Mamadou Fall revient à Charleroi: "J'aurais pu être titulaire dans cette équipe"
Prêté à Eupen, Mamadou Fall affrontera son ancienne équipe ce dimanche.
- Publié le 15-03-2019 à 05h49
- Mis à jour le 15-03-2019 à 06h50
Prêté à Eupen, Mamadou Fall affrontera son ancienne équipe ce dimanche. Ce dimanche, deux Carolos vont faire leur retour à Charleroi : prêtés à Eupen, David Pollet et Mamadou Fall ont été autorisés à jouer cette dernière rencontre de la phase classique. Si le premier connait une saison difficile chez les Pandas, le second enchaîne les titularisations et retrouve le plaisir de jouer chez les Germanophones. Une fois son repas englouti, le Sénégalais s’est assis à notre table pour faire le point sur sa vie à Eupen, son passage à Charleroi et ses envies pour le futur…
Mamadou, pourquoi avez-vous décidé de quitter Charleroi, sous la forme d’un prêt, en début de saison ?
"Tout joueur rêve d’être sur le terrain. Le début de saison à Charleroi a été difficile. Quand on m’a dit qu’Eupen voulait de moi, je n’ai pas hésité une seconde. Je donne toujours le meilleur de moi-même à l’entraînement mais c’est le coach qui décide. Même si tu te donnes à fond, tu peux te retrouver sur le banc chaque week-end… Je ne suis pas arrivé à Eupen en criant sur tous les toits que je voulais être un titulaire indiscutable mais j’ai gagné la confiance du coach."
Quel est le message que la directon carolo vous a fait passer à votre départ ?
"Mehdi Bayat voulait que je me fasse plaisir à Eupen. Nous nous écrivons toutes les semaines. Il voit que je joue et que je fais du bien à cette équipe. Il m’encourage à continuer."
Quelle était votre relation avec Felice Mazzù ?
"Je ne suis pas un joueur qui va beaucoup parler avec le coach. Mais nous avions une bonne relation à l’entraînement."
Vous auriez pu jouer un rôle dans l’équipe actuelle de Charleroi ?
"J’aurais pu apporter quelque chose à cette équipe, c’est clair. Mais c’est le destin qui a fait que je ne devais pas continuer au Sporting cette saison. Je sais qui je suis. La saison passée, malgré le peu de temps de jeu, je marquais pas mal de buts et j’étais un des attaquants les plus efficaces du club. Quand des nouveaux joueurs arrivent, on oublie souvent les anciens. Cela devait être comme cela mais j’aurais pu être titulaire cette saison dans cette équipe. Malgré tout, j’aurais aimé voir cette équipe en playoffs 1."
Êtes-vous encore en contact avec les joueurs de Charleroi ?
"Je les ai vus quand nous avons affronté Charleroi en match amical. J’ai parlé avec Mazzù et Notaro. Quand je vois mes anciens coéquipiers, j’ai la sensation de ne jamais avoir quitté cette équipe. Avec Diandy ou encore Nurio, on se parle pas mal sur Whatsapp."
Vous allez pouvoir jouer la rencontre de ce dimanche face à Charleroi. Comment envisagez-vous ce match ?
"Je suis un joueur d’Eupen et pas de Charleroi, je me donnerai donc à fond pour mon club. Cela me fera plaisir de jouer contre mes anciens coéquipiers. D’ailleurs, j’espère avoir Nurio en face de moi sur mon flanc droit, c’est mon pote et on s’appelle tout le temps (NdlR : le Portugais souffre d’une entorse et ne devrait pas tenir sa place ce dimanche) . Même quand le match aura commencé, je vais rigoler avec eux sur le terrain, ça, c’est sûr (rires)."
Et si vous marquez un but, vous le fêterez devant vos anciens supporters ?
"Ce ne sera pas la peine de jubiler, mais je serais content d’inscrire un but. Il y a quelque chose de fort qui me lie à ce club. C’est là que j’ai débuté en D1 et cela restera gravé dans mon coeur. Je dois beaucoup à ce club car c’est grâce à Charleroi que je fais cette carrière."
Quel est le message que vous voudriez adresser aux supporters carolos, qui suivent vos performances à Eupen ?
"Ce sont des gens extraordinaires. Si un jour je quitte la Belgique, je les aimerai toujours. Ce sont des supporters fantastiques qui encouragent du début jusqu’à la fin peu importe le résultat. Je les aimerai toujours, jusqu’à l’infini."
