi et d’y prolonger mon contrat comme je l’ai fait la saison dernière. De la Grèce, il me manque juste le soleil. En hiver, il fait nuit très tôt et la lumière arrive tard le matin. C’est ce qui m’a le plus choqué lors de mes premiers mois en Belgique."
Des premiers mois qui ont coïncidé avec les débuts de Felice Mazzù à Charleroi. Le Grec est donc bien placé pour évoquer le chemin parcouru par son entraîneur. "Felice Mazzù a évolué depuis 2013, ajoute Stergos Marinos. Il connaît très bien les joueurs de son groupe. Surtout ceux qui sont là depuis plusieurs saisons. Il sait ce qu’il peut nous demander. Comme le club, il a progressé. Il est plus fort qu’il y a six ans, c’est clair. Au niveau des entraînements, du coaching, dans ses choix, il a évolué positivement."
Parfaitement acclimaté à la Belgique, le défenseur ne se voit pas retourner dans son pays : "Je n’ai pas envie de retourner en Grèce; je me sens bien à l’étranger. Au niveau de la qualité technique, le championnat de Grèce est d’un bon niveau mais je pense que cela manque de rythme. Il y en a plus en Belgique."
De l'île de Kos à la Ligue des Champions
En 2010, Stergos Marinos défiait Messi et l’armada barcelonaise avec le Panathinaïkos…
La passion pour le football est arrivée très tôt dans la vie de Stergos Marinos, qui a frappé dans ses premiers ballons dès ses cinq ans sur son île natale de Kos, un bout de terre de 40 kilomètres de long sur 8 kilomètres de large.
"J’ai toujours aimé le foot. C’est vers 14 ans que je me suis mis en tête de devenir professionnel. Je jouais dans un club qui se nomme Asklipios et qui évoluait au cinquième niveau du football grec. Je n’ai jamais fréquenté un centre de formation. Je suis passé directement du statut d’amateur à celui de pro quand j’ai été transféré à Atromitos, en D1. J’avais 17 ans. J’évoluais dans une sélection des meilleurs joueurs de l’île de Kos et d’autres îles. Avec cette équipe, on disputait des matchs à Athènes où il y avait pas mal de recruteurs. C’est comme cela que je me suis fait remarquer. J’ai quitté mon île et ma famille pour rejoindre la capitale et y vivre seul. Cela n’a pas été facile. Mais j’avais un objectif en tête, je voulais atteindre mon rêve. Après, j’ai rejoint le Panathinaïkos, l’une des meilleures équipes de Grèce. Chaque année, le Pana visait le doublé Coupe-championnat. Et lors de ma première saison, on a décroché ces deux trophées. J’ai aussi joué en Ligue des champions. Ce sont de beaux souvenirs."
Avec notamment une double confrontation (défaites 5-1 et 0-3) face à l’ogre barcelonais mené par Lionel Messi. Mais ce qui a aussi donné envie à Stergos Marinos de réaliser une carrière chez les pros, c’est le parcours de la Grèce à l’Euro 2004 avec à la clé, à la surprise générale, une victoire finale. "J’avais 17 ans à l’époque. C’était avant de partir à Atromitos. J’ai vécu le magnifique parcours de notre équipe nationale dans les cafés avec des amis. L’ambiance était folle. Après chaque match, l’euphorie montait d’un cran. C’était la fête dans les rues. Ce succès à l’Euro était totalement inattendu. Le football proposé n’était pas flamboyant mais on s’en fout. À la fin, ce qui reste, c’est la coupe et un titre au palmarès."
Considéré comme un espoir du football grec au début de sa carrière, Stergos Marinos n’a jamais dépassé ce statut pour devenir international dans son pays. "C’est un regret pour moi de ne pas avoir évolué plus avec l’équipe nationale. J’ai joué un match amical contre la Serbie. Je pense que c’est encore réalisable pour moi d’endosser le maillot grec. Si on m’appelle, je suis là."
Et il se mettra au service de l’équipe comme il le fait depuis des années à Charleroi…