Mehdi Bayat fait le point sur la passe difficile de Charleroi: "Le club grandit et il faut assumer"
Pour l'administrateur-délégué du club, l'état d'esprit doit être amélioré.
- Publié le 06-02-2019 à 07h59
- Mis à jour le 06-02-2019 à 09h03
Pour l'administrateur-délégué du club, l'état d'esprit doit être amélioré.
En ce début de semaine, du côté de Charleroi, tout le monde avait encore en mémoire le non-match réalisé par les Zèbres à Mouscron vendredi soir. Amorphes et brouillons, les Carolos n’avaient jamais été capables de renverser la vapeur contre une équipe mouscronnoise bien en place et qui méritait les trois points.
Présent dans les tribunes du Canonnier, l’administrateur délégué du club Mehdi Bayat n’a, c’est le moins que l’on puisse écrire, pas apprécié la déroute de son équipe. Il l’a même fait savoir aux joueurs dès la fin de la rencontre en descendant dans le vestiaire, une première depuis la reprise du club.
Si les nombreux problèmes perçus lors du duel wallon ont pu être soulignés, tout n’est pas noir pour autant pour l’homme fort du Sporting. "Il faut relativiser après une telle défaite, explique Mehdi Bayat. Chaque saison, Charleroi réalise deux ou trois off-days complets. Si l’équipe enchaîne une série de cinq rencontres sans contenu ni qualité, cela deviendra inquiétant. Mais avant le déplacement à Mouscron, il ne faut pas oublier que nous avons battu Bruges et que nous avons réalisé un très bon match contre Waasland-Beveren, même si nous encaissons deux buts très tôt dans la rencontre…"
Malgré tout, cette contre-performance chez les Hurlus freine les Zèbres dans leur sprint final vers une qualification en playoffs 1. "Ce n’est clairement pas fini, avance l’administrateur délégué zébré. Nos concurrents directs perdent aussi des points. Cela va être une belle lutte jusqu’au bout, et nous ferons tout pour nous qualifier dans le top 6 en fin de phase classique."
Depuis la reprise du club, les attentes envers Charleroi n’ont fait que grandir. Encore en Division 2 lors de la saison 2011-2012, le Sporting a placé la barre haut ces dernières années en terminant à trois reprises dans les PO1 sur les quatre dernières saisons. "Ce serait une grosse déception de ne pas participer aux playoffs 1 cette saison", analyse Bayat. Intrinsèquement, nous avons peut-être plus de qualités que les saisons précédentes. De toute manière, je raisonne toujours à moyen ou à long terme, et jamais au coup par coup. Nous savions très bien que cette saison allait être compliquée avec tous les changements apportés dans le noyau. C’est la première fois que nous avons bousculé l’équipe en reconstruisant quelque chose qui a finalement bien pris. C’est déjà pas mal ce qu’on arrive à faire cette saison."
Pour atteindre ces fameux PO1, Mehdi Bayat est catégorique : les joueurs doivent faire preuve d’une mentalité irréprochable. "Il faut améliorer l’état d’esprit, explique Mehdi Bayat. Je l’ai déjà dit, qualitativement, nous n’avons jamais eu autant de bons jouuers. Mais ces joueurs doivent comprendre que c’est le collectif qui permettra à Charleroi de participer de nouveau aux PO1. La rencontre à Mouscron était extrêmement importante, mais les six rencontres qui arrivent le sont tout autant. Je n’ai pas de raison d’être inquiet parce qu’on est passé à côté d’un match."
Il reste six rencontres avant la fin de la phase classique, dont la première face à Ostende, à domicile ce samedi soir. Un match à ne pas rater pour les Zèbres, qui ont entendu vendredi soir le mécontentement des supporters zébrés ayant fait le déplacement à Mouscron. "Je pense que les fans vont faire leur job samedi et vont se faire entendre, car ils ont envie d’y croire, explique l’homme de 40 ans. Si les supporters ne sont pas contents car nous n’arrivons pas à nous positionner en playoffs 1, c’est la preuve que le club grandit. L’appétit vient en mangeant, et tout le monde attend beaucoup plus de Charleroi. Nous devons assumer cette pression, autant la direction que le staff et les joueurs. Il faut assumer que le club grandisse et nous devons comprendre l’attente des fans."
Des fans qui pourraient se montrer déchaînés en cas de contre-performance face à Ostende, une rencontre vue par Mehdi Bayat comme "l’une des six finales de Coupe du monde" qu’il reste à Charleroi.
"Je ne suis pas allé taper sur mes joueurs..."
Le dirigeant est descendu dans le vestaire à Mouscron : il explique les raisons de ce fait rare.
L’image était assez rare pour être soulignée. À l’issue de la défaite en terres mouscronnoises, Mehdi Bayat est descendu dans le vestiaire carolo pour dire aux joueurs le fond de sa pensée. Une première qui n’est passée inaperçue.
"Ce que j’ai reproché aux joueurs est le timing de ce non-match" , raconte Mehdi Bayat. "Quand on se rate en milieu de saison à un moment où il n’y a plus rien à jouer, c’est encore pardonnable. Mais là, nous sommes dans une situation où nous pouvons encore décrocher le Saint-Graal. Les joueurs devaient être conscients qu’ils ont encore des cartes à jouer. C’est ce qui m’a fait descendre dans les vestiaires car je ne voulais pas attendre lundi pour leur parler."
Après coup , l’administrateur délégué n’a aucun regret de sa démarche. "Je ne suis pas allé taper sur mes joueurs non plus…" , explique Bayat. "La conversation a été très brève, je leur ai simplement expliqué de manière claire que l’état d’esprit affiché ce soir-là n’était pas le bon. J’ai prévenu Felice Mazzù que je voulais parler aux joueurs. Et lui a vu la même chose que moi sur le terrain…"
Pour Bayat, les joueurs doivent se rendre compte du côté historique d’une possible nouvelle qualification en playoffs 1. "Les gens ne se rendent pas compte de la symbolique d’une possible quatrième qualification en PO1 en cinq saisons" , avance l’administrateur délégué du club. "Ce serait historique et exceptionnel. Je me suis souvent rendu compte que Charleroi a cette faculté de rater les grands rendez-vous… Cette fois, je ne pouvais pas laisser passer."