"Une situation difficile pour Pollet"
Le Belgo-Français est aussi prêté à Eupen par Charleroi.
David Pollet est l’autre joueur de Charleroi prêté à Eupen. Le Belgo-Français, qui tente de retrouver le chemin des filets depuis le 5 août 2017, vit des moments plus que compliqués chez les Pandas. S’il a débuté la saison dans un rôle de titulaire, Pollet a ensuite plus souvent pris place sur le banc avant de se voir même éjecté des sélections de Claude Makélélé.
Une situation difficile pour le joueur qui avait quitté Charleroi dans l’espoir de retrouver du temps de jeu et de la confiance. "David vit une saison un peu plus difficile que d’habitude", explique Mamadou Fall. "Tout le monde attend d’un attaquant qu’il soit efficace et qu’il parvienne à inscrire des buts. C’est mon coéquipier et je voudrais qu’il retrouve le chemin des filets le plus vite possible. C’est une situation difficile pour lui."
Passé par la Gantoise mais aussi Anderlecht, deux clubs avec lesquels il est parvenu à être champion de Belgique, le Français avait déjà connu des hauts et des bas durant sa carrière. "Ce n’est pas facile de vivre un plus mauvais moment mais cela arrive", essaie de relativiser Fall. "Il y a quatre ans, il enchaînait les buts. C’est le football… Mais il continue et a une bonne mentalité. Il n’y a rien de grave dans sa situation."
Sur le terrain durant seulement 185 minutes depuis le début de l’année, David Pollet vivra-t-il un retour au Mambourg comme son coéquipier sénégalais ? La réponse ce dimanche...
"Il y a de la qualité à Eupen"
Fall et les Pandas ont réussi à se sauver lors de la 26e journée de championnat.
Au milieu du mois de février, dans ce qui est l’un des plus longs déplacements de leur saison, les Eupenois ont réussi à accrocher leur maintien en D1A. C’est un match nul à Ostende qui a permis à l’équipe de Claude Makelele de composter son billet pour une saison supplémentaire en Pro League, malgré six défaites lors des sept dernières rencontres. "Nous avons réussi à nous maintenir assez tôt dans la saison", explique Mamadou Fall. "Cela montre que l’équipe a des qualités. Eupen progresse saison après saison. Nous jouons désormais pour préparer au mieux les playoffs 2."
Malgré des débuts catastrophiques (quatre défaites en autant de matchs), Eupen a réussi à relever la tête et a enchaîné les bons résultats. "Le coach savait que nous allions nous maintenir assez tôt dans la saison", avance Fall. "Nous avons un groupe soudé qui s’entend bien. Notre sauvetage s’est fait grâce à la confiance qui existe entre nous. Même si les débuts ont été compliqués, nous avons réussi à redresser le cap sans rien lâcher, jusqu’au bout."
Dans ce maintien, le coach Claude Makelele a joué un rôle très important à l’ombre du Kehrweg. "C’est un entraîneur qui arrive à donner confiance et qui parle beaucoup à ses joueurs", raconte l’attaquant sénégalais. "Je le remercie pour son aide cette saison. Quand j’étais petit, je le regardais jouer à la télévision et il est maintenant mon coach… Cela fait partie du destin !"
Une présence qui a permis à Mamadou Fall de se sentir bien sur la pelouse des Germanophones. "J’ai joué tous les matchs depuis mon arrivée", analyse le joueur de 27 ans. "Je n’ai peut-être pas marqué beaucoup de goals (NdlR : quatre buts inscrits pour autant d’assists), mais je me sens mieux. Je suis bien et je suis tranquille ici à Eupen."
"Pas beaucoup d’ambiance…"
Si Mamadou Fall se sent bien sur le terrain, la vie loin des pelouses est très différente de celle vécue à Charleroi. Située à la frontière de l’Allemagne, la petite ville d’Eupen n’est pas la plus vivante qui soit. "J’ai un appartement à Eupen", explique Mamadou Fall. "C’est un peu difficile car il n’y a pas beaucoup de gens ou d’ambiance. Quand j’étais à Charleroi, je pouvais me rendre à Bruxelles sans trop de difficulté pour croiser des amis. Ici, je suis toujours enfermé dans mon appartement et je ne sors que pour aller acheter à manger ou aller au restaurant…"
Une vie monotone qui, vu les prestations du Sénégalais avec le maillot des Pandas, n’a pas eu d’impact sur le terrain !