Pour certains Carolos, c'est l'heure de la confirmation

Cristian Benavente: Le grain de folie du Sporting

Arrivé à Charleroi en janvier 2016 avec le statut de joueur formé à la Castilla madrilène et un échec au MK Dons, en Angleterre, Cristian Benavente a mis plusieurs mois à intégrer les spécificités du Championnat de Belgique, mais aussi les attentes placées en lui par Felice Mazzù. La saison dernière, à 23 ans, le Péruvien est parvenu à mettre régulièrement toutes les pièces au bon endroit dans son jeu pour s’imposer dans l’équipe et contribuer (onze buts et quatre assists) au beau parcours des Zèbres jusqu’aux playoffs 1. Des performances qui ont attiré le regard de recruteurs étrangers et qui ont vu monter la valeur marchande du Péruvien (de 600.000 euros à 4 millions entre juin 2017 et juin 2018 pour le site Transfermarkt). Ce n’est pas innocent si le Sporting lui a fait signer un nouveau contrat jusqu’en 2022. Avec ses qualités, Benavente devra confirmer cette saison ses performances d’il y a quelques mois et on peut attendre de lui qu’il prenne plus à son compte le jeu de Charleroi pour y apporter le petit grain de folie qui lui manque parfois.

Marco Ilaimaharitra: Le régulateur du jeu carolo

La réussite de Marco Ilaimaharitra au Sporting peut se résumer au prénom et au nom d’un autre joueur : Damien Marcq. Dans les travées du Mambourg, il n’aura fallu que quelques semaines au Malgache né à Mulhouse pour faire oublier l’ancien milieu défensif des Zèbres, parti tenter sa chance, sans grand succès, à La Gantoise. Match après match, Marco Ilaimaharitra a montré toute son importance dans l’équilibre du jeu carolo. Présent dans les duels et à la récupération, il a aussi apporté ses qualités en zone de finition avec deux buts et trois assists. Et c’est peut-être dans ce secteur du jeu que l’ancien joueur de Sochaux devra augmenter ses statistiques pour encore acquérir un statut plus important. Mais s’il parvient à enchaîner une deuxième saison identique à la première et que ses blessures à la cheville disparaissent, tout le monde, et en premier Felice Mazzù, sera satisfait au Sporting.

Dorian Dessoleil: Demeurer un roc infranchissable

On dit souvent que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Mais encore faut-il savoir saisir sa chance. C’est ce qu’est parfaitement parvenu à faire Dorian Dessoleil la saison dernière. La longue absence de Steeven Willems a permis à l’ancien joueur de Virton d’entamer le championnat 2017-2018 dans la peau d’un titulaire à côté de Javier Martos et d’accumuler semaine après semaine confiance et prestations d’un haut niveau. C’est bien simple, entre août 2017 et décembre 2017, Dorian Dessoleil, né et formé au Sporting, était l’un des meilleurs défenseurs de Pro League. Impérial dans les airs et sec sur l’homme, il a grandement participé au début de campagne historique du matricule 22. Son importance était telle sur les phases arrêtées défensives et offensives du Sporting qu’il est devenu, pour les adversaires des Carolos, une cible privilégiée sur qui on effectuait un marquage bien précis, voire des blocs illicites. Avec le retour de Steeven Willems et la signature de Dorian Dervite, Dorian Dessoleil devra, cette saison, se frotter à une concurrence plus importante.

Kaveh Rezaei: L’Iranien a placé la barre très haut…

Inconnu du grand public et même des suiveurs spécialisés de notre Pro League il y a un an, l’Iranien a crevé l’écran pour s’imposer comme l’attaquant titulaire de Charleroi, mais aussi un des meilleurs de notre compétition avec un bilan final de 16 buts et 6 assists en 41 matches. Une performance qui aurait dû le conduire à la Coupe du Monde sans un choix bizarre de son sélectionneur national, Carlos Quieroz, qui l’a laissé à la maison. Une épreuve délicate à digérer pour Kaveh Rezaei. Pour briller cette saison, l’Iranien ne pourra plus compter sur l’effet de surprise. Les défenseurs connaissent maintenant son jeu et son style. L’attaquant devra aussi s’acclimater à une concurrence qui nous semble plus importante qu’il y a quelques mois, dans un secteur de jeu où on retrouve, comme la saison dernière, Chris Bedia et Cristian Benavente, mais aussi Jérémy Perbet dont les qualités de buteur sont plus importantes que chez David Pollet, parti à Eupen. Cette saison, l’avant-centre aura aussi un rôle important à jouer en dehors du terrain pour aider et faciliter l’intégration de ses compatriotes, Omid Noorafkan et Ali Gholizadeh. Déjà contre l’Antwerp, lors du premier match de championnat, on a vu Felice Mazzù passer par son attaquant pour donner des consignes à Gholizadeh… S’il confirme tout son potentiel cette saison, Kaveh Rezaei sera prêt à rejoindre un club plus huppé que Charleroi ou un championnat plus costaud…

