Le Zèbre Modou Diagne après son exclusion à Ostende: "Ce n’était pas un attentat ou un gros coup…"
Modou Diagne considère que son exclusion à Ostende était suffisante.
- Publié le 09-11-2019 à 13h17
- Mis à jour le 09-11-2019 à 13h18
Modou Diagne considère que son exclusion à Ostende était suffisante. "Je suis content de mon choix. Au Sporting, je suis tombé dans un bon groupe avec de l’ambition. Je veux grandir avec Charleroi."
Seul véritable nouveau venu à jouer avec le Sporting cette saison (NdlR : Kaveh Rezaei connaissait déjà le matricule 22), Modou Diagne, transféré de l’AS Nancy-Lorraine (Ligue 2) où il était en fin de contrat, s’est très vite intégré dans sa nouvelle équipe. Au sein de l’axe de la défense, le Sénégalais a rapidement pris le dessus sur son concurrent direct, Gjoko Zajkov, qui a disparu de la circulation et qui suit régulièrement les matchs du Sporting depuis son divan ou depuis le banc des réservistes dans les meilleurs cas.
Les qualités du nouveau Zèbre ? Une belle présence dans l’impact physique, une rigueur tactique mais aussi un jeu long souvent utilisé par les Zèbres pour surprendre les adversaires.
Modou Diagne, vous devez être content de ne pas être suspendu pour la réception d’Eupen après votre exclusion contre Ostende ?
"C’est vrai, je suis satisfait de ne pas être suspendu et de pouvoir jouer. Je vais pouvoir aider l’équipe à prendre les trois points contre Eupen. J’ai le sentiment que mon exclusion face à Ostende était suffisante. Je suis sorti assez tôt dans ce match (NdlR : la 33e minute) et on trouvait, avec le club, que mon intervention n’avait rien de méchant. Ce n’était pas un attentat ou un gros coup et je ne méritais pas une plus grande punition. J’ai juste eu un mauvais réflexe de la main. C’est ce qu’on a expliqué à la fédération."
Après le partage à Malines (2-2), il sera important de retrouver le chemin de la victoire.
"On est tombés sur une bonne équipe de Malines. Le ballon circulait bien et vite, il y avait de l’engagement et on subissait une certaine pression. Malines jouait vraiment bien. Cette formation n’était pas troisième au classement par hasard. On a su faire face. Comme on jouait à l’extérieur, c’était à Malines de faire le jeu, de pousser. De notre côté, il fallait se montrer solide et bien exploiter les contres."
L’équipe s’est montrée très réaliste offensivement contre Malines...
"Si tu veux réaliser une bonne saison, il est important de se montrer réaliste dans les deux surfaces. Les équipes qui vont loin, ce sont des formations tueuses. Intraitables en défense, qui ne concèdent pas beaucoup d’occasions, et très réalistes en zone de conclusion. Ces caractéristiques, on les affiche un peu plus maintenant qu’en début de saison. C’est logique car en début de campagne, il y a des réglages à faire, des automatismes à mettre en place. Mais attention, on ne va pas dire maintenant que c’est acquis. Chaque match est différent. Chaque semaine il faut remettre les bons ingrédients pour gagner."
Avec trois clean-sheets en quatre matchs, l’équipes est en confiance ?
"Voilà une statistique qui fait du bien à toute l’équipe et pas seulement aux défenseurs. Dans nos têtes, savoir qu’on est capable de garder le zéro, c’est positif pour la confiance. Et cela place l’équipe dans une position intéressante. Cela veut dire que si tu parviens à inscrire un petit but, tu peux repartir avec les trois points. Un peu comme lors du match à domicile contre Mouscron."
Après une belle série de dix points sur douze, Charleroi est revenu dans la course aux playoffs 1 ?
"Il était très important pour nous de réaliser une bonne série après trois matchs où on n’avait pris qu’un seul point. On savait que pour approcher ou intégrer le top 6, il fallait enchaîner les bons résultats. Et on ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Il reste un match avant la trêve internationale et on veut le gagner pour rester dans le peloton de tête."
Que pensez-vous de votre niveau de jeu actuel ?
"C’est pas mal pour quelqu’un qui découvre un nouveau championnat. Mais je dois encore travailler pour m’améliorer dans plusieurs domaines, montrer encore plus mes qualités et gommer les petites erreurs que je peux commettre. Comme défenseur central dans le football moderne, je ne suis pas seulement là pour aller au duel. Je suis l’un des premiers relanceurs de l’équipe. Il faut être capable de faire les bons choix. Et comme j’ai toujours aimé participer au jeu c’est une mission qui me plaît."
Comment jugez-vous votre entente avec Dorian Dessoleil dans l’axe de la défense ?
"Dorian, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup et c’est un bon défenseur. On se complète par rapport à nos qualités qui sont un peu différentes. Sur le terrain, on arrive à se parler, à se compléter et à se couvrir mutuellement. On forme une charnière qui est ensemble du début à la fin. On doit bouger ensemble, courir ensemble et travailler ensemble. Il faut donc bien s’entendre. Bien sûr on doit encore améliorer nos automatismes et cela viendra au fil des matchs."
Et après plusieurs mois dans notre compétition, que pensez-vous de celle-ci ?
"Je trouve que le championnat belge est assez ouvert. Il y a beaucoup d’espace avec des équipes qui essaient de jouer. Elles ne ferment pas le jeu et on ne se retrouve pas avec de longs rounds d’observation. Même les équipes qui se situent dans le bas du classement tentent de jouer. Cela m’a surpris. En Ligue 2, c’était beaucoup plus fermé avec des débuts de matchs où les formations ne se découvraient pas. Les rencontres se jouaient sur un détail. En Belgique, c’est plus ouvert avec un football plus porté vers l’avant. On trouve aussi dans votre compétition plus de joueurs qui tentent des choses, des créateurs. C’est agréable."
"Mon papa a joué en D2 française"
Dans la famille Diagne, le football est une religion. Dès le plus jeune âge, Modou a tapé dans le ballon, des vrais ou des ballons confectionnés avec de la mousse ou du plastique.
“Je suis issu d’une famille de footballeur, mon papa a été international sénégalais et a joué en D2 en France, explique le défenseur du Sporting. Il a aussi été meilleur buteur du championnat sénégalais. On ne connaît pas autre chose que le football dans ma famille. Depuis que je suis né, c’est football, football, football. Je regarde tous les matchs à la télévision pour le plus grand bonheur de ma copine (rires). C’est une passion. J’adore ce sport, j’adore mon métier.”
Sélectionné (NdlR : sans jouer) à deux reprises par son pays natal lors des qualifications pour la Coupe du monde en Russie, le Sénégalais sait qu’il devra travailler énormément pour porter un jour le maillot national : “Il y a des monstres comme Koulibaly et Sané devant moi.”