Les confessions de Cristophe Diandy: "J’ai pensé à quitter le club"
Véritable pompier de service, Cristophe Diandy a toujours répondu présent.
- Publié le 25-01-2019 à 08h03
- Mis à jour le 25-01-2019 à 10h07
Véritable pompier de service, Cristophe Diandy a toujours répondu présent. Dimanche, beaucoup d’observateurs se rejoignaient pour élire Gabriele Angella, auteur d’un but et d’une prestation très solide en défense, comme l’homme du match remporté par Charleroi à Bruges. Dans l’ombre, Cristophe Diandy a lui aussi réalisé une belle prestation, sans pour autant faire les gros titres de la presse.
Titularisé devant la défense carolo pour colmater les brèches, le Sénégalais est loin d’être un titulaire indiscutable chez les Zèbres mais répond toujours présent quand on l’appelle.
Une situation pas évidente qu’a décidé d’accepter le joueur de 28 ans qui reste positif en toutes circonstances…
Comment analysez-vous votre prestation face à Bruges ?
"Quand je joue, je ne vois pas tout ce que je fais. C’est donc difficile de se juger. On m’a dit après la rencontre que j’ai réalisé une belle prestation. Nous nous étions bien préparés et tout le groupe s’est montré solide."
Malgré un gros match de votre part, rien ne vous assure une place de titulaire ce samedi face à Waasland-Beveren…
"C’est le coach qui décidera. Mon objectif est de toujours être prêt au cas où l’équipe aurait besoin de moi."
Après le départ de Damien Marcq durant l’été 2017, vous êtes devenu un titulaire indiscutable à Charleroi pour ensuite repasser dans l’ombre. Comment gérer ce genre de situation ?
"C’est un peu difficile. Je suis déçu de ne pas jouer tous les matchs mais c’est le football. Hendrickx et Ilaimaharitra sont deux bons joueurs qui méritent de jouer. Le coach n’a pas précisé la hiérarchie entre nous trois mais il faut être honnête : Marco a pris une autre dimension cette saison. Celui qui ne joue pas est forcément déçu mais il reste positif. Je n’ai jamais vu Hendrickx ou Ilaimaharitra être fâchés sur le banc."
Ce rôle de "pompier de service" vous colle quand même à la peau…
"Je préfère évidemment jouer tous les matchs car ce rôle est un peu bizarre. C’est normal d’être déçu quand tu n’es pas titularisé car nous sommes des humains. Mais cela reste mon caractère de vouloir le meilleur pour l’équipe avant toute autre chose."
Vous avez passé les cinq premières rencontres de la saison sur le banc. Comment avez-vous vécu cette période ?
"C’était très difficile. Il y a même eu un moment où j’ai pensé quitter le club. Je n’étais pas fâché mais je voulais jouer. Au moment où je pensais partir, le coach m’a appelé pour me dire que j’allais être titulaire face à Mouscron. Nous avons gagné cette rencontre et j’ai alors enchaîné les titularisations."
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous n’avez pas assez de technique pour le haut niveau ?
"Mon jeu est principalement basé sur la simplicité : je récupère les ballons et je les donne. Ce n’est pas moi qui vais commencer à dribbler et à faire des crochets. Chacun a ses qualités et ses défauts. Tu ne peux pas demander à un Cristian Benavente de venir jouer devant la défense par exemple. Chacun a son rôle dans l’équipe."
Vous considérez-vous comme un joueur sous-estimé ?
"Je n’ai pas de problème à ce que l’on ne me mette pas en valeur même si c’est un peu frustrant quand on fait du bon travail. Ce qui fait le plus mal est de se faire critiquer à la moindre petite erreur. Même si tu as fait de supers bons matchs avant, on te casse directement quand tu fais une erreur."
Que doit améliorer Charleroi pour se qualifier en PO1 ?
"Il faut rester humble : quand tu as l’objectif d’être dans les PO1, tu ne peux pas te permettre de perdre contre Waasland-Beveren, avec tout le respect que j’ai pour cette équipe, après avoir fait une grande performance contre une grosse équipe. Samedi, il s’agira d’un match à gagner à domicile, peu importe les joueurs titularisés…"
" Mon enfance au Sénégal a été dure"
Cristophe Diandy n’est pas quelqu’un de très démonstratif. En dehors du terrain, le Sénégalais respire la simplicité.
"Je suis quelqu’un de calme et de discret", explique le joueur de 28 ans. "Si tu ne m’approches pas, tu ne sauras rien de moi. Je ne suis pas du genre à étaler ma vie sur les réseaux sociaux par exemple, cela ne m’attire pas beaucoup…"
C’est au Sénégal que Diandy a reçu cette éducation.
"Mon enfance a été dure", se rappelle-t-il. "Nous n’étions pas très pauvres mais nous vivions dans des conditions difficiles. C’est au pays que j’ai eu envie de devenir footballeur professionnel quand j’ai vu les joueurs sénégalais de la Coupe du monde 2002 revenir au Sénégal avec leurs grosses voitures… Ils ont fait rêver les jeunes qui n’imaginaient pas ce que c’était la vie d’un joueur pro."
Arrivé en Belgique en 2009, Diandy a eu la chance de rencontrer les bonnes personnes.
"Pour atteindre l’Europe, il faut la chance de tomber sur des gens qui veulent te voir réussir et qui ne sont pas seulement là pour l’aspect financier", explique le Sénégalais. "Mon entourage voulait ma réussite. L’argent vient après."
" J’aurais pu rejoindre Troyes"
Arrivé à Charleroi durant l’été 2014 en provenance de Mons, Cristophe Diandy a pu remarquer les évolutions connues par le club carolo en quelques années.
"Tout a un peu changé", explique le Sénégalais. "Les infrastructures ont évolué, le noyau est devenu plus fort. Le coach est aussi à la barre depuis quelques années et a pu installer son système de jeu."
Malgré son rôle d’ancien à Charleroi, Diandy ne dirait pas non à une aventure loin du Pays Noir. "En début de saison, quand je ne jouais pas, j’ai reçu une offre de Ligue 2 et plus précisément de Troyes, mais cela ne s’est pas fait", avance le milieu défensif. "Il faut toujours avoir des ambitions. Il m’arrive de penser à d’autres clubs mais je n’ai rien de précis en tête. Pour l’instant, je me concentre essentiellement sur Charleroi."