Stergos Marinos: Conserver sa régulartié

Libéré par le départ de Clinton Mata la saison dernière et clairement intronisé numéro 1 à son poste d’arrière droit avec comme seule doublure… Gaëtan Hendrickx, un milieu de terrain, avant la trêve hivernale et Anthony d’Alberto à partir de janvier 2018, Stergos Marinos a disputé une saison 2017-2018 pleine (42 matches) et assez régulière malgré les nombreux changements de joueurs devant lui (Lukebakio, Fall…). La direction du Sporting attend de son joueur grec, dont le contrat a été prolongé jusqu’en 2021, un même niveau de performance cette saison où la concurrence à son poste devrait se résumer au jeune Maxime Busi, encore inconnu du grand public. Une plus grande stabilité au poste de milieu droit, l’Iranien Ali Gholizadeh a entamé le championnat à cette position, pourrait permettre à Stergos Marinos de développer de meilleurs automatismes et de moins souffrir défensivement. Mais aussi d’apporter du danger sur son côté.

Gaëtant Hendrickx: Le petit a bien grandi

Arrivé à Charleroi sur la pointe des pieds fin août 2016, Gaëtan Hendrickx a vécu son éclosion en Pro League la saison dernière avec 30 matches à son actif (trois buts et un assist). Le jeune milieu de terrain (23 ans) aux trois poumons a sorti plusieurs prestations de grande qualité (NdlR : on pense notamment au match à l’Antwerp) où il a allié son gros travail dans l’entrejeu à un football propre et précis. Possédant le plus gros moteur de l’effectif carolo, le natif de Braine-l’Alleud a acquis dans le groupe de Felice Mazzù un nouveau statut qu’il devra assumer cette saison qui est celle de la confirmation. Travailleur et pleinement concentré sur son métier, on ne doute pas qu’il sera encore d’une grande utilité pour son équipe. Son travail sur le terrain, souvent dans l’ombre, s’inscrira parfaitement dans la philosophie collective mise en place par son entraîneur.

Felice Mazzù: Le passé est vite oublié

Malgré toutes les perfs réalisées avec Charleroi depuis son arrivée au club, malgré les qualifications pour les playoffs 1 et malgré son statut de meilleur entraîneur de l’année 2017, Felice Mazzù va lui aussi entamer une saison de confirmation. Pourquoi ? Tout simplement car c’est le métier d’entraîneur et le football actuel qui veulent cela. Comme chaque coach au monde, l’entraîneur du Sporting sera jugé, semaine après semaine, match après match, par rapport aux résultats de son équipe. Et si celle-ci ne performe pas, il sera pointé du doigt et critiqué par les supporters du club et par les médias. Parfois justement, parfois injustement. Et c’est pour cela que dans son rôle, Felice Mazzù est obligé de toujours et toujours confirmer les bonnes prestations du passé. Et malgré les liens forts qui le lient à sa direction et la confiance réciproque qui existe entre eux, des tensions pourraient naître, naturellement, si le Sporting devait vivre une saison compliquée. Mais cela, on ne le souhaite pas aux Zèbres…

Steeven Willems: De retour du purgatoire

Cette saison, Steeven Willems devra confirmer qu’il a retrouvé toute la plénitude de ses moyens après avoir passé un an loin des pelouses de Pro League suite à une rupture des ligaments croisés du genou encourue lors du dernier match de la saison 2016-2017. Pendant des mois, le défenseur central français a vécu et travaillé dans l’ombre de ses partenaires pour redevenir tout simplement un footballeur pro. Entre les longues séances chez les kinés et les rechutes musculaires, l’ancien Lillois a dû afficher une grosse dose de caractère pour garder le bon cap. Son abnégation a finalement été récompensée avec une titularisation et un match complet, sans pépin, lors de la dernière sortie des Zèbresface au Standard (0-0) lors de l’ultime journée des playoffs 1, la saison dernière. La prochaine étape est de retrouver sur la durée le niveau de jeu qui était le sien lors de la saison 2016-17. Ce qui donnera un atout défensif supplémentaire à Felice Mazzù dans l’axe de la défense ou au back gauche…