Mehdi Bayat se confie: "Je ne céderai certainement pas à la panique"
Mehdi Bayat se confie sur le mercato assez calme de ses couleurs.
- Publié le 13-07-2019 à 07h29
- Mis à jour le 13-07-2019 à 08h25
Mehdi Bayat se confie sur le mercato assez calme de ses couleurs. "J’ai passé beaucoup de temps au téléphone depuis le début du stage…" Mehdi Bayat n’est pas venu en Allemagne pour chômer. L’administrateur-délégué du club a beaucoup de dossiers à régler et passe ses journées au téléphone.
Malgré cela, peu de mouvements sont à signaler du côté du Pays noir. Charleroi n’a pas encore accueilli de nouveaux joueurs pour renforcer une équipe qui affronte la Gantoise le 28 juillet lors de la première journée de championnat. Une situation qui n’inquiète pas Mehdi Bayat, loin de là, lui qui ne veut pas céder à la panique.
C’est le calme plat à Charleroi concernant les transferts entrants ou sortants. Comment expliquez-vous cela ?
"L’objectif était de faire en sorte que le noyau des joueurs soit très peu bousculé. Il me semblait aussi important que Karim Belhocine fasse une analyse complète de tous les joueurs qu’il avait à sa disposition. J’aurai une réunion en début de semaine prochaine pour débriefer avec Karim. Quoi qu’il arrive, il aura le dernier mot."
Quels sont les manquements actuels dans le noyau du Sporting ?
"Il nous faut un défenseur central droitier, c’est une certitude. Après, nous verrons si nous devons élaguer ou non. En fonction des forces qui sont à notre disposition, nous ferons sûrement des petits changements. L’objectif est d’avoir un noyau efficient, bien équilibré et avec des postes dédoublés pour le 28 juillet, jour de notre match contre la Gantoise. Quand je compose un noyau, j’ai une responsabilité en tant que patron d’avoir un équilibre. Aujourd’hui, notre noyau n’est certainement pas prêt. Nous sommes en train de reconstruire une nouvelle page du Sporting. Mais je ne céderai certainement pas à la panique qui pourrait toucher certains dirigeants de clubs manquant d’expérience."
Comment réagissez-vous aux critiques des supporters qui considèrent que le club est actuellement dans un certain immobilisme ?
"J’ai le plus grand respect pour mes supporters mais je suis extrêmement heureux qu’ils ne soient pas à la tête d’un club de football. S’ils devaient composer le noyau et diriger le club, la situation serait folklorique… Il faut comprendre que je ne joue pas à Football Manager. Je sais où je vais aller et je veux permettre à Karim de travailler avec un groupe qui se connaît déjà."
Vous n’envisagez donc pas de gros départs ?
"Il n’y aura pas de départ mis à part celui d’Osimhen. J’espère que le dossier de Victor sera réglé la semaine prochaine. Il donne sa priorité à un club et vu son état d’esprit durant la saison passée, le club le respectera en allant dans son sens. Nous devrons remplacer Osimhen, en faisant du Charleroi. Si mes supporters ne comprennent pas la logique du club, c’est que nous ne l’avons pas bien expliquée. Je n’ai pas le droit d’agir dans l’émotionnel. Mes dix années d’expérience au Sporting avant d’en devenir le patron m’ont appris à agir pour que Charleroi reste un club sain et viable avant tout."
Si aucun autre départ est prévu, cela veut dire qu’Ilaimaharitra sera Zèbre la saison prochaine ?
"Marco a fait un beau parcours à la Can et nous rejoindra après des congés mérités. Je pense que Marco Ilaimaharitra doit encore confirmer une pleine saison à Charleroi, un club dans lequel il se sent bien. Mais je vis dans le même monde que tous les autres clubs de football : si un club vient mettre 10 millions pour lui et qu’il me demande de le laisser partir, il sera en effet difficile de le retenir."
Est-ce qu’un retour de Rezaei ou d’Angella est envisageable ?
"Parler d’un retour de Kaveh Rezaei est complètement surréaliste. Il n’était pas dans les bons papiers de l’ancien entraîneur du Club Bruges (NdlR : Ivan Leko) mais montrera cette année ses qualités. Il faut rester lucide, c’est même complètement ridicule d’en parler. Concernant Gabi Angella, pourquoi pas. Il connaît bien le club et a laissé une belle empreinte. Cela peut effectivement être une possibilité. Je veux que ce groupe puisse bénéficier de la nouvelle méthodologie de Belhocine en gardant les bases et les acquis de la saison passée. J’aimerais recomposer la défense avec Angella. Mais il ne faut pas oublier que nous devons compter dans notre noyau huit joueurs formés trois ans en Belgique avant leurs 23 premières années. Gabi Angella peut être une solution mais il faudra alors recruter du Belge à d’autres positions."
Comment analysez-vous la situation des gardiens au Sporting ?
"Nous avons eu une gestion problématique de nos gardiens la saison passée. Riou est arrivé en grande pompe car Penneteau souffrait d’une hernie discale et Mandanda ne rassurait pas. Mais Nico le miraculé est alors redevenu disponible et frais… Sans la blessure de Penneteau, nous ne serions pas allés chercher Riou. Il est évident que Mandanda ne va pas accepter d’être numéro 3 à Charleroi. Il devra trouver du temps de jeu ailleurs via un prêt ou un transfert définitif. Penneteau, dont le contrat sera réglé la semaine prochaine, et Riou seront donc logiquement en concurrence et le meilleur jouera."
Horizon 2023 présenté avant septembre
Après le plan 3-6-9 qui est arrivé à son terme plus tôt que prévu, la direction carolo a décidé de se fixer un nouvel objectif : l’Horizon 2023. “L’annonce de ce plan a été postposée à plusieurs reprises”, avoue Mehdi Bayat. “Je vais évidemment devoir l’adapter après le départ de Felice Mazzù. Horizon 2023 va être un plan qui débattra des infrastructures. Ce sera entre autres un nouveau stade, un centre de formation élitiste. Mais d’autres éléments seront annoncés. Il faut rapidement donner une vision qui permettra d’avoir un axe à suivre, que cela soit par rapport à l’extérieur ou même en interne. Avant la reprise de la compétition, cela sera compliqué de le présenter. Mais je communiquerai, par la porte ou par la fenêtre, avant le mois de septembre à coup sûr.”
“Il fallait un vent de fraîcheur”
Le staff carolo a connu du changement ces dernières semaines. Le 3 juin, Felice Mazzù quittait le bateau zébré six ans après son arrivée au Pays noir. Les supporters ont dû attendre près de trois semaines avant de voir Karim Belhocine lui succéder alors que certains autres noms circulaient. “J’ai en effet discuté avec Hein Vanhaezebrouck”, explique Mehdi Bayat. “Mais il m’a clairement expliqué que sa décision était de partir à l’étranger. Concernant Luka Elsner, je savais qu’il était en discussion avec Amiens avant même que Felice Mazzù ne parte. Je n’ai jamais eu de contacts avec mes amis de l’Union, même pas un appel. J’ai eu un contact avec Elsner personnellement mais pour qu’il me confirme qu’il était en discussions avec Amiens. J’ai alors fait un pas en arrière.” L’administrateur-délégué du club a voulu prendre le temps de trouver le remplaçant de Mazzù. “Je ne voulais pas prendre une décision dans la précipitation”, avance Bayat. “On m’a proposé 250 entraîneurs de tous horizons… Karim n’est certainement pas un troisième, quatrième ou dixième choix. Il est celui en Belgique qui correspond le plus à l’ADN de Charleroi. Il est pour moi le profil parfait.”
Après le départ de Mazzù, la direction carolo a décidé de se séparer de Michel Iannacone, l’entraîneur des gardiens, alors que Mario Notaro est devenu conseiller sportif du club. “Il fallait apporter un coup de fraîcheur et je suis très content de l’avoir fait”, commente l’Iranien. “Avec le staff actuel, nous avons une grinta comme jamais. Mario a maintenant une responsabilité importante car il représente l’histoire du club. Son vécu lui permet de faire des piqûres de rappel concernant le fonctionnement d’un club comme Charleroi quand il le faut. Nous avons un staff épanoui qui prend du plaisir et qui a un vrai impact sur le noyau grâce à l’état d’esprit qu’insuffle Karim Belhocine.”
Footgate: “Attendons l’intégralité de la décision”
Mercredi, la Cour belge d’arbitrage pour le sport (CBAS) a annoncé le maintien de Malines en Division 1A malgré les soupçons de trucage de rencontres à son égard. Une décision qui a été fort commentée par les suiveurs du football belge mais que Mehdi Bayat, fraîchement élu président de l’Union belge, ne souhaite pas analyser. “Je ne vais faire aucun commentaire sur cette affaire car je suis aussi le président de la Fédération”, avance Bayat. “Je dirai seulement qu’il faut être capable d’accepter le fait qu’un jugement ait été donné par des personnes qui sont neutres. Tous les jours, des avocats réussissent à disculper différentes personnes impliquées dans des affaires très graves. Ils réussissent à trouver une faille juridique permettant d’innocenter ces personnes. Si à un moment donné nous voulons outrepasser la séparation des pouvoirs ou transgresser nos propres lois, il est préférable que je démissionne de ma fonction. Attendons d’avoir l’intégralité de la décision. Pour le moment, le CBAS n’a donné qu’une décision partielle concernant la dégradation. Tout le reste va arriver et cela ne sert à rien de polémiquer avant de connaître la décision dans sa globalité